Darkenhöld + Aorhac @ Bruxelles
Jeugdhuis De Schakel - Bruxelles
L'autre belge de la rédac'. Passé par Spirit of Metal et Shoot Me Again.
Darkenhöld pour sa première date belge, Aorlhac pour sa première date... hors de France : deux fleurons du black médiéval français se retrouvent aujourd'hui à Bruxelles. Immanquable !
L'initiative du Hellhole Project est culottée : formé il y a plus d'un an maintenant avec une programmation initialement orientée core et styles assimilés, le collectif bruxellois a décidé de varier les plaisirs et les publics en organisant sa première date black. Quelques jours après une date fort réussie avec Camel Driver (Stoner instrumental) en tête d'affiche, voilà donc Darkenhöld et Aorlhac réunis pour leur première date belge. L'occasion pour les premiers d'enchaîner après avoir notamment joué au Hellfest et pour les deuxièmes de venir défendre leur excellent dernier album L'Esprit des Vents.
Bien que proche de plusieurs membres du Hellhole Project et souvent de sortie sur Bruxelles, ce n'est que cette semaine que j'ai découvert leur salle habituelle, la Jeugdhuis De Schakel, en région bruxelloise. Un lieu un peu excentré, mais avantageusement situé dans un parc qui compense l'exiguïté de la salle (une grosse centaine de places dans cette maison des jeunes). Les concerts se terminant aux alentours des 23h, au plus tard, rentrer en métro est aisé. Détail qui n'en est jamais un : la bière est à 1e50. Voilà pour le screening du lieu, assez bien rempli en ce samedi puisqu'une septantaine d'entrées payante sont comptabilisées.
Aorlhac
Malheureusement, boulot oblige (et conditions météorologiques immondes m'empêchant de jouer les Schumi' du Aldi sur la route), je loupe une bonne moitié du set des Occitans d'Aorlhac, dont on rappellera pour les puristes que leur nom se prononce « Aurillac », avec un c légèrement mouillé... enfin bref, Aorlhac, quoi. Mais passons aux choses sérieuses et sur scène, ça ne rigole pas : Aorlhac, baigné des lumières bleues de son dernier et excellen opus L'Esprit des Vents (chroniqué par Dolorès, c'est à lire ici), se donne à fond, le vocaliste Spellbound dégoulinant et vivant à fond ses textes épiques, crachés avec conviction.
Le son est à la hauteur (même si un peu fort, mais on notera des bouchons en distribution libre, ce qui n'est pas toujours le cas même si c'est une obligation légale, rappelons-le...) et permet de profiter des riffs à la fois fourbes et mélodiques du combo. Mandrin, l'enfant perdu, un des grands moments de l'album, est tout aussi puissant en live. Difficile d'en dire plus vu mon arrivée tardive, si ce n'est que la réaction du public – avec lequel le groupe communique volontiers – est unanime : Aorlhac a totalement réussi son premier concert hors de France.
Setlist
Alderica
Aorlhac
Sant Flor
La Révolte des Tuchins
Le Charroi de Nîmes
L'ora es venguda
Les Enfants des Limbes
Mandrin, l'Enfant Perdu
Le Bûcher des Cathares
Darkenhöld
Ce n'est pas le premier concert hors de France pour Darkenhöld (qui a déjà joué en Suisse), mais bien le premier en Belgique. L'ampleur prise par le combo niçois depuis la sortie de Memoria Sylvarum, et qui leur a permis de jouer au Cernunnos Pagan Fest et surtout au Hellfest, fait plaisir à voir et l'actualité des deux groupes du soir fait un peu se demander comment aucun tourneur français n'a pensé à les réunir sur la même affiche.
Reste que voir Darkenhöld sur une si petite scène que celle de la Jeugdhuis, après les avoir vus personnellement au Cernunnos et avoir vu des images de leur concert à Clisson, ça fait bizarre. Le groupe et sa musique somme toute très heavy paraissent plus épanouis dans des conditions moins... spartiates, particulièrement Aldébaran (guitare) dont les front-kick sont limités dans cette configuration (ça ne l'empêchera pas d'en placer un paquet). Mais le vrai souci ne viendra pas de la taille de la scène mais bien du son : alors qu'Aorlhac n'a connu aucun souci, on n'entendra tout bonnement pas Cervantes (chant) durant les trois premiers morceaux. De quoi bien gâcher, notamment, La Chevauchée des esprits de jadis et faire craindre le pire quand le plus rentre-dedans Mesnie Hellequin ressemble à une bouillie sonore au niveau guitares également.
Heureusement, comme par magie (et après changement de micro), tout se règle au meilleur moment : quand le groupe entame Sous la voûte des chênes et son passage si épique signé Aldébaran, totalement heavy comme l'est si souvent Darkenhöld. A partir de là, le concert sera enfin lancé, juste à temps pour la superbe vieillerie qu'est Citadel of Obsidian Slumber, issu du tout premier album A Passage to the Towers. Et, bien sûr, pour cette dédicace faite par le groupe à votre serviteur : l'énorme Strongholds Eternal Rivalry et son riff qui définit le sens même du mot « épique , un titre plus joué live depuis des années. La réaction du public (dont les gars d'Aorlhac devant) devrait faire reconsidérer l'option par le groupe dans le futur. Au final et malgré un son franchement rebutant en début de concert (le fait de mixer pour la première fois du black?), Darkenhöld a toujours ce don de foutre la banane et on se réjouit de voir ce que l'avenir réserve au groupe, qui commence visiblement à prendre ses marques et à multiplier les dates.
Setlist
Le Souffle des Vieilles Pierres
Clameur des Falaises
La Chevauchée des Esprits de Jadis
Mesnie Hellequin
Sous la Voûte des Chênes
Cital of Obsidian Slumber
Strongholds Eternal Rivalry
Ruines Scellées en la Vieille Forêt
Présence des Orbes
Merci et bravo au Hellhole Project pour la date et en espérant pouvoir revivre ce genre de belle soirée rapidement...