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Annoncé tout d’abord pour juin 2006, « Serpent Saints - The Ten Amendments », le neuvième album d‘Entombed, arrivera finalement dans les bacs avec un an de retard. Douze mois d‘attente supplémentaires, ce n'est pas non plus la mer à boire (quand on voit par exemple les Guns n’Roses) mais quand, un an plus tôt, le groupe nous offrait un EP de la qualité de « When In Sodom », là les choses sont totalement différentes ! Malgré le départ d’Uffe Cederlund (guitare), les suédois s’étaient bien démenés sur cet EP et nous avaient prouvés de quoi ils étaient capables. Mais arriveront-ils à réanimer la flamme Entombed sur l'intégralité d'un album (d'autant plus que le batteur Peter Stjärnvind a lui aussi mis les voiles depuis)?
Le son Entombed est né il y a maintenant 20 ans avec Nihilist, puis avec le culte « Left Hand Path » sorti en 1990. Et que l'on soit bien clair : sans eux, le son suédois n’aurait pas été le même ou n'aurait peut-être même pas existé. Mais qui aurait dit à l’époque que le death cru du groupe allait muter vers le death n’roll qu'on leur connaît. Pas grand monde !
Mais si un élément est toujours resté cru, brutal et bestial, c’est bien le chant de L-G Petrov. Symbole à lui tout seul de puissance, il confirme une fois de plus son talent de chanteur sur cet album. Quand on est confronté à de telles cordes vocales, impossible de s’en échapper sans de graves séquelles auditives. Ce chanteur est un roc(k), un mythe, mais que dis-je, c’est une massue montée sur cordes vocales : le genre de voix qui met tout le monde KO ! De ce côté-là, les fans auront l’assurance d’une qualité constante. Concernant les autres membres, le dernier EP en date montrait un retour aux sources incontestable. Le tempo imposé par le batteur et les moult riffs rock n’roll nous rappellaient bien l’Entombed version death n’roll, mais l'on sentait aussi des compositions plus directes, plus rentre dedans. Ici, le schéma est le même. Le morceau "When In Sodom", bien parti pour être un nouveau tube du groupe, parle de lui-même : death, métal et rock n’roll. Cet opus a aussi la particularité de dégager une vrai entité et qu’un fil conducteur relie tous les titres entre eux. Cheminement qui se finit sur "Love Song for Lucifer", une longue outro hybride et glaçante digne d’un Aphex Twin.
Entombed aura réussi le pari de nous surprendre même après quatre ans d’absence. Leur précédent EP ouvrait la voix d'un son plus brut, le quatuor a transformé l’essai (une année après, mais l’essentiel est bien le résultat final, non ?). Avec un album imposant et (toujours) groovy, Entombed nous montre qu’il en a dans le slip et la performance de L-G Petrov donne à lui seul envie d’écouter la galette. Il est évident que « Serpent Saints - The Ten Amendments » ne révolutionnera pas le death métal comme l’avait fait LHP à son époque, mais cet opus - foutrement bien foutu - n’en reste pas moins un régal pour les oreilles.
1. Serpent Saints 05:04
2. Masters of Death 05:00
3. Amok 04:44
4. Thy Kingdom Koma 04:07
5. When in Sodom 05:40
6. In the Blood 04:39
7. Ministry 02:43
8. The Dead, the Dying and the Dying to Be Dead 03:01
9. Warfare, Plague, Famine, Death 03:20
10. Love Song for Lucifer 03:06
