U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
On ne va pas aller jusqu’à dire qu’Extreme Conditions Demand Extreme Responses (1992) de Brutal Truth équivaut à un Scum de Napalm Death ou à un Reek Of Putrefaction de Carcass, mais il s’en approche fortement !
Pour honorer ce groupe - récemment reformé pour quelques concerts, Relapse Records a choisi de rééditer Sounds of the Animal Kingdom neuf ans après sa sortie. Mais quand on fait quelque chose, autant le faire en grand ! C’est pourquoi le label le plus barré y a ajouté l’ensemble du MCD Kill Trend Suicide.
Ecouter Brutal Truth, c’est comme aller dans une ferme normande le temps d’un week-end. On y retrouve ses racines, le goût des produits traditionnels sans superflu et sans artifice. Leur grindcore, influencé par le death metal, résonne comme ce retour aux sources. Mêlant des rythmiques supersoniques et à mid tempos ultra lourds, la formule des New-Yorkais est monumentalement efficace.
C’est avec plaisir que cette réédition nous fait retrouver la voix typique du chanteur au chapeau, Kevin Sharpe, rappelant parfois les hurlements de leurs compères de Napalm Death. Quant à Rich Hoak, actuellement dans Total Fucking Destruction, il mène une cadence acharnée aux morceaux. Le son de sa batterie (à l’égal de la basse) est d’une pureté et d’un naturel saisissants, loin des sons stéréotypés et triggés d’aujourd’hui. On retrouve bien sûr des titres de grind pur avec "Callous" et ses 11 secondes montre en main, des textes sociaux et engagés et des structures chaotiques. Mais Brutal Truth nous garnit aussi de titres des plus… originaux ! Des chansons tels que le surnaturel "Blue World" et la totalement barrée "It's After The End Of The World" raviront les fans du groupe les plus dérangés.
Une fois les morceaux de Sounds of the Animal Kingdom achevés (même si étrangement, les titres "4:20" et "Unbaptized" ne font plus parti de la fête), on enchaine directement avec le MCD Kill Trend Suicide. Celui-ci est bien plus déganté, plus rapide et résolument plus grind que SOTAK. Le son va aussi de paire avec une production plus « à l’arrache ». L’opus se finit par le mythique "Prey" (extrait de SOTAK) et ses beuglements assourdissants.
Avec en bonus cadeau, le clip video de "Dead Smart", cette réédition a de quoi gratifier ses fans mais surtout les novices du style qui veulent perfectionner leurs connaissances en la matière. Au final, le compteur affiche une durée totale d’une heure dix : cela fait un peut-être un peu beaucoup pour du grind/death mais le format attractif du deux en un est très intéressant pour ceux qui veulent se procurer ses deux bombes. L’un des pionniers du genre mérite bien ça !
SOTAK :
1. Dementia
2. K.A.P.
3. Vision
4. Fucktoy
5. Jemenez Cricket
6. Soft Mind
7. Average People
8. Blue World
9. Callous
10. Fisting
11. Die Laughing
12. Dead Smart
13. Sympathy Kiss
14. Pork Farm
15. Promise
16. Foolish Bastard
17. Postulate Then Liberate
18. It's After The End Of The World
19. Machine Parts
KTS :
1. Blind Leading The Blind
2. Pass Some Down
3. Let's Go To War
4. Hypocrite Invasion
5. Everflow
6. Zombie
7. Homesick
8. Humanity's Folly
9. I Killed My Family
10. Kill Trend Suicide
SOTAK :
22. Prey
