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Plus de 10 ans déjà que le groupe arpente la scène américaine avec de nombreux changements de line-up et une poignée d’albums à leur actif (10 au total dont 2 splits albums avec notamment Outcast et Training for utopia) et malgré tout, même aujourd’hui Zao reste un groupe difficile à cerner avec une musique à la fois déstructurée, hardcore, le tout mixé dans une ambiance qui se veut pessimiste au possible !
Bien connu pour être un groupe aux convictions chrétiennes notamment avec un Funeral of God sorti en 2003 entièrement consacré à la chute de dieu, ce groupe possède un son chaotique particulier, qui a le don de plonger l’auditeur dans une ambiance sombre, négative ou seul le désespoir de l’humanité semble régner.
Ne cherchez pas de passages emo à faire craquer les minettes ou des structures faciles d’accès, ce « The Fear Is What Keeps Us Here » est un album difficile à apprécier si vous n’êtes pas fan du groupe, plusieurs écoutes seront nécessaires afin de comprendre la musique de Zao qui n'a rien en commun avec un autre groupe du genre. Un des points essentiels qui risque de rebuter bon nombre de personnes est ce chant si particulier de Daniel Weyandt que l’on pourrait qualifier de « voix de vermine », et dont la sonorité peut vite gaver pendant l’écoute de cet opus. Côté musiciens en revanche, le talent est bel et bien au rendez vous, les différentes arpèges comme l’intro de « Cancer eater » ou encore celle de « Kingdom of Thieves » sont plutôt bonnes et nous plongent directement dans l’atmosphère nonchalante que veut produire Zao. Les passages déstructurés sont plutôt moyens en revanche ; en effet on est loin d’avoir l’efficacité d’un The Dillinger Escape Plan par exemple, où le contraste entre chaotique et plus structuré fait son effet à coup sûr. La bande gagnerait plus à miser sur un jeu plus simple sur certaines parties que de persister dans une voie technique où la maîtrise n’est pas vraiment au rendez-vous. Néanmoins, certaines compositions (plus simples justement) sortent réellement du lot comme « It's Hard Not to Shake with a Gun in Your Mouth » où le chant clair est rentre dedans, les riffs, directs et efficaces, ou encore « A Last Time for Everything » qui sonne beaucoup plus simplement que le reste encore une fois, mais qui réussit à accrocher grâce à sa spontanéité et une fin plutôt originale.
Côté production, je reste persuadé même si Steve Albini est un homme d’expérience dans ce domaine, que cet album aurait été bien plus riche si la production était plus puissante, notamment sur certains riffs quasiment inaudibles qui auraient pourtant apportés un plus évident à certaines compositions. Mais ne crachons pas dans la soupe, la production choisie contribue à l’aspect lugubre véhiculé par le groupe, ce qui est évidemment un plus.
Bien que difficile d’accès, ce “The Fear Is What Keeps Us Here” trouvera sans nul doute son public et je vous conseille vivement d’aller voir Zao en live, car c’est dans ce domaine que le groupe prend une réelle dimension.
01. Cancer Eater
02. Physician Heal Thyself
03. Everything You Love Will Soon Fly Away
04. It's Hard Not To Shake With A Gun In Your Mouth
05. Kingdom Of Thieves
06. Killing Time 'Til It's Time To Die
07. There Is No Such Thing As Paranoia
08. Pudgy Young Blondes With Lobotomy Eyes
09. My Love, My Love (We've Come Back From The Dead)
10. American Sheets On The Deathbed
11. A Last Time For Everything
