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C’est en cette belle année 1996 que sort Roots dans les bacs. Déjà bien connu dans le métal, ce monument musical va permettre au groupe d’élargir son public. Leur musique est depuis Chaos AD, totalement révolutionné grâce à l’ajout de l’empreinte tribale qui se fait beaucoup plus sentir. Le groupe a aussi gagné en assurance et se permet un peu plus de liberté ; ce qui les fait accéder par la même occasion à une originalité exceptionnelle. Certes, on retrouve les éléments qui ont fait de Sepultura un des plus grands groupes de l’histoire du métal, mais on entend aussi des aspects jamais encore explorés dans le métal.
La chronique d’un album comme celui là n’est pas chose facile. Pour la simple et bonne raison que du début de cet opus à la fin, c’est une pure merveille. Mais je vais essayer tant bien que mal de le chroniquer à sa juste valeur.
Tout d’abord, c’est avec un titre plus que mythique que commence l’album. En effet « Roots Bloody Roots » est imparable dans la culture d’un métalleux digne de ce nom. Cette chanson possède un son hors norme et une lourdeur sans comparaison. Avec son solo dans les quinze premières secondes et son refrain simpliste font des ravages en live. Cette chanson a été reprise par un des maîtres du death metal, Cannibal Corpse. Mais sur cet album, très vite on peut distinguer deux grandes catégories de chansons. Tout d’abord, on a les titres de gros thrash qui tâche avec des titres comme le groupe avait l’habitude de nous pondre auparavant. L’album en est amplement rempli. On se prend des hymnes à la brutalité tel que la tuerie « Cutthroat », « Spit » et « DictatorShit » dont les paroles tiennes sur dix lignes, « Dusted » avec un Igor Cavalera totalement enragé derrière les fûts ( oui, ce batteur est Dieu ). La voix de Max, elle, est teintée hardcore à certains passages. Fait étonnant quand on connaît les débuts du groupe, mais moins quand on sait qu’il est fan de Discharge.
Sur « Straighthate » et « Breed Apart », on a une démonstration majestueuse de la capacité musicale des membres ! Les paroles elles, sont simples mais ultra efficace. Les instrus font le reste du boulot.
Puis on tombe sur des choses auxquelles on ne s’attend vraiment pas de la part d’un groupe tel que Sepultura. Les personnes étroites d’esprit vont être rebuter dès le deuxième morceau ; Attitude. Une intro au berimbau... du didgeridoo peu de temps après, risquent d’en effrayer plus d’un. Mais sur ce titre, le gros thrash est toujours prédominant. Les autres Ratamahatta teinté chanson traditionnelle brésilienne, ou encore Look Away ( en duo avec Mr Mike Patton et Jonathan Davis ) mettent le côté expérimental en avant mais reste très brutaux.
Les morceaux Jasco et Itsari coupent l’album à merveille ; le premier des deux est un magnifique solo de guitare acoustique exécuter par le magnifique Andreas Kisser. Le second, une chanson tribale avec des percus, des chants et une aide à la guitare acoustique. Elle fut enregistrée avec des indiens d’Amazonie et dure presque 5 minutes. L’originalité du groupe dans toute sa splendeur. Puis arrivé à la fin de l’album, le titre alien « Procreation of the Wicked » clos l’album par quinze minutes de trip tribal.
Ces trois titres sont très osés et c’est pour ça que beaucoup de fans de Sepultura sous-estime cet album, juste pour le fait qu’il n’est pas que métal !
Pour finir, le livret est très bien fait et original… Je ne sais pas combien de fois j’ai employé le terme « original », mais ce mot convient parfaitement à Roots. Même si beaucoup de gens n’écoutant pas de métal, on achetait ce disque, c’est qu’il y a bien une raison.
L’age d’or de Sepultura question créativité était bien 1996. Roots reste sans conteste l’album de Sepultura le plus abouti, le plus personnel du groupe. Ce groupe aurait pu encore nous surprendre pendant de longues années, mais malheureusement Max Cavalera ( chanteur/guitariste/frontman ) n’en décida pas ainsi, en quittant le groupe à la fin de la tournée promo de cet album suite à un choc intervenu avec sa femme ( aussi manager de Sepultura ) et les autres membres du groupe. Mais ne vaut mieux pas savoir ce que le groupe serait devenu sans cet événement ; inutile de se mordre les doigts.
En bref, un album indispensable !
1. Roots Bloody Roots
2. Attitude
3. Cut Throat
4. Ratamahatta
5. Breed Apart
6. Straighthate
7. Spit
8. Lookaway
9. Dusted
10. Born Stubborn
11. Jasco
12. Itsari
13. Ambush
14. Endangered Species
15. Dictatorshit