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Autant vous dire d’entrée de jeu que je suis fan de Sepultura avec un grand S, celui de la grande période, celle où Max Cavalera était encore le plus grand chanteur de scène métal. Autant vous dire aussi tout de suite que je ne me suis quasiment pas intéressé à la période post-Max Cavalera, trouvant le chant de Derrick Green inapproprié à la musique d’un des plus grands groupes de métal… Effectivement, on ne peut pas dire que cette chronique part avec un objectivisme hors paire, mais j’ai essayé d’aborder ce Dante XXI comme n’importe quel autre album.
Alors tout d’abord, pourquoi Dante XXI ? Sepultura a voulu, pour ce dixième album, écrire le squelette des morceaux sur l’œuvre de la Divine Comédie de Dante. Le concept de l’album est donc divisé en 3 parties : l’enfer, le purgatoire et enfin le paradis. Le XXI signifie sa remise au goût du jour, le 21ème siècle.
Par quel moyen mieux commencer que par cet artwork digne d’un tableau de l'AAPBP (Association des Artistes Peignant de la Bouche et du Pied) ? Le groupe a confié cette tâche à un artiste de rue brésilien et on ne peut pas dire que le résultat soit celui auquel on pourrait s’attendre, mais soit…
Une fois la galette insérée dans le lecteur, on se laisse porter par la première des 4 introductions de l’album. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Elle enchaîne avec un premier titre puissant qui annonce du bon ("Dark Wood Of Error")… jusqu’à l’arrivée du chant de Derrick ! Si l’appréciation d’un opus ne repose pas sur un seul élément, ici la voix de ce dernier vient tellement tout casser que je ne peux m’empêcher de penser qu’il vient démolir l’intégralité des compositions. Pour ne pas faire le lourd de base (« Max c’est le meilleur, blabla, Derrick vaut rien, blabla… »), j’aimerais dire qu’en plus de ne pas apprécier le chant de celui-ci, il ne convient absolument pas à la musique de Sepultura qui a besoin d’une voix très grasse et lourde. En gros, tout le contraire de Derrick et de son timbre écorché !
De plus, la production « made in Brazil » n’aide en rien. Cette dernière doit être la pire production que le groupe ait connu depuis Arise ; le son pot de yaourt de la caisse claire se fait entendre de temps à autre et les guitares ne sonnent pas toujours de manière exceptionnelle.
Mais cessons de parler de ce malheureux chant qui obsède tant de fans, attaquons-nous plutôt à l’ensemble de l’œuvre. En effet, on se rend compte très vite que, derrière cet album, il y a eu une réelle recherche musicale et un véritable travail que l’on ne peut pas négliger ("Still Flame", "False", "Ostia"). La preuve la plus flagrante est l’insertion de cors et de violons dans certains morceaux, éléments nouveaux (et intéressants) dans l’univers de Sepultura.
Pour ce qui est d’Igor Cavalera (batterie), sa prestation est plutôt moyenne par rapport à ce qu’il exécutait par le passé. S’il me bluffait auparavant, à l’heure actuelle, on ne peut vraiment pas dire qu’il soit doté un génie hors du commun ! Seul Andreas Kisser (guitare) me surprend encore ! Ce dernier me rappelle d’excellents souvenirs avec de nombreux riffs ou distorsions de la « belle époque ». Mais le groupe n’oublie pas le groove et riffs entrainants voire dansants comme sur "False" ou "Crown and Miter", développés depuis quelques albums.
Sur la fin de l’opus, les membres ont opté pour un dénouement moins métal mais plus ambiant et tribal. Néanmoins, je préfère sans doute ces parties majoritairement lourdes que les parties purement métal. Je finirais par un point positif concernant Derrick ; il convient mieux sur des titres tels que "Fighting On" (dernier titre pour l’enfer), où son chant émane parfaitement bien la douleur souhaitée…
C’est dur à dire pour un fan du groupe, mais je mets cette galette dans ma chaîne presque à contre cœur… Cependant, la pilule passe mieux après plusieurs passages et le plaisir d’écoute commence à se faire petit à petit ! D’ailleurs, on se rend compte que le groupe tende de plus à plus à mieux maitriser les « ambiants » que les parties thrash. En conclusion, je fais parti de ces irréductibles têtus qui pensent que c’était (largement) mieux avant et qu’avec l’arrivée de Derrick Green, le groupe aurait du changer de nom.
01. Intro #4
02. Dark Wood of Error
03. Convicted in life
04. City of Dis
05. False
06. Fighting on
07. Intro #2
08. Ostia
09. Buried Words
10. Nuclear seven
11. Repeating the horror
12. Intro #1
13. Crown and miter
14. Intro #3
15. Still flame
