Drogué alcoolique aimant les amplis qui vomissent des basses bien grasses.
Deuxième album pour 1000mods, groupe grec formé en 2007. Billy Anderson, producteur entre autres de Sleep, Acid King ou Orange Goblin, n’est plus derrière les tables de mixage pour ce Vultures, successeur du très bon Super Van Vacation. Le quatuor ayant ouvert pour Karma To Burn, Colour Haze ou Brant Bjork (rien que ça) est donc de retour pour nous livrer une nouvelle fois un stoner rock bien teinté de psychédélisme.
Dès la première écoute, on peut déjà constater que le son est moins stoner que le premier album, plus rock’n’roll et bluesy. L’ensemble ne déborde pas d’originalité mais les compositions sont efficaces et bien structurées. Les deux guitares de Giannis et George sont bien gérées, l’une des deux jouant souvent des motifs accrocheurs en clean appuyés par de gros accords chargés en distorsion. Les morceaux Claws ou Low illustrent bien ce son net, précis, puissant. On arrive même à headbanguer spontanément sur des tempi lents. On aurait cependant apprécié que le jeu de batterie sorte plus du mix, surtout après avoir pu observer le potentiel de Labros lors des performances live ; ses coups de baguettes auraient mérité à gagner plus en puissance et en précision. Mais ce n’est qu’un détail.
Les structures de la plupart des morceaux sont un point fort de l’album, passages calmes et énergiques s’enchaînant habilement. L’alternance entre les changements d’atmosphère ne nous fait que plus les apprécier. Dani au chant et à la basse arrive bien à moduler sa voix entre ces différentes ambiances, sachant bien comment pousser une gueulante quand il faut. Plus de modulation de volume aurait tout de même été appréciable, mais tant pis, on monte manuellement, quitte à énerver les voisins.
Dans l’ensemble, malgré l’efficacité des compositions, c’est vraiment l’originalité qui peut faire défaut. Ajouter de l’orgue sur certaines pistes aurait pu apporter un relief plus intéressant à l’album, malheureusement utilisé uniquement pour les dernières secondes de l’avant-dernière piste Modesty. Mais peut-être qu’en ajouter aurait renforcé l’aspect déjà-entendu du groupe ; le riff d’ouverture de Big Beautiful pourrait facilement se faire passer pour l’intro d’un morceau de Deep Purple, l’orgue en moins justement.
En réalité, contrairement à son prédécesseur, l’album est trop carré et manque de folie, pourtant le quatuor a tout pour nous en offrir. On l’entend d’ailleurs à l’ultime morceau Reverb of the New World, instrumental et plus expérimental. Le morceau prend le temps pour s’installer, avec des guitares tellement chargées d’effets qu’on pourrait les confondre avec des synthétiseurs. La progression se fait en beauté jusqu’à une explosion finale orgasmique. On aurait aimé que plus de chansons soient dans cette veine. L’album finit donc de la meilleure manière (même si cette dernière piste paraît trop courte), mais on reste sur notre faim quant au reste du disque après avoir entendu ce potentiel.
1000mods nous offre une nouvelle fois un desert rock poussiéreux et efficace. Rien d’assez novateur pour nous faire lever la nuit, mais on passe un bon moment durant les 40 minutes du disque.
Tracklist :
1. Claws
2. Big Beautiful
3. She
4. Horses’ Green
5. Low
6. Vultures
7. Modesty
8. Reverb of the New World