Paul Gilbert
Trabendo - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
A quelques jours de Noël, Base Prod nous a offert un joli cadeau, à savoir Paul Gilbert en live au Trabendo. Bien que jouissant d’une réputation certaine dans les milieux musicaux, il faut admettre que le personnage est bien peu connu du grand public. Combien de fois en prononçant son nom, on a cru que je parlais d’un illustre inconnu officiant dans la variété française (depuis, je prononce « GUILBEURTE » pour renforcer le côté anglais – action/réaction).
La dernière fois que j’avais apprécié le jeu du guitariste remontait désormais à 2007 lorsqu’il avait, avec Youri de Groote, envahi la Boule Noire. C’est alors avec une certaine surprise que j’ai constaté que le Trabendo, bien plus grand que la Boule Noire, était tout de même relativement bien rempli. Autre constat, le public s’est rajeuni et on ne retrouve pas que les initiés habituels comme auparavant.
C’est donc après une longue attente dans le froid polaire et l’humidité parisienne de ce mois de décembre que nous accueillons avec soulagement l’ouverture des portes. Une fois arrivé et confortablement installé dans le petit pit photo de cette salle, on attend sagement le début du concert. Paul Gilbert se fait d’ailleurs attendre pendant près d’1h15 avant d’envahir la scène avec ses acolytes pour ce qui allait être un grand moment de musique.
Paul commence, pour notre plus grand plaisir à tous, par le titre éponyme de son ultime album Fuzz Universe. Un cocktail détonnant dont le riff principal est une tuerie sans nom. Premier constat, si le son est bien réglé, il est néanmoins très fort et gare à ceux qui n’ont pas de boules quiés. Cela devient une fâcheuse habitude de cette salle parisienne...
Si le poids des années fait parfois perdre de leur merveille à certains groupes, je trouve Paul toujours plus haut et plus fort bien que moins fantasque que lors de son passage en 2007. Toujours est-il qu’il ne manque jamais une occasion pour sortir quelques blagues entre deux morçeaux et d’ironiser sur le nom de notre bonne vieille «Cristalline».
Il enchaîne avec Olympic également issue de son dernier album et The last rock and roll star. La cover de B.B. King intitulée Rock me baby témoigne de l’orientation bien plus rock et blues du dernier opus de PG au détriment de ses orientations métal qu’il avait eues dans Get out of my yard par exemple. Ce n’est pas pour me déplaire et cela démontre surtout l’étendu du jeu de l’américain.
C’est à ce moment qu’on entre dans le vif du sujet et le coeur du show de PG avec un enchaînement de vieilles et de récentes chansons, toutes plus techniques (mais mélodiques!) les unes que les autres. Ce sont évidemment Scarified et Technical Difficulties qui soulèvent le plus de hourra de la foule. En même temps, qui dans l’assemblée ce soir là n’avait pas essayé de jouer ces deux chansons en finissant par renoncer, jetant sa six cordes sur le canapé en jurant de ne plus jamais toucher à cet instrument de malheur et de se lancer dans le triangle ? Bien peu ! Paul est toujours aussi déconcertant de facilité, de fluidité et de simplicité.
Après une cover du groupe Yes, Paul Gilbert et ses compères (Incroyable second guitariste au passage, très bon chanteur également !) nous offrent une reprise d’anthologie avec Light My fire des Doors. Comment découper une chanson en deux et y ajouter 3 minutes d’un solo des plus inspirés pour retomber sur ses pieds à la stupeur général. Un grand moment.
C’est à ce moment que Paul ironise sur le terme «Encore» de la setlist, en disant que rien ne sert de quitter la scène pour faire semblant de partir et revenir sous les applaudissements. Autant rester et s’amuser ! Après Propeller, issue du dernier album, ils nous gratifient de I want to be loved de Muddy Waters mais également de Little Wing de Jimi et enfin, pour terminer Go Down de AC/DC. Le tout avec beaucoup de goût, on est évidemment très loin d’une pâle copie. Le grain Paul Gilbert, cette touche si incroyable qui fait or toute chanson qui me paraissait parfois un peu terne...
Nous avons également eu le droit à un Down To Mexico de Paul en solo, ayant pour seule rythmique les claquements rythmés des mains des spectateurs présents, tous acquis à la cause du virtuose.
Il est difficile de sortir indemne de ce genre de concerts. Il y a ceux qui vont, dès qu’ils rentrent chez eux, tenter de faire du tapping en chantant en même temps, et les moins téméraires comme moi qui se disent qu’ils rejoueront quand ils n’auront plus cette image d’un Paul toujours plus fort, toujours plus fluide dans la tête.
Petit bémol, je ne suis pas convaincu par tous les titres du dernier album et notamment Propeller qui m’a laissé de marbre en live. J’aurais aimé un Count Juan Chutrifo, groovy à souhait... Mais ne crachons pas dans la soupe...
Set-list :
Silence Followed By A Deafening Roar
Fuzz Universe
Olympic
The Last Rock And Roll Star
(Paul Gilbert & Freddie Nelson cover)
Rock Me Baby
(B.B. King cover)
Scarified
(Racer X cover)
Norwegian Cowbell
Will My Screen Door Stop Neptune
Green-Tinted Sixties Mind
(Mr. Big cover)
Technical Difficulties
(Racer X cover)
Paul Vs. Godzilla
Roundabout
(Yes cover)
Batter Up
Light My Fire
(The Doors cover)
Encore:
Propeller
I Want to Be Loved
(Muddy Waters cover)
Little Wing
(The Jimi Hendrix Experience cover)
Down To Mexico
(Paul, solo, unaccompanied)
I'm Not Addicted
(Paul Gilbert & Freddie Nelson cover)
Go Down