Sodom + Die Hard + Striking Death
Biebob - Vosselaar
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Après Kreator, Death Angel et Exodus il y a un peu plus de deux mois ; et avant le passage en mars de Destruction, Overkill, Slayer et Megadeth… on peut dire que la période actuelle gâte les thrasheurs, les vieux briscards étant (pour la plupart) toujours en forme pour notre plus grand bonheur ! Etape du jour : Sodom. Les apôtres du thrash allemand (avec Kreator, Destruction…) débutent leur « In War And Pieces Tour » par la Belgique en compagnie des Suédois de Die Hard. Clous : paré. Veste à patches : paré. Binouzes : paré. Vosselaar, me voilà !
Striking Death
C’est avec surprise qu’on découvre en ouverture un tout jeune groupe dont le nom à lui seul suinte le thrash : Striking Death. En voilà qui doivent faire tourner en boucle Fueled By Fire chez eux ! Dans tous les cas, on a affaire à des jeunôts élevés au thrash des années 80, ça se sent dans la musique jusqu’à l’accoutrement (pantalon moule-burnes, coupes de cheveux d’époque… On a l’impression de retrouver les Kreator et cie mais en jeune !). Nous auront droit d’ailleurs à de nombreuses reprises (jeune groupe oblige) dont Black Magic de Slayer, ou Tormentor et Riot Of Violence de Kreator (dont les Anversois semblent beaucoup s’inspirer).
Malgré un manque d’assurance flagrant sur scène (particulièrement le vocaliste dont la voix prête à sourire… ça ira mieux quand il aura mué !), les compos sont bien exécutées et c’est toujours agréable d’entendre des morceaux cultes malgré le son un peu brouillon ! La salle est quasiment vide pour la prestation de Striking Death, c’est le lot des groupes qui débutent… Jusqu’à ce que quelques potes débarquent pour faire la fête, devant la scène, ce qui aura pour effet de détendre les membres et bonifiera leur prestation vers la fin. C’est sur une reprise des Suicidal Tendencies, « Possessed To Skate », que se termine ce concert dont il est encore difficile de dire s’il augure d’une très longue série !
Die Hard
Changement de style, maintenant on passe à quelque chose de plus « evil » : Les Suédois de Die Hard débarquent avec l’intention de faire parler la toute-puissance du Malin ! Décor soigné, bougies, croix renversées… Le plateau nous ferait presque penser à un groupe de black metal… faut dire que Die Hard, c’est sûrement un hommage à Venom ça. Musicalement par contre, on est loin du black metal ! Les Die Hard balancent leur thrash/death survitaminé qui va à cent à l’heure, et avec une certaine hargne. De temps en temps, la vitesse laisse place à des passages pesants, où l’ambiance se veut toujours la plus maléfique possible. Les lights, bien foutues, apportaient beaucoup à cette ambiance. Hasse, le chanteur/guitariste, fait un bon frontman et ses vocaux sont efficaces ; mais pour ma part c’est Martin Karlsson, arrivé il y a moins de 6 mois derrière les fûts, qui m’a le plus impressionné : carré et dynamique, il était particulièrement à l’aise et montre qu’il s’est bien intégré au groupe.
Comme pour le groupe précédent, le son restait assez brouillon, mais ça ne gênait qu’à de rares moments, pour les passages les plus bourrins. Dans l’ensemble, on distinguait bien les compos de « Nihilistic Vision » et des différents EP qu’a sorti le combo Nordique à ce jour. Mais je ne pourrais terminer ce report sans parler du bassiste, Harry, qui a lui seul m’a fait passer un moment inoubliable ! Tout droit sorti d’un groupe de black metal avec son maquillage, il m’a offert un moment de franche rigolade avec ses poses que ne renierait pas un certain groupe Norvégien (allez, j’vous aide : Immortal)! Bien fun, même si je doute que ce soit l’effet voulu par l’intéressé.
On aura droit au cours du set à quelques bons moments, comme « Sadistic Pleasure » ou – oh surprise ! – une reprise de Venom : « Countess Bathory ». Bref, certainement pas le groupe du siècle, mais les 45 minutes de show seront passées vite, pas le temps de s’ennuyer une seconde ! Côté public par contre, et ce malgré les applaudissements entre les morceaux, l’accueil fut assez mitigé…
Setlist Die Hard :
Intro
Into The Desolate Halls Of death
Hidden Face
Evil Always Return
Mercenaries Of Hell
Thrash Them All
Sadistic Pleasure
Nihilistic Vision
The Weak Lead The Blind
Countess Bathory (Venom Cover)
Sodom
Cette tournée 2011 de Sodom a pour but non seulement de défendre le petit dernier, « In War And Pieces », mais aussi de fêter les 30 ans d’activité des Allemands. 30 ans, putain ! Autant dire que les vieux possèdent une grosse expérience de la scène, et vont le montrer dès l’ouverture par le morceau-titre « In War And Pieces » : le trio composé du frontman Tom « Angelripper » , le guitariste Bernd Kost et du tout nouveau batteur Markus Freiwald a décidé de sortir le grand jeu ; sans jamais oublier l’élement indispensable pour tout concert de thrash : le fun.
Et pour cette tournée un peu spéciale, le groupe va nous réserver une setlist best-of (qui exclut presque entièrement les années 90 ceci dit) composée uniquement de tubes, de titres thrash qui bastonnent : « Sodomy And Lust », « Proselytism Real », « Nuclear Winter », « Agent Orange »… Autant dire que le concert est intense, et l’absence de nouveaux titres (seulement au nombre de quatre ce soir) ne se fait absolument pas sentir. Au contraire, du old school, on en redemande ! Sodom n’oubliera pas non plus de nous gratifier de ses meilleurs titres des années 2000, « Napalm In The Morning » et « M-16 » en tête ; et malgré un son parfois brouillon (trop de basses) on prend un pied monstre à voir les Allemands se déchaîner sur scène.
On aurait pu penser que la configuration du groupe (ils ne sont que trois sur scène) nous obligerait à voir un show statique, et il n’en fut rien ! « Angelripper » et Berndt Kost se remuent comme il faut, changent souvent de place et montrent que l’âge importe peu, la jeunesse c’est dans la tête ! A deux, ils parviennent à tenir leur scène de manière exemplaire et ce pendant plus de 90 minutes sans temps mort. Autre chose, ça fait plaisir de voir sur scène des gars si motivés et qui s’amusent réellement ! Kost nous gratifie de ses sourires et ses mimiques un peu folles, montre sa complicité avec un « Angelripper » qui communique beaucoup avec les spectateurs (un mec qui commence à peine ses bières et file le reste à son public, c’est forcément un type bien). Les deux vont même se retrouver morts de rire devant un glaviot lancé par Tom resté accroché au plafond (je sais pas ce que le Tom doit avaler pour avoir une salive d’une telle consistance)… de vrais gamins, et le genre de gars avec qui on a envie de faire la fête !
Et le public leur rendra bien : en fait, ils étaient pas démotivés, ils en gardaient juste sous la semelle pour Sodom ! Slams, pogos en permanence, public acquis entièrement à la cause du trio… Une vraie bonne ambiance furieuse et bonne enfant, comme on n’en voit que dans les concerts de thrash et de grindcore !
Et cette ambiance ne redescendra pas avant la fin du show, ravivée régulièrement par les brûlots thrash ou des titres aux rythmes plus rock’n’roll comme l’excellent « Ausgebombt ». Après tout ça, c’est finalement « Bombenhagel » qui vient achever ce furieux concert, qui aura impressionné toute l’assemblée, moi le premier. Le groupe s’en va après avoir salué bien bas son audience, preuve s’il y en avait besoin de l’humilité de ces grands du thrash. Quelques « we want more » fusent, mais ne soyons pas trop gourmands : c’est passé très vite, mais on a quand même eu plus d’1h30 !
Setlist Sodom :
In War And Pieces
Sodomy And Lust
M-16
Outbreak Of Evil
The Saw Is The Law
Nuclear Winter
Proselytism Real
The Art Of Killing Poetry
I Am The War
City Of God
The Vice Of Killing
Blasphemer
Feigned Death Throes
Agent Orange
Knarrenheiz
Napalm In The Morning
Ausgebombt
Wachtturm
Remember The Fallen
Bombenhagel
Sodom a ce soir prouvé qu’il était une véritable machine de guerre en live, et a enculé tout le monde (désolé, elle était facile). Une bien belle soirée qui a fait honneur à la carrière du groupe, et qui nous a également permis de découvrir un très bon Die Hard en live. Les Allemands ont invité le public à venir discuter avec eux au bar par la suite… ce qu’on aurait volontiers voulu faire, mais pas le temps d’attendre malheureusement : la route jusqu’à Lille sera longue !