Immolation + Gorod + Darkness Dynamite + Kwashiorkor
L'arcade - Notre dame de gravenchon
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Immolation, en plus de sa participation au Hellfest 2009, avait prévu d’autres dates de tournée pour l’entourer. L’une d’elle se déroulait à Notre Dame De Gravenchon, à l’A.R.C.A.D.E. en Normandie, 2 jours après la fin du Hellfest. U-zine, aimant aussi bien les concerts en version grandeur nature que ceux plus intimistes, avait donc décidé de voir le groupe américain, à la fois au Hellfest, et à cette date. De plus, le groupe qui tournait avec Immolation était de premier choix, puisqu’il s’agissait de Gorod. A cela, Darkness Dynamite et Kwashiorkor se sont greffés à l’affiche. Enfin, j’étais curieux de découvrir Darkness Dynamite sur scène, un groupe qui fait tant l’actualité sur un autre webzine orienté « people ».
C’est devant une A.R.C.A.D.E. peu fréquentée (je vais dire 75 entrées environ) que le premier groupe de la soirée, Kwashiorkor, est arrivé.
Le groupe normand, que je voyais pour la première fois, m’a plutôt convaincu. Il comprend dans ses rangs le guitariste de Fatal, Olive. Leur musique hybride, par moments grindcore, à d’autres moments hardcore et thrash, est vivante en concert. De plus, le groupe bouge assez sur scène, même si de ce côté-là, c’est surtout le chanteur Greg qui assure. Le public a été assez réceptif, mais la faible affluence du soir l’a vite limité. D’un point de vue personnel, je préfère largement voir Fatal, mais j’ai vu de la qualité en Kwashiorkor. Leur prochaine échéance, le festival des arts bourrins, à la fin du mois d’août, devrait leur permettre de jouer devant plus de monde.
Setlist :1) Hazards & Choices – 2) All Reminds The Same – 3) Poison – 4) Bacteriological – 5) Scrematorium – 6) Bad Seeds
Après une pause permettant d’aller acheter au merch le pack promo (cd + t-shirt) de Gorod et un t-shirt de tournée d’Immolation, puis de causer avec les 2 groupes, c’était le moment de curiosité de la soirée : Darkness Dynamite sur scène. Le groupe, par rapport au reste de l’affiche, était plutôt décalé, si bien que le public a boudé celui-ci, en restant au bar. Je me demande ce qu’a fait Darkness Dynamite pour être autant mis en avant par un webzine renommé ? Peut-être que des membres du staff du zine sont tous simplement fan du groupe… mouai...
Soit, je rentre dans la salle et dès les premiers accords du groupe, je remarque une chose : Darkness Dynamite est très professionnel sur scène. Une attitude, des automatismes, le souci du détail (où par exemple, on constate que l’entrée du groupe et sa sortie sont identiques au niveau des lumières et de l’ambiance). Tout est soigné ! Il y avait même durant les morceaux, des passages composés qui étaient clairement conçus pour faire scander le public. Sauf que… la sauce n’a pas pris, devant une si faible foule (20 personnes je dirais). Darkness Dynamite a quand même continué comme si c’était un spectacle devant une salle pleine, mais on voyait que ce n’était pas pareil (surtout qu’ils venaient de jouer en 1ère partie de KoRn quelques jours auparavant).
Au niveau musical, je me suis ennuyé fermement, mais ça, ce sont mes goûts musicaux. Par rapport à leur musique en studio, j’ai trouvé Junior Rodriguez moins à son avantage, donnant en live dans le chant screamo avant tout. Néanmoins, il a un jeu de scène plutôt bon. L’un des guitaristes m’a plutôt surpris. En effet, il a fait sortir, à mes yeux, le groupe des méandres lassants dans lesquels je m'aventurais, avec des soli de guitare de plutôt bonne qualité. Des bons soli heavy / thrash comme on les aime. C’est lui qui m’a fait rester dans la salle, car je dois avouer que le reste de la troupe ne m’a pas attiré plus que ça. Pour conclure, je vais dire que j’ai vu un groupe pro sur scène, avec des qualités, mais dans un style musical qui me laisse totalement indifférent.
Ironiquement, juste pour taquiner un peu le groupe, je dirais que Darkness Dynamite n'a eu, ce soir là, de la dynamite, que la mèche... de cheveux. Pas d’explosion !
Ahhh, Gorod était le groupe suivant. Le groupe était grosse motivation à suivre Immolation plusieurs fois dans leur tournée. Le groupe français, depuis la sortie de son nouvel album Process Of A New Decline, séduit de plus en plus le public. Pourtant, c’est déjà leur 3ème album. Alors, qu’est-ce que ça donne Gorod sur scène ?
Et bien imaginez que le groupe est un barman, qu’il a dans la main un shaker et pleins d’ingrédients à disposition : je cite une bouteille de haute technicité, une autre de mouvement sur scène, un flacon de maîtrise de leurs morceaux, un zest de folie. Gorod a réussi, clairement à la manière du barman, en agitant, retournant, lançant le shaker, à nous fournir un cocktail unique et qui reste à la bouche (aux oreilles pour nous) longtemps après.
Les morceaux ont défilé, le son était très bon, on entendait clairement tout le monde ! On était à la limite du G-orgasm (ceux qui connaissent le groupe comprendront le jeu de mot). J’ai rarement vu un groupe aussi technique sur scène. Ils ont ce petit plus, à mettre le bordel sur scène, qui fait que pour moi, ils sont devant Kronos, Hectic Patterns, au niveau du death technique français. Leur nouveau batteur, Sam (aux t-shirts clairement heavy / hard rock / glam, mais ça n’empêche pas de jouer du death), m’a convaincu. Il a parfaitement assimilé les anciens morceaux, et ses compos sur les nouveaux font mouche.
Ce sont à la fois le chanteur Guillaume et le bassiste Barby qui assurent le spectacle, en bougeant constamment. Barby a même été assez déroutant, une vraie pile électrique. Le reste de la bande, avec les 2 guitaristes Arnaud et Mathieu, avait plus de self control, comme pour mieux s’appliquer à jouer. Je me dis que si les 2 guitaristes vivaient de la même manière que Barby leurs concerts, ça serait jouissif au possible.
Bref, Gorod en version 2009 m’a séduit, tout comme le reste du public. Leurs nouveaux morceaux passent très bien en live, même si, par rapport à la tête d’affiche du soir, il manquait une chose : la surpuissance.
Setlist :1) Intro / The Path – 2) Disavow Your God – 3) A Common Hope – 4) Here Die Your God – 5) Hearth Pus – 6) Diverted Logic – 7) Chronicles From The Stone Age – 8) Programmers Of Decline – 9) Almighty's Murderer
Une petite bière pour se remettre de Gorod, et Immolation s’installait sur scène. Par rapport au Hellfest, le groupe américain a bénéficié d’un son meilleur, et surtout, pour notre plus grand plaisir, d’un temps de passage plus conséquent.
Il se faisait déjà tard (minuit) et Immolation a attaqué d’une manière forte ! Le duo Dolan / Vigna avait l’air en forme, et content de sa tournée. Par contre, on sentait que Bill Taylor était un peu fatigué. Le batteur, Steve Shalaty, a été aussi discret qu'à son habitude, mais ô combien efficace. La grande classe ce groupe ! Ils ont ce je ne sais quoi qui fait qu’à chaque riff, chaque coup sur la batterie, chaque mot prononcé par Dolan, on a l’impression de s’enfoncer dans le sol, écrasé par la pression d’Immolation. Aucun autre groupe ne m’a fait cet effet dans le millier de concerts que j’ai vus (à part quelques groupes de doom, dans un tout autre registre). Et je ne m’en lasse pas, même après les avoir revus au Hellfest peu de temps avant. Il faut dire que c’était une ambiance différente, plus intimiste, nous étions plus proches du groupe. Les américains ont fait la part belle à l’ensemble de leur répertoire, en attendant un nouvel album pour l’année prochaine. C’était donc une soirée best of en quelques sortes. Sauf que, nous n’avons pas eu « No Jesus, No Beast », dommage !
Autre chose dommageable, le public : la moitié de la faible assistance est partie au milieu de show, vers 00h45. Il faut dire que c’était un concert en semaine, et qu’il fallait travailler le matin suivant. Voilà qui a persuadé du monde de partir... Si bien qu’à la fin, nous devions être 30 à regarder Immolation. Le concert est passé d’une manière moins rapide que pour Gorod, mais il y a eu peu de temps morts. Il était temps de dire au revoir aux américains, sur un dernier morceau, « World Agony », sauf qu’un incident surprenant, mais pas très génant, est survenu : Bill Taylor s’est mis à jouer vraiment plus fortement que le reste du groupe. Il restait un seul titre à jouer, il a continué ainsi.
Pour conclure, Immolation, comme à son habitude, a prouvé qu’il était un des leaders incontournables de la scène death metal mondiale. Une nouvelle fois, le groupe a fait une distribution massive de baffes, avec sa puissance de frappe. Les mimiques atypiques de Bob Vigna le placent encore parmi les guitaristes qu’on n’oublie pas, et Ross Dolan a de nouveau fait parler la poudre avec sa voix profonde et pleine de ressources (qui change vraiment de sa voix lorsqu’il parle, assez aigue).
Vivement qu’ils sortent un nouvel album, et qu’on les retrouve en début d’année en France !
Setlist :1) Hate's Plague – 2) I Feel Nothing – 3) Passion Kill - 4) Swarm Of Terror – 5) Unholy Cult – 6) Into Everlasting Fire – 7) Once Ordained – 8) Father You're Not A Father – 9) Harnessing Ruin – 10) Den of Thieves – 11) Close To A World Below – 12) Challenge The Storm – 13) Sinful Nature – 14) World Agony