Immolation @ Paris
Petit Bain - Paris
Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Sleap : Comme tous les trois mois environ, je me fais un petit séjour à Paris le temps de quelques concerts et expositions. Ce soir, c’est pour les géants du Death new-yorkais que je me rends en territoire francilien. Bien qu’ils soient passés à Marseille quelques jours auparavant, je préfère assister à la date parisienne qui coïncide avec d’autres événements que je ne voulais également pas manquer.
C’est déjà la huitième fois que je vois Immolation – l’un de mes groupes préférés, vous l’aurez compris –, mais la première fois que je mets les pieds au Petit Bain. Et à ma grande surprise, ce n’est pas une salle comme une autre puisque le concert se déroule en fait sur une péniche ! Que ce soit celle de Lyon ou celle de Paris, je n’avais toujours pas eu l’occasion de vivre un concert sur ce genre d’embarcation. C’est donc en quelque sorte une première pour moi.
Les Américains sont accompagnés pour cette date de trois groupes, dont les singuliers Full of Hell, que je n’aurais jamais pensé voir sur une affiche en compagnie d’Immolation.
Malheureusement, le trajet depuis Montpellier, l’emploi du temps chargé et l’avancement du début des concerts avant l’heure prévue me font rater toutes les premières parties. J’arrive donc sur place alors que les roadies de Massive Music sont déjà en train de finir les balances pour la tête d’affiche.
Immolation
Comme le frontman Ross Dolan va le rappeler durant le set de ce soir, ce n’est pas la première fois qu’Immolation joue à Paris, loin de là. Leur première date française remonte en effet à 1989 au Gibus – en première partie de Massacra il me semble –, et une partie de ce fameux concert, filmé par l’infatigable Phil Guillou, est même disponible sur le net. Cependant, même si certains irréductibles subsistent encore dans l’assemblée, ce ne sont absolument pas les mêmes fans qui constituent l’audience de ce soir. Placé au beau milieu de la fosse, à environ trois mètres de la scène, je constate qu’il y a vraiment de tout dans le public. Du jeune fan du dernier album à l’afficionado de la première heure, en passant par le Jean-Michel Touriste venu passer un bon moment pour décompresser, etc.
Et tout ce beau monde va très vite se chauffer lors des premiers titres issus d’Atonement, dernier album en date. Après le show d’il y a 6 mois au Fall of Summer, mon avis a presque totalement changé sur ce nouvel album. Les nombreuses écoutes en physique ont en effet eu du bon, et je l’apprécie maintenant bien plus que son prédécesseur de 2013. C’est pourquoi, même si je le trouve toujours un peu surreprésenté dans la setlist, je passe un tout aussi bon moment lors de ces nouveaux titres que lors des plus anciens. Les ralentissements menaçants de When the Jackals Come ou les intros pesantes et inquiétantes de Lower et Destructive Currents ont un rendu encore plus puissant en live. Quelle majesté !
Comme prévu, ce sont cependant les classiques qui mettent un véritable coup de fouet au public. L’arrivée fracassante de Father, you’re not a Father fait l’effet d’une bombe dans la fosse, et l’ambiance restera tout aussi électrique jusqu’à la fin du set. Le son demeure cependant un peu brouillon en début de concert. En connaissant chaque morceau par cœur cela parait plus fluide, mais pour ceux qui découvrent ce soir, ça n’est pas la même je pense… Heureusement, cela ne tardera pas à s'améliorer. En ce qui me concerne, je ne vois pas le temps passer. La setlist de ce soir est en plus assez intéressante. Outre les nombreux titres d’Atonement, certains classiques récents comme Majesty and Decay côtoient des classiques plus anciens tels que Into Everlasting Fire. Mais la véritable curiosité live du set de ce soir est le titre Den of Thieves, extrait du plus confidentiel – mais démentiel – EP Hope and Horror ! L’un des meilleurs moments du show me concernant.
Steve Shalaty est bien plus en forme derrière les fûts que lors de mon dernier concert du groupe. En plus de ses nombreux signes au public entre deux parties de blast, il martèle son kit avec bien plus de précision qu’auparavant. Évidemment, le jeu de scène unique de Bob Vigna et le charisme intersidéral de Ross Dolan éclipsent presque tout le reste, mais je prends plaisir à voir les autres musiciens jouer – même Alex Bouks, qui pourtant n’a pas l’air en grande forme ce soir.
L’apothéose du show est atteinte lors de la doublette finale Immolation / Close to a World Below, deux des meilleurs morceaux de toute la fabuleuse discographie des Américains. Tout comme lors de leur concert au dernier Neurotic Deathfest, ces deux derniers titres viennent enfoncer le clou (sur la croix) et achèvent totalement l’assemblée. Je suis persuadé que même les plus sceptiques – existent-ils seulement ? – sont à présent totalement convaincus de la puissance du groupe en live après l’envoi de ces deux missiles finaux. Tout simplement impérial !
Je n’épilogue donc pas, même si Immolation est un de mes groupes favoris, il est certain que n’importe quelle personne sensible au Death Metal reconnaitra la qualité indéniable de ce légendaire combo new-yorkais, en studio comme en live. Nous venons une nouvelle fois d’en avoir la preuve. Merci à Massive Music, à Garmonbozia et au Petit Bain pour l’organisation de cette date !