Hacride + Benighted + Aborted
UBU - Rennes
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Vendredi soir sous le crachin pour fêter les retrouvailles des furieux de Benighted avec le public rennais, accompagnés cette fois-ci non pas de Kronos en tête d'affiche mais d’ Aborted, dans une salle pouvant contenir une plus grande foule et située en plein centre ville.
Première partie assez surprenante compte tenu de la brutalité de l’affiche, mais néanmoins agréable, en la personne d’ Hacride qui délivre un set plutôt onirique. Les ¾ du public alors présent ayant pénétré dans l’enceinte en étant quelque peu « rincé » et froid, les vagues d’énergie chaleureuse émises par le groupe ne tardent pas à faire surgir du pit ainsi réchauffé une sorte de brouillard. Brume couplée avec des lights franchement adéquates (supérieures en qualité même que pour le concert Enslaved où elles n’étaient pas aussi étudiées et en place) participe à l’ambiance mi-recueillie, mi-agressive distillée par les compos. Le set délivré occille entre moments planants et rushs d’adrénaline tout au long de morceaux dépassant les 10 minutes pour certains. La qualité de composition étant là, reste au groupe à parfaire son jeu de scéne puisqu’il n’est pas évident d’adopter le comportement, entre retrait et présence, en osmose avec les titres qui font appel à des sentiments variés.
Les Benighted re-foulent les planches rennaises, dans une salle certes mieux équipée et plus « prestigieuse » que celle qui les aura vu passer, quelques deux ans auparavant quasiment jour pour jour, mais se révélant à l’usage assez mal adaptée aux débordements habituels des afficionnados du groupe (fait qui se confirmeras d’autant plus durant le set d’Aborted), la disposition du devant de la scéne laissant tout au mieux la place à un « demi-cercle pit ». Le bassiste du groupe apparaît étonnament tendu lors des derniers préparatifs précédents le deluge sonore qui va s’abbatre sur l’auditoire, la hâte d’en découdre sans doute. Le groupe a encore amélioré son jeu de scéne et chaque musicien fait sienne le scéne, s’y déplace « comme à la maison » sans que l’interprêtation n’ait a subir quelque conséquence.
Benighted Live Rennes "ICP"
Le batteur avoine tout ce qu’il peut et semble vouloir utiliser ses poignets le moins possible : utilisant des préférences ses bras il démonte littérallement sa batterie. Le public entre immédiattement en ébullition, et s’évapore physiquement, ce qui conduit l’atmosphère a se transformer en une chaleure humide bien extrême : les conditions sont aussi difficles à tenir pour le groupe que pour le pit mais aucun des deux ne semble prêt à coucher les pouces. Les morceaux déroulent pleine balle, ponctués des interventions bien sympathiques du hurleur de service qui n’a de cesse d’arranguer le public, passant le micro à celui-ci sur quelques passages (notament à un pirate déguisé pour l’occasion en interne boucher … on aura tout vu). Groupe et public semblent ravis de ces retrouvailles, qui appellent de nouvelles rencontres sans nul doute, le bassiste concluant cette prestation fusionelle dans les tribunes.
Le groupe suivant consitait pour ma petite personne en une véritable découverte (même pas honte, attendez de lire la suite !!!)
Ne conaissant le groupe que par sa dernière pochette qui est l’une des plus fascinantes qui m’ait été donné de voir. Ne sortant que très rarement de ma caverne, le groupe étant étiquetté brutal death, je m’attendais à voir débarquer une belle brochette de quintaux montés sur burnes … et au final, mis à part l’un des gratteux chevelu « comme il faut », j’ai vu débouler des t-shirt et jeans serrés sur fond de tatouages « hardcore » ainsi qu’un batteur à méche qui a réveillé en moins le pire de mon côté « vieux machin » … l’espace d’un instant (heureusement que le concert de « The Black Daliah Murder » m’avait déjà guéri de ce genre de préjugés peu honorables quelques années plus tôt), jusqu'à ce que les premières notes crachées par les enceintes parviennent à mes tympans fatigués (fort heureusement pour moi protégés par mes nouvelles protections auditives puisque le son étant sinon exessivement fort, nombre de mes voisin n’ayant pas tenu le choc frontal des enceintes).
De l’image que je me faisait du groupe (théme abordés/pochettes/nom du groupe) je retiendrais une chose : certes le show était à déconseiller aux femmes enceintes mais la prestation a été véritablement plus subtile que ça à quoi je m’attendais : les riffs sont recherchés, les morceaux variés et jamais la vitesse ne prends le pas sur la brutalité ou la qualité d’exécution.
Côté présence scénique rien a redire : c’est carré et ça avoine, pas d’effet de manches mais que du « dans ta face » : une tension palpable, une intensité qui n’aura connu aucune faiblesse malgré la moiteur, Aborted est une véritable machine de guerre qui ne fait pas de prisonniers, la preuve en est le pit qui finira sur les genoux et clairsemé, certains slams étant d’ailleurs à la limite de l’inconscience et de nombreuseschutes dues aux marches auraient pu bien mal se finir, mais qu’importe : les bleus sont les témoins de ce que l’espace d’un instant on a pu toucher l’Eternité. Encore ! Bravo ! et merci !