Under Four Wings of Death
L'Ubu - Rennes
Matthieu, 24 ans, basé à Nantes. Ancien membre d'U-Zine et de Spirit of Metal. Vous me retrouverez pour les chroniques et live reports de divers styles musicaux.
On ne peut pas dire que l’Ouest de la France soit une région très bien placée en ce qui concerne les tournées européennes de formations underground. Cela n’a pourtant rien à voir avec la qualité des orgas locales ou des salles à disposition. Trop éloignée des autres dates, notre région est en effet souvent occultée, forçant ainsi les amateurs à se déplacer sur Paris. Pourtant Garmonbozia a eu le nez fin en proposant ce plateau réservé aux connaisseurs (bien que Bölzer et Ascension soient les deux groupes les plus hypes du moment) à Rennes. C’est donc avec un plaisir non dissimulé que je retrouve l’Ubu, salle ô combien mal fichue mais peu m’importe, je vois Vassafor dans quelques heures.
Dysangelium
N’ayant pas écouté le quintet allemand au préalable, je savais pourtant à quoi m’attendre globalement. En effet, la formation étant signée chez W.T.C (World Terror Comittee), il était plus que probable que les allemands allaient proposer un Black Metal orthodoxe fortement axé sur le visuel, comme un large panel d’autres groupes actuels me direz-vous… Premier constat, le son est plutôt de bonne qualité pour ce premier groupe, ce qui est loin d’être toujours le cas à l’Ubu… L’accent est également mis sur l’aspect visuel, avec un autel placé au centre de la scène sur lequel sont disposés plusieurs bougies ainsi qu’un crâne et divers autres accessoires. Visuellement donc, ça a franchement de l’allure mais place désormais à la musique. Et c’est bien moins folichon, la faute à des compositions à rallonges mais finalement assez prévisibles. Il y a clairement de bonnes idées, certaines parties mélodiques font leur effet et les allemands ont dans leurs rangs un très bon batteur (dont la grosse caisse couvrira d’ailleurs quasiment tout le reste…) Il y a bien quelques riffs marquants, des mid-tempo efficaces et des ambiances assez réfléchies mais la sauce peine à prendre avec l’assemblée qui devient de plus en plus dense au fil des titres. Le manque de communication est un topos répandu dans le monde du Black Metal, mais le fait de donner l’impression de se faire chier sur scène comme le fait le guitariste à gauche de la scène ruine le tout et ce malgré l’attitude possédée du chanteur. Un premier concert en demi-teinte donc, rien d’exceptionnel sans pour autant être minable.
Setlist :
Chaomega
Obelisk Of The Sevencrowned Son
Words Like Flames
Gateways To Necromancy
Ace Obscuritas Incarna
I Am The Witness, I Am The Servant
Vassafor
A peine le temps de prendre une bière au bar que la principale raison de ma venue investit la scène. L’entité néozélandaise effectuant sa première tournée européenne, il s’agissait pour ma part du point fort de la soirée, d’autant plus que j’adore ce groupe depuis la sortie de l’ep éponyme qui reste pour ma part la meilleure sortie des néozélandais. Mené par l’imposant VK (chanteur/guitariste et unique compositeur de la formation hormis pour la batterie), on retrouve également le batteur de Malevolence derrière les fûts ainsi que V.B, guitariste/chanteur d’Aldebaran et de feu Anhedonist, entre autres, ainsi que de l’ex-bassiste d’Anhedonist, D.F. Homme au mille groupes (Blasphemy live, ex-Diocletian, Temple Nighstide, ex-Sinistrous Diabolus, ex-Pseudogod live, ex-Ulcerate), VK (Phil Kusabs de son vrai nom) est un habitué de la scène et il se dégage de l’homme une prestance impressionnante en live. Disposant d’un son massif et ornementé de divers ossements, le quatuor va absolument tout annihiler ce soir grâce à une excellente setlist : Obsidian King, Servitude (!), Sunya, Elegy of the Accurser, Craft of Dissolution (!) et Crowned in Irradiated Ashes. Si je regrette amèrement de n’avoir eu aucun titre de l’ep éponyme (Dreadnaught ou Black Winds Victoryant), la présence de Servitude et de Craft of Dissolution, deux titres du premier ep Southern Vassaforian Hell, sur la setlist m’a littéralement rendu fou… A noter également le dernier titre du set, Crowned in Irradiated Ashes, excellent extrait du dernier split en date avec Temple Nightside (tiens donc) que je me suis empressé d’acheter dès mon arrivée. Interprétant quasiment la même setlist chaque soir tout en changeant l’ordre des titres, Vassafor a mis la grande majorité d’accord ce soir-là, à condition d’être réceptif au Black/Death écrasant à la Diocletian/Heresiarch. La grosse baffe de la soirée pour ma part.
Setlist :
Obsidian King
Servitude
Sunya
Elegy of the Accurser
Craft of Dissolution
Crowned in Irradiated Ashes
Ascension
Je serais très bref concernant la prestation des allemands. Ayant bien apprécié le premier album (bien que je trouve que l’on en fait bien trop avec ce disque), j’avais eu l’occasion de les voir en live au Deathkult Open Air 2012 sans que cela me laisse un souvenir impérissable. Ce second concert sera par contre gravé à jamais dans ma mémoire, mais dans le mauvais sens du terme. Armé d’un second album que je trouve chiant à mourir, le quintet allemand ne parviendra à me faire tenir plus de deux morceaux. Outre l’accoutrement ridicule du chanteur, les compositions et le jeu de scène ont eu vite fait de me convaincre que ma place était au bar…
Setlist :
The Silence of Abel
Deathless Light
Fire and Faith
Angel of the Burning Sun
The Dark Tomb Shines
With Burning Tongues
Mortui Mundi
Bölzer
Ascension joua presque une heure et quart, c’est donc avec impatience que j’attendais le duo suisse. Il s’agissait pour ma part de la quatrième fois que j’avais l’occasion de voir Bölzer et j’essaierai par conséquent d’être assez succinct, vous allez en effet finir par en avoir marre que je vous en parle… Si le son était de qualité pour Vassafor et correct pour Dysangelium, il sera en demi-teinte pour les suisses. Disposant d’un son très personnel, certains riffs d’Okoi Jones n’auront en effet pas le meilleur son pour être appréciés tels qu’ils devraient l’être. Côté setlist, le groupe arrive sur scène avec Roman Acupuncture, titre éponyme de la première démo dont les trois titres seront joués ce soir, tout comme la totalité de l’ep Aura (avec comme toujours en point d’orgue le désormais classique Entranced by the Wolfshook). Nous aurons également droit à un nouveau titre prometteur, intitulé +/- (sur la setlist). Le duo garde en effet la même formule gagnante en lui ajoutant un côté très accrocheur (ce riff brise nuque). Vivement la sortie de l’album ! C’est par contre la première fois que je vois Okoi Jones s’énerver en live contre un fan ayant un peu trop bougé son retour et son pied de micro. Ce concert, même s’il n’équivaut pas aux prestations du Kill Town ou de Bruxelles, prouve tout de même que le duo suisse mérite son succès. Impressionnant de charisme sur scène, original dans le son, Bölzer achève la soirée en beauté même si Vassafor sort gagnant haut la main.
Setlist :
Roman Acupuncture
The Great Unifier
C.M.E
Soul Eclipse
+/-
Entranced by the Wolfshook
Zeus – Seducer of Hearts
La popularité des deux têtes d’affiche n’est plus à démontrer, n’en témoigne le monde présent pour un mardi soir malgré le fait que ce soit tout de même un chiffre insuffisant... Espérons que cela entraîne tout de même d’autres dates du style dans la région ! Merci à Garmonbozia pour l’accréditation et à Dolorès pour les photos.