AC/DC + the Answer
Palais Omnisports de Paris Bercy - Paris
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Départ au matin de Lyon, direction la capitale pour rejoindre le Palais Omnisports de Paris Bercy en ce 25 février 2009. L'excitation se fait sentir dans le train, nous ne réalisons pas vraiment mes amis et moi que nous allons voir Angus Young et sa bande sur scène, pour cette tournée du Black Ice Tour. Arrivée au début de l'après midi, le beau temps est de la partie, nous prenons place dans la file d'attente, au fur et à mesure des minutes la foule se fait de plus en plus imposante. Dans cette foule un public regroupant plusieurs générations bercées par AC/DC, venant de toute la France et de l'Europe entière. Un joueur de cornemuse rendra même l'attente des plus agréables, jouant quelques musiques traditionnelles et un It's a Long Way To The Top If You Wanna Rock'n Roll pour le plus grand plaisir des fans de Bon Scott et de cet hymne d'AC/DC, souvent utilisé d'ailleurs par Metallica avant le classique Ecstasy Of Gold, avant leur entrée en scène.
Pour voir les photos miniatures en grand, cliquez dessus.
Il est 18 heures, les portes s'ouvrent enfin, une fouille assez sommaire, pour mon plaisir personnel je peux rentrer sans encombre mon appareil numérique, qui me permettra de prendre des clichés, dont ceux que vous verrez ci dessous. Direction la fosse, de nombreuses personnes se postent le long de l'avancée de scène, pour ma part direction le centre légèrement à droite du début de cette avancée de scène. Passage au merchandising, pour une fois les t-shirts sont à prix abordables, on est loin de certains prix lors de concerts dans ce même Bercy. Je reprends ma place en fosse, je me rends compte encore plus que la foule est vraiment hétéroclite, certains s'excitant et hurlant lors de la balance de The Answer, étrange!
Place justement à The Answer et son chanteur sosie de Robert Plant jeune, The Answer qui assure les premières parties d'AC/DC sur cette tournée. Choix surprenant, car ce groupe offre du sous Led Zep, et au final une seule chanson est à sauver, pour moi la dernière où le chanteur arrêtera d'imiter son idole pour jouer de l'harmonica. Leur prestation m'aura surtout permis de me reposer et de m'assoir dans la fosse durant leur set.
La foule se fait plus compacte, quelques Olas lancées des tribunes, les invités en gradins ne la faisant pas... Le nom du groupe et du chanteur en culotte courtes sont scandés par la foule, tandis que les roadies s'occupent d'accorder les instruments, première constatation le son va être très fort ce soir! Les lumières s'éteignent, les cornes vendues au merchandising clignotent de toutes parts et donnent un bel aspect à Bercy, tandis que la foule est des plus impatiente.
En guise d'introduction au concert, sur l'écran géant un cartoon se déroulant dans un train à toute vitesse, où l'on aperçoit un Angus Young diabolique et Brian Johnson aux prises avec deux créatures de rêve ainsi que Rosie semble t il. Les sous entendus coquins sont nombreux, le dessin animé de fort belle facture, qui aurait pu faire un bien beau clip. Le public réagit aux images, puis à la fin de l'animation, une vieille locomotive à taille réelle avec des cornes rouges prend place derrière l'écran qui se partage en deux. Les premières notes de Rock'n Roll Train résonnent, AC/DC est enfin sur scène avec derrière eux le train du rock'n roll! Angus Young est vêtu de sa tenue d'écolier bleue, casquette vissée sur la tête, à la droite de la scène Cliff Williams à la basse, sur la gauche Malcolm Young avec sa guitare tapant du pied, derrière eux le discret Phil Rudd clope au bec à la batterie, et Brian Johnson et ses 62 printemps le poing rageur et micro dans l'autre main, casquette sur le crâne, et bras nus comme au bon vieux temps! Un beau mouvement de foule dès ces premières notes me propulse au tout premier rang, l'évacuation de jeunes adolescents et de jeunes femmes compressées par la foule feront que je vivrai mon premier concert d'AC/DC au plus près d'eux! Premier soulagement Brian Johnson n'a pas perdu sa voix, Angus semble en garder sous le pied et s'économiser, même si quelques riffs commencent déjà à nous l'exciter, la foule aussi d'ailleurs! S'ensuit Hell Ain't a Bad Place to be, le premier des trois morceaux de l'album Let there Be rock, qu'ils nous joueront ce soir! Putain je vis un rêve éveillé de voir ces légendes à quelques mètres de moi!
Les premiers sons de Back In Black rendent la foule hystérique, difficile d'imaginer que sortait l'album éponyme il y a près de 30 ans, en tout cas chanson éternelle, qui comme avec chaque chanson d'AC/DC vous fait hocher la tête et taper du pied, sauf que là ce sont 18 000 personnes qui le font en cadence! Brian Johnson toujours cambré tel un boxeur en position défensive hurle les paroles, tandis que Angus commence à faire les allers retours sur scène, et ses premiers duck walk! Second extrait de Black Ice, la chanson Big Jack se révèle des plus efficaces en live. Quel plaisir de voir Brian Johnson avoir un tel sourire en observant le public, et Angus qui a vite perdu sa casquette, s'exciter comme si le poids des âges n'avait plus d'effet sur eux, comme à leur habitude Cliff et Malcolm sont en retrait et s'approchent seulement pour faire les choeurs. Puis c'est un Dirty Deeds Done Dirt Cheap qui réveille des souvenirs des plus vieux fans, la foule hurlant le refrain de plus belle, le solo du diablotin en short résonnera longtemps dans nos oreilles!
Le public européen est gâté car avec l'arrivée des boys sur notre continent, et ce depuis quelques dates, une chanson rarement jouée sur scène est rajoutée à leur setlist, en l'occurrence Shot Down In Flames tirée de l'album Highway To Hell. Moins énergique , plus bluesy mais tout aussi rock'n roll et plaisante à entendre en version live chantée par Brian Johnson! Quelques notes de la Gibson SG de l'éternel Angus Young, un "ahahahaha" repris en choeur par tout Bercy, "Thunder" hurlé plus fort, et c'est parti pour un Thunderstruck qui va faire chavirer de bonheur le Palais Omnisports. Sur scène ce sont des électrons libres, Angus se déchaine, Cliff et ses cheveux grisonnants secoués devant son visage, Malcolm de son côté toujours en rythme comme si il allait creuser le sol en tapant le rythme avec ses pieds, puis s'avançant, hurlant tous les deux le refrain, Brian hilare prenant son pied et Angus multipliant les duck walk et petites courses tout en exécutant des solis dont il a le secret. Nouvel extrait de leur dernier album, la chanson Black Ice qui a donné son nom à l'album, et à cette tournée, black ice est une expression qui signifie que vous devez conduire doucement sur la route quand le temps devient mauvais.
En tout cas pour AC/DC hors de question d'aller doucement, ils filent à fond vers un titre culte The Jack qui permettra à Angus de nous faire son traditionnel strip tease, à Brian Johnson de reprendre son souffle, de montrer sur grand écran quelques jeunes femmes qui ont le jack (ou qui ne l'ont pas toutes) et à Angus de faire la suite du concert torse nu dans la grande tradition d'AC/DC et de s'exciter un peu plus et de suer à grosse goutte. Le visage a vieilli, quelques cheveux ne sont plus là, mais le talent, le toucher, l'envie et la passion sont toujours là pour le bonheur de tous! Angus is forever Young !
La cloche de l'enfer peut descendre, tout le monde sait que c'est Hells Bells qui va suivre, Brian s'agrippe à la corde se balance comme un gosse, le son de cette cloche résonne dans Bercy, sous les cris stridents du public, et c'est parti pour un moment magique de rock'n roll, dont ils ont le secret, suivi de Shoot To Thrill qui permettra au milieu du morceau à Brian Johnson d'être surpris de la réaction du public tapant dans les mains alors qu'il allait semble-t-il nous demander de le faire! Suivront deux chansons extraites de leur dernier album un War Machine des plus efficaces et destructeur en live, qui n'a pas grand chose à envier aux anciens titres du groupe, les images encore de cartoon de bombes lâchées et d'explosions sont du plus bel effet! Par contre le titre Anything Goes ne m'a pas entièrement convaincu, il en était déjà de même sur album, peut être permet il au groupe de reprendre ses esprits avec cette composition plus calme. Ce sera bien la seule critique qu'il est possible de faire sur la set list de ce concert, la suite sera une estocade et le rappel, un coup de grâce pour les 18 000 personnes de Bercy...
Les premières notes calmes de You Shook Me All Night Long se font entendre, sur les écrans géants des silhouettes de jeunes femmes en flamme, le rythme de la batterie de Phil Rudd toujours avec sa clope au bec, fait naître une marée de poings en l'air, la voix de Brian est des plus claires, Angus se fait plaisir et ça se voit, le tout se finissant comme souvent par un saut exécuté par Angus qui clôt le morceau face à son frère et à la batterie. Ensuite la marée de poings levés deviendra une armée de poings serrés, et de gorges déployées hurlants à l'unisson, avant que Brian Johnson entonne les paroles de TNT, le public est à bloc avec le groupe, Bercy explose de bonheur et de sueur, tout comme Angus, qui se démène sur la fin du titre!
A la Gibson SG le public répond le prénom du petit bonhomme de 1mètre 55, Angus, Angus! Je vous parlais de la locomotive du rock'n roll train, il est temps pour elle de se faire enfourcher par une Rosie toute neuve, si vous ne le savez pas encore, c'est le doux nom donnée à l'immense poupée gonflable qui fait désormais partie du folklore d' AC/DC, et qui apparait lorsque le groupe joue Whole Lotta Rosie. Le symbole phallique est claire et précis, et en plus Rosie tape des pieds et ondule la tête et le corps au rythme de sa chanson! Et putain que cette chanson est jouissive en live, encore une fois impossible de ne pas se sentir possédé en l'écoutant et en voyant sur scène Angus Young rajeunir en se déchainer tandis que Brian Johnson toujours tel un boxeur assiste aux duck walk de son compère! Enorme ovation, Rosie peut se dégonfler et disparaître derrière la locomotive de l'enfer.
Le show peut continuer, et putain c'est parti pour LA CLAQUE de la soirée, un LET THERE BE ROCK d'anthologie, Angus et Brian côte à côte, faisant face à Bercy et haranguant le public, let there be sounds, drums, guitar, aaaaaaah, let there be rock! Surement la chanson ultime sur le rock, et ils nous l'exécutent de manière si énergique et communicative, Angus parcourt la largeur de la scène, derrière le groupe apparaissent sur les écrans géants tous les albums un par un de la discographie d'AC/DC. Angus littéralement possédé, enchaine les duck walk et même un duck walk à l'envers sous mes yeux émerveillés, ce petit gars de plus de 50 piges est vraiment impressionnant! Il se rend ensuite sur l'avancée de scène, tout en exécutant un solo qui semblera ne plus terminer. Sur une plateforme hydraulique il se lâchera et prendra de la hauteur pour dominer Bercy, se roulera sur la plateforme, tout en jouant. Il redescendra sur Terre (enfin sur l'avancée de scène) pour revenir ensuite au dessus de la batterie de Phil Rudd pour exécuter un solo accompagné de 18 000 personnes en guise de choeur! Putain Angus fuckin' rock'n roll Young nous sort un solo jouissif, comme aux plus belles heures du live à Donington qui a bercé tant de personnes. Sur le grand écran derrière lui des gros plans sur son visage, sa guitare et ses mains, ensuite il se jettera dans une course effrénée sur le côté de la scène se roulant à nouveau au sol, le tout sans une seule fausse note, se relevant et offrant un dernier saut et une dernière note sous le regard complice de Brian Johnson! QUEL PIED que ce let There Be Rock de plus de 13 minutes de pur rock'n roll! Standing ovation plus que méritée de tout Bercy!
Le logo du groupe apparait sur le grand écran dans un noir complet, petit temps mort, avant le rappel. Les milliers de cornes rouges continuent de scintiller dans le noir, quand se font entendre les premières notes de l'hymne du groupe. Angus peut sortir de sous la scène, dans un nuage de fumée, deux cornes sur le front. Il est temps de profiter pleinement de Highway to Hell, qui rend le public hystérique, des murs de flammes sur grand écran, des couleurs rouges, et Angus Young en transe, le ton est donné, AC/DC restera à jamais AC/DC. Je ne me rends pas compte que le concert va bientôt toucher à sa fin. Pour conclure leur set et ce concert, c'est le traditionnel For Those About to rock (we salute you) qui permet au groupe de se lâcher et de voir apparaître les fameux canons et d'entendre ces détonations à chaque "fire" lancé par Brian! J'adore cette chanson et je sais très bien que c'est aussi toujours la dernière de leur set. Je profite de ces instants, d'observer ces légendes à quelques mètres, émotion simple de voir Angus tout de sueur et de virtuosité face à moi avec sa Gibson SG, je jette un oeil à Malcolm Young, toujours tel un métronome, Cliff Williams lève un peu plus la tête semblant vouloir profiter lui aussi de ces instants, Brian Johnson a lâché sa garde et a les yeux qui brillent, Phil est toujours discret derrière ses futs. Quelques détonations, le concert se termine dans une très grosse ovation. Les artistes nous saluent brièvement, au fond cette chanson est leur manière de nous saluer et se suffit à elle même. Retenons quand même le sourire de Brian Johnson, l'impression d'épuisement d'Angus Young, et le pouce levé de Malcolm Young en direction du public en quittant la scène de Bercy, tel César nous remerciant avec ce geste pour notre ferveur.
Environ deux heures de show d'une telle intensité, que dire sinon merci à AC/DC de nous avoir donné une telle prestation, peu de groupes tournant depuis plus de 30 ans, dont les membres ont entre 54 et 62 ans, peuvent se targuer d'offrir autant d'énergie et de talent à la fois! Les lumières du Palais Omnisports de Paris Bercy se rallument, je bois un bon litre d'une bouteille offerte par les personnes de la sécurité, vraiment très sympa durant toute la soirée, c'est à souligner. La nuit se terminera dans Paris entre amis, autour de quelques pintes de bières, à la santé de Cliff, Phil, Malcolm, Brian,et Angus, le tout en revivant le concert, chacun ayant le sourire aux lèvres et le sentiment d'avoir vécu un sacré beau moment. Nuit blanche, premier métro, premier TGV et retour au petit matin, la tête enfarinée, des images plein la tête ( et l'appareil photo) et les oreilles qui bourdonnent.
Plusieurs jours se sont écoulés, pourtant je ne pense qu'à ce concert. Au fond je crois bien que c'est à ça que l'on se dit qu'on a eu la chance de vivre un putain de bon concert, et ce putain de concert était un concert mémorable d'AC/DC au Palais Omnisports de Paris Bercy en ce 25 février 2009, et j'étais en plus au tout premier rang pour me prendre le rock'n roll train en pleine poire et putain ce que c'était bon! Hellyeah !
Setlist :
ROCK N ROLL TRAIN
HELL AIN'T A BAD PLACE TO BE
BACK IN BLACK
BIG JACK
DIRTY DEEDS DONE DIRT CHEAP
SHOT DOWN IN FLAMES
THUNDERSTRUCK
BLACK ICE
THE JACK
HELL'S BELLS
SHOOT TO THRILL
WAR MACHINE
ANYTHING GOES
YOU SHOOK ME ALL NIGHT LONG
TNT
WHOLE LOTTA ROSIE
LET THERE BE ROCK
HIGHWAY TO HELL
FOR THOSE ABOUT TO ROCK(WE SALUTE YOU)
Retrouvez toutes ces photos et de nombreuses autres de ce concert à cette adresse : http://www.myspace.com/wolvy38