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vendredi 4 novembre 2005

Kaizen

Johann

U-Zine

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Après la grosse claque qu'est Clear The Path, Kaizen nous revient avec un album sombrement intitulé Sink. Au vu de la qualité de ce dernier, je me devais de m'entretenir avec les cordes vocales du groupe, j'ai nommé Johann. Il nous en dit plus sur ce nouvel album, sur le groupe en général et sur le groove si particulier... C'est donc par mail que Johann a eu la gentillesse de répondre.

U-zine.net : Tout d’abord, pourquoi avoir choisi Kaizen comme nom de groupe ?
Johann (chant) : Au départ quand nous avons commencé en 94, nous avions un nom un peu pourri, c'était Disturber (perturbateur en anglais). Assez logiquement alors que le groupe a mûri et s'est lancé dans la composition, nous avons cherché un nom plus intéressant. Kaizen signifie Processus d'amélioration continue en japonais et c'est un fondement de l'industrie et de l'économie de ce pays. Nous préférons voir dans ce nom, un sens plus philosophique, sur le comment et sur le faire de progresser en tant qu'individu et de tendre vers un épanouissement personnel. Désolé mais en aucun cas, Kaizen n'a de référence avec le mot allemand Kaiser... C'est beaucoup plus fin en fait...

Deux ans après la sortie de Clear The Path, peux-tu faire faire le bilan de cet album et dire ce qu’il vous a apporté ?
"Clear the Path" nous a permis de passer dans une division supérieure qu'il était impossible d'atteindre aux stades des démos. J'ai le sentiment que pas mal de monde nous a découvert avec ce nouvel album et je crois que le buzz a bien tourné et que nous faisons désormais partie de la famille métal française qui compte de plus en plus de groupes trés talentueux et combatif. Cela nous a permis de faire quelques concerts intéressants et de faire headbanguer du nouveau public.

Parlons maintenant de votre nouvel album. Tout d’abord, pourquoi Sink ?
"Sink", parce que ce nouvel album est beaucoup plus noir que ce que nous avons fait auparavant. "Sink" signifie Couler en anglais, et c'est pour signifier qu'avec cet album, on essaie de vous emmener vers des contrées assez obscures en fait, à l'intérieur de soi, à l'intérieur des tripes et du ressentiments. Les paroles me sont assez personnelles et j'en suis assez fier. J'ai beaucoup travailler dessus et je suis content d'avoir réussi à garder plusieurs niveaux de lectures pour que celui qui s'y intéresse puisse piocher dedans. "Sink" a également été choisi car il se rapproche de la métaphore "aquatique" de la chanson "Time and Tide" qui ouvre l'album.

La pochette de ce nouvel album, à l’égal de Sink, montre un homme semblant souffrir. Pourquoi, alors que votre nom de groupe signifie « l’amélioration de soi », montrer quelqu’un qui souffre ?
Parce qu'il faut souffrir pour être belle... Non, sans rire, c'est aussi dans la souffrance qu'on peut s'améliorer. Sans obscurité, il n'y aurait pas de lumiére. Les épreuves te rendent plus forts. Et comme je te disais, je vois "Sink" comme un album qui refléte davantage nos vies et j'ai le sentiment qu'on se dévoile un peu plus sur cet album. Et c'est loin d'être fini!

Qu’est ce que vous à apporter Mark Mynett en tant que producteur ?
Il nous a apporté le son "à l'américaine" avec des grosses grattes en bois. Ce qui nous manquait un peu auparavant. Il a été trés concerné par l'enregistrement de cet album et nous a coaché comme un chef. Il m'a également aidé à reformuler quelques lyrics pour qu'ils soient encore plus corrects et poétiques. C'est lui qui écrit tous les textes de Kill II this, il est doué pour ça. Et puis il a bossé avec les meilleurs en Europe, Colin Richardson, Andy Sneap... Il va aller trés loin.

Musicalement, votre nouvel album est plus influencé par Fear Factory que son prédécesseur…
On est toujours ramené à Fear Factory, je ne sais pas vraiment pourquoi... En effet ce groupe a eu une influence sur nous, mais je te rassure on a pas trop pensé à eux en composant l'album. Il y a probablement des similitudes qui sont trés involontaires et il me semble en fait, qu'on s'en ait détaché avec ce nouvel album en fait. Mais si c'est ton sentiment, pourquoi pas! Et puis Fear Factory reste une bonne référence quoiqu'il en soit.

Pourquoi avoir abandonné les parties en chants clairs ?
Parce qu'on a essayé et on s'est dit que ça ne collait pas avec les nouveaux morceaux et on voulait éviter les plans guimauves qui proliférent dans tous les groupes en ce moment. ça ne veut absolument pas dire qu'ils sont au placard pour toujours, bien au contraire... Il faut tout d'abord qu'ils présentent un réel interêt et nous voulions aussi signifier que nous sommes un groupe de bourrins!

… et pourquoi avoir abandonné les samplers ?
Oui, on a un peu laissé de côté les samples, on a préféré concentrer notre travail sur la musique avant tout.

Votre son était plus hargneux auparavant. Y a-t-il une raison particulière ou est-ce juste une simple évolution musicale naturelle ?
C'est vrai, il était beaucoup moins défini aussi. la raison principal c'est quand même qu'on a changé de producteur. Nous avons travaillé un peu différemment notamment dans les basses. Avant on enregistrait toujours la basse avec de la distorsion, maintenant Luc a joué un son de basse plus clair mais qui remplit mieux l'espace avec les guitares. Et puis je ne vois pas l'intérêt de stagner, de toujours avoir le même son. Nous sommes hyper fiers de ce nouvel album. Il est différent de "Clear the path" c'est évident, on évitera pas les "je préférais l'album d'avant parce qu'il était plus death". Bah ouais mais on grandit aussi de notre côté.

Je trouve, personnellement, que l’insertion de piano et de passages atmosphériques sur « Descending » et « Dissasembly » s’incorpore mal par rapport au reste de l’album…
On avait envie de proposer des respirations dans cet album, qui t'emmene dans un trip différent et pour vous montrer qu'on a pas forcément envie de rester bloquer derrière des cloisons étanches. Je suis à peu près certains que ça fera plaisir à beaucoup de gens et que ça ne plaira pas également aux puristes.

Une grosse tournée est prévue pour la promo de Sink ?
Non pas vraiment, ce n'est pas à l'ordre du jour. Ce n'est pas l'envie qui manque mais c'est beaucoup de travail. Et puis nous avons tendance à nous auto-manager ce qui est trés fatiguant. On essaie justement de trouver quelqu'un pour s'occuper davantage de nos affaires.

Parlons maintenant du groupe en général. Quelles sont vos principales influences ?
Je n'ai tellement envie d'en parler, car avec le temps, nous avons appris lorsque nous avançons des influences, on nous le reproche comme Fear Factory ou Meshuggah par exemple. Je préfére que vos lecteurs se fassent leur idées par eux-mêmes et prennent conscience qu'il y a une réelle patte Kaizen et que nous ne nous contentons pas de repomper les plans des voisins.

D’où vous vient ce groove si particulier et presque unique ?
Unique? Tu nous flattes là ! Et bien c'est le style de riffs efficaces que nous aimons. ça nous vient du death et du gros metal US 90', et aussi de Sepultura et tout... Avec le nouveau batteur, ce groove va être encore plus énormissime.

XIII Bis Records est tout de même un petit label alors que Kaizen a tendance à devenir de plus en plus gros album après album. Ne serait-il pas temps de changer pour disposer de plus de moyen ?
Non, XIIIbis n'est pas franchement un si petit label, c'est juste qu'il n'est plus aussi orienté metal que par le passé où ils ont quand même eu le nez creux de signer des groupes à succés comme Rammstein ou Nightwish... Et puis en ce qui concerne un changement, nous verrons ça plus tard et souhaitons d'abord donner toutes ses chances à notre meilleur album à ce jour "Sink". L'avenir se chargera nous plus tard.

Merci beaucoup à Johann de m'avoir accordé cette interview