Chimaira
Mark Hunter & Rob Arnold
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
A défaut de passer par la France afin de faire un concert, les Américains de Chimaira étaient en journée promo à Paris pour répondre aux questions des journalistes à propos de leur nouvel album éponyme. Etant fan absolu du groupe, et malgré mes partiels deux heures après, me voilà donc dans un hôtel parisien afin de m'entretenir avec les deux seuls rescapés du line-up de 1998 de Chimaira.
Malgré leur fatigue, dûe à une nuit fortement agitée la veille, les deux hommes se sont prétés au traditionnel jeu des questions / réponses dans une bonne humeur voire une hilarité continue (après 5 premières minutes diffiles - réveil oblige -).
U-zine.net : Tout d’abord, parlons de votre nouvel album qui sera disponible début Août. Pourquoi est-ce un album éponyme ?
Mark Hunter (chant) : Pour deux raisons en fait. Tout d’abord, parce que c’est le premier album qu’on a véritablement écrit en groupe, chacun a pu y apporter ses idées personnelles, et c’est pour ça qu’il est si complet. Chaque membre fut très présent au moment de l’enregistrement des morceaux et des compositions. (il baille) Désolé j’ai un peu bu hier soir (rires).
Donc je disais que cet album sonne vraiment complet. Chacun des 6 membres de Chimaira fut très impliqué et cela se ressent bien plus que sur nos autres albums car je ne pense pas que c’était le cas par le passé. De plus, sur les albums précédents, la basse et les claviers étaient rétrogradés au second plan alors qu’aujourd’hui ces instruments sont particulièrement mis en avant.
La seconde raison vient du fait qu’il a fallut beaucoup de temps aux gens pour assimiler notre nom, savoir ce qu’il veut dire, et comment le prononcer (rires). Et je pense que si nous avions fait un album éponyme dès le début, personne n’y aurait vraiment porté attention. Cette fois, à l’aide de la pochette, on va pouvoir montrer qui est vraiment Chimaira… Cette bête représente l’esprit Chimaira. Cet album était donc le moment idéal pour nous dévoiler !
En parlant de votre pochette, on y trouve pas mal de ressemblance avec celle du nouveau Meshuggah, vous l’avez déjà vu ?
Mark Hunter : Non… (je la pose sur la table) Ah oui, il y a 3 serpents dessus… Mais, nous il n’y en a qu’un (rires). Ce ne sont que des coïncidences, mais sincèrement, je ne pense pas qu’elles soient très similaires. Même s’il est vrai que la couleur et la disposition sont assez proches. Mais c’est une pure coïncidence (rires).
Ce nouvel album se détache particulièrement de tous vos précédents opus du fait, entre autres, de la longueur des morceaux où votre musique se développe progressivement. Quelle en est la raison ?
Rob Arnold (guitare) : Je pense que c’est venu tout naturellement. Ca fait longtemps qu’on joue ensemble et qu’on enchaîne les tournées. On voulait faire un album totalement nouveau car nous ne voulions pas faire parti de ces groupes qui sortent deux fois le même album sans jamais se renouveler, c’était vraiment nécessaire à nos yeux. On a donc décidé de laisser libre court à nos sentiments épiques, ce qui a donné des morceaux plus longs et plus compliqués.
Oui, elles sont plus compliquées et surtout plus techniques ! On y retrouve un solo au bas mot par morceau. Etait-ce un moyen de vous affirmer en tant que musicien ?
Rob Arnold : J’en sais rien… Il est vrai que l’on a joué avec tout notre potentiel et on a tenté de donner le meilleur de nous même à chaque moment que ce soit en studio ou en concert… On a donc fortement progressé depuis nos débuts et cela c’est donc ressenti dans l’écriture des compos. Surtout que cela nous tenait à cœur de mettre en avant certaines parties de lead guitares et c’est vrai que pour faire ça, il n’y a rien de plus cool que de placer des soli différents sur chaque titre.
L’autre grosse nouveauté de cet album vient de la section rythmique bien plus death qu’auparavant. Etait-ce une volonté depuis un bon bout de temps ou cela c’est t’il fait spontanément de par l’arrivée de Kevin [ndr : Talley (ex- Misery Index)] derrière les fûts de Chimaira ?
Mark Hunter : On a toujours été très influencé par les groupes de death metal et on a toujours cherché a incorporer quelques légères touches de ces influences dans notre musique à l’époque de notre EP. Et puis, Rob est un grand fan de Cannibal Corpse, Morbid Angel et d’autres groupes du genre. On aime tous ces groupes ! Et c’était donc une volonté depuis le début d’accentuer notre côté death.
Et puis, à côté de ça, Kevin nous a rejoint et c’est le premier batteur a intégré Chimaira qui avait la capacité de jouer à la vitesse que nous avions toujours souhaité. Il a la rapidité d’un batteur de death metal ! Par contre, il n’est pas arrivé au sein du groupe en nous balançant Bon, les mecs, ajoutons des parties de death dans la musique. En réalité, lorsqu’il est arrivé, on était tous très excité de savoir que nous allions pouvoir quelque chose de différent de tous ce qu’on avait fait par le passé.
Mais ne te méprend pas, nous ne sommes pas non plus un groupe de death metal, nous en avons juste hérité quelques influences et ce sont ces influences qui te pètent à la gueule de temps en temps sur cet album ! Je me répète, mais c’est véritablement notre premier batteur qui a la technicité pour produire ce son si propre au death…
Quand on regarde votre discographie, on s’aperçoit qu’il y avait deux instrumentales sur Pass Out Of Existence, puis une sur The Impossibility Of Reason. Sur cet album éponyme, on ne retrouve aucune piste de ce style même si le morceau Lazarus si rapproche.
Rob Arnold : C’était une envie du moment, on n’a pas ressentit le besoin de mettre une piste instrumentale sur cet album. On a beaucoup travaillé à la composition des morceaux cette fois-ci, et on n’a peut-être pas eu assez de temps pour réfléchir à une instrumentale, car nous n’y avons jamais songé pour cet album. C’est comme ça et ça ne me gène pas.
Mark Hunter : Oui, on n’en a jamais parlé. Tu sais, on ne voulait pas faire deux fois le même album, comme il t’a dis, donc ne pas enregistrer de morceaux instrumentaux n’est qu’une évolution naturelle. Qui sait, la prochaine fois, notre album ne sera peut-être composé que de titres instrumentaux (rire général).
Vous dites ne pas vouloir faire deux albums qui se ressemblent, alors pourquoi avoir incorporer une instrumentale sur The Impossibility Of Reason ?
Mark Hunter : Je me souviens que l’un d’entre nous est arrivé avec des riffs de guitares et j’ai trouvé qu’il serait sympa de refaire un morceau instrumental. J’en ai parlé avec le reste du groupe et nous l’avons fait.
On a été influencé dans notre jeunesse par des groupes comme Metallica, or ces groupes possèdent de superbes passages instrumentaux, on voulait donc reproduire ça de façon plus moderne et avec notre style. Et puis, lorsqu’on s’est mis au boulot, on n’était pas sûr de la mettre sur l’album, mais vu que nous en étions content… Pourquoi se priver ?!
Il y a un énorme fossé entre This Present Darkness et Chimaira. Quel regard portez-vous aujourd’hui sur votre premier EP ?
Rob Arnold : Aujourd’hui, nous sommes un groupe totalement différent. Ces morceaux provenaient de l’inspiration de mecs qui n’avaient encore jamais joués ensemble. C’était plus une démonstration de ce que nous savions faire et puis, nous avons évolué naturellement comme n’importe quel être humain. Notre son a donc changé avec nos personnalités. Il nous a fallut 3 albums pour enfin avoir le son Chimaira. Ce nouvel album représente parfaitement là où nous en sommes aujourd’hui, le prochain serait sûrement encore très différent.
Les choses changent… Que ça soient les membres du groupe, nos influences…
Mark Hunter : Notre attitude aussi !
J’adore toujours autant cet EP, je l’écoute toujours et nous jouons toujours des morceaux de cet EP en concert. Je pense qu’il capture notre état d’esprit à cette époque. Nous étions très jeune, inexpérimenté, naïf, on voulait juste faire notre musique ! Et le plus fou, c’est qu’aucun de nous ne connaissait bien les autres lorsque nous avons enregistré cet album.
On a monté ce groupe avec notre ancien guitariste Jason [ndr : Hager] comme beaucoup de jeunes le font à l’époque du lycée. Chimaira à l’époque, c’était juste une bande de mecs qui se retrouvent dans un lieu et se défoulent sur leur instrument. Mais avec le recul, j’aime toujours écouter cet EP !
A vous écouter, vous comparez Chimaira a un groupe qui ne cesse d’évoluer…
Rob Arnold : Oui, c’est tout a fait ça !
Mark Hunter : Oui, totalement. Il y a des groupes qui arrivent à faire sans cesse le même album et j’en apprécie certains…
Mais personnellement, je pense que lorsqu’on passe à un nouvel album, il faut faire quelque chose de totalement différent. Cependant, ça ne doit pas sonner complètement différent, car lorsque tu écoutes cet album, tu reconnais toujours la patte Chimaira. Chacun album sonne à la manière Chimaira, ce n’est pas comme si notre prochain album serait un album de hip-hop. Qui sait (rires) ? Ca pourrait être un album de hip-hop instrumental (rires).
Pourtant quand on écoute un titre comme Comatose, on sent retrouve certains éléments de This Present Darkness . Est-ce une forme de nostalgie ?
Mark Hunter : Oui en quelques sortes…
Rob Arnold : Comme Mark vient de le dire, nous sommes toujours le même groupe, nous sommes Chimaira. On aime pas mal de choses que nous avons sur nos 3 précédents albums et même si on prend une nouvelle tournure, notre passé nous rattrapera toujours.
En parlant de morceaux, vous pouvez-nous en dire plus sur la fin de Pray For All qui est assez déroutante !
Rob Arnold : Euh… Disons que tout a commencé de quelques riffs de lead dans le seul but de se marrer, du moins au départ… (rires). C’était plus pour faire quelque chose qui ressemblait à…
Mark Hunter : Conan le Barabare !
Rob Arnold : Oui, voilà... Conan le Barbare ! (rires) Et puis, de fil en aiguilles, on s’est dit pourquoi ne pas finir le titre avec une partie instrumentale. Mark a donc cherché des idées pour orchestrer le tout et à trouver ce riff (il l’imite).
Je vous imagine bien le jouer en live vêtus de casques et hache à la main !
rires général
Rob Arnold : Ouais et avec des chevaux (rires)
Mark Hunter : Tout est parti de ce riff initial qui a fait marrer tout le groupe et c’est là où j’ai sorti que ça ressemblait à Conan le Barbare.
Tu vois, aujourd’hui on ne voit plus que des groupes de metalcore ou d’emocore, et bah, nous nous faisons du Conancore (rires) !
Et au niveau de vos paroles tout au long de l’album, c’est aussi épique ?
Mark Hunter : Ca parle de pas mal de choses, d’événements personnels… Beaucoup de mes paroles sont inspirées de ma vie, de ma jeunesse, de mon expérience ou encore de choses qui me sont arrivés un mois avant le début de l’enregistrement de cet album.
Et vu que notre musique me paraissait plus sombre et plus mature, j’ai donc décidé de partir dans la même voie au niveau des paroles afin de choquer et marquer les esprits des gens.
Il y a des titres qui sont vraiment très sombres, allant jusqu’à parler de suicide car je connais beaucoup de gens qui ont de telles tendances. C’est une bonne façon d’expier tous ces sentiments qui restaient enfouis en moi. J’avais besoin d’en parler !
Mais il y a également des morceaux plus fun comme Save Ourselves qui est plus dans le trip de la fuck you attitude qu’on avait sur notre précédent album.
On peut comparer nos paroles à des montagnes russes, il arrive que ce soit joyeux et heureux, c’est le haut de la montagne, puis que nos paroles deviennent subitement plus tristes et sombres comme ce fut le cas sur Pass Out Of Existence , là on touche le fond.
Mais majoritairement, on ne parle que des merdes qui arrivent dans la vie (rires).
J’ai trouvé que ta voix et ta façon de chanter avait largement évolué par rapport à The Impossibility Of Reason. As-tu travaillé pour arriver à cette nouvelle façon de chanter où cela est venu naturellement avec l’évolution de Chimaira ?
Mark Hunter : je crois que c’est tout simplement venu naturellement. C’set plutôt marrant car je m’en suis rendu compte que très tard lorsque j’ai écouté l’album en entier. Je me suis mis à me marrer en me rendant compte que ma voix n’était pas la même que sur les précédents albums. Je pense que sans m’en rendre compte, je suis devenu un meilleur chanteur qu’auparavant. C’est quelque chose qui est venu naturellement…
Et je suis sûr que je marrerai encore en écoutant le prochain album !
(m’adressant à Rob) Et toi, tu penses quoi de la voix de Mark sur Chimaira ?
Rob Arnold : Hum… en fait, j’aime beaucoup, mais j’adorai également sa voix sur les anciens albums. Mais, je pense, quand même que sa voix est tout simplement incroyable sur ce nouvel album.
C’est con à dire car je suis dans Chimaira, mais Mark est l’un des chanteurs extrêmes que je préfère et de loin ! J’ai vraiment été soufflé par sa voix sur cet album, pas au point de lui baiser les pieds (Mark se met à se met à rire), mais je pense sincèrement qu’il a fait un boulot extraordinaire même du point de vue des paroles… Je trouve les paroles très intelligentes, sombres et vraiment placés au bon endroit dans les morceaux.
A nouveau, vous retravaillez avec Colin Richardson. Que vous a-t-il apporté cette fois ?
Mark Hunter : J’écoute tous les albums qu’il a produit ou mixé comme Carcass, Machine Head, Fear Factory… Et, c’était vraiment le mec qu’il nous fallait pour mixer et faire sonner au mieux nos morceaux, c’est pour ça que nous avions fait appel à lui à l’époque. Cette fois-ci, c’était à peu près la même chose. On voulait que notre musique soit aussi impressionnante que possible et cela n’était faisable qu’avec un très gros son. Et sachant que c’est une bible du metal, qu’il connaît tout sur tout, et qu’il a une production heavy metal acérée, c’était donc l’homme de la situation, à nouveau.
J’ai lu que vous disposiez de trois chutes de studio. Qu’allez-vous en faire ?
Mark Hunter : L’une d’entre elles sera utilisée pour une bande originale de film et les deux autres seront disponibles sur une version limitée Européenne de notre nouvel album. Ce sera une boîte noire avec le premier album composé de 10 morceaux puis un second CD avec 7 morceaux lives mixés par Colin Richardson et ces chutes de studio. Il y aura donc un CD bonus pour les fans Européenns.
S’il n’y a que 7 morceaux, je suppose que c’est encore votre live du Roadrage Tour ?
Mark Hunter : Oui, exactement.
En fait, vous refaite le même système que pour le CD bonus Reasoning The Impossible !
Rob Arnold : Tout à fait !
Mark Hunter : Oui, sauf que cette fois, il n’y a pas de démo sur le CD bonus.
Vous m’avez dit que l’une de vos chutes de studios servirait à une B.O. de film. Quel sera ce film ?
Mark Hunter: Ca n’a pas encore été décidé pour le moment. A l’heure actuelle, le label s’occupe d’écouter attentivement le morceau et de chercher un film avec lequel ça collera parfaitement et vont démarcher plusieurs films. Donc, si ça marche, je ne pense pas que ça soit dans les bacs avant l’année prochaine voire même l’année d’après. On en sait vraiment rien, mais ça devrait être sur une B.O. de film !
Mais on a préféré ne pas la mettre sur l’édition Européenne car au moment de sortir ce morceau, on n’aurait pas pu écrire morceau inédit. On aurait été forcé d’écrire titre inédit aux Etats-Unis, ce qui n’aurait pas fait de ce morceau, un titre si inédit. On a donc décidé de s’en servir pour une B.O..
Rob Arnold: C’est quoi le titre du morceau au fait ?
Mark Hunter : J’ai pas encore décidé. (rires).
En fait, il y a déjà un titre, mais je ne suis pas encore sûr de le garder car je ne prononce pas les mots dans le morceau et j’aime que le titre soit dis au moins une fois durant la chanson ! Je bosse donc toujours dessus… Sans me presser ! (rires)
D’ailleurs que sont devenus vos chutes de studio de The Impossibility Of Reason ? Mis à part Stay The Same que l’on peut entendre sur votre DVD, on n’a pas de nouvelles des autres !?
Rob Arnold : Bah si, il y en a une sur Reasing The Impossible, non ?
Mark Hunter : Oui, sur Freddy VS Jason nous avons mis une de nos chutes de studios.
Oui, Army Of Me…
Mark Hunter : Army Of me peut-être considéré comme une B-side car nous ne l’avons pas mis sur l’édition originale de The Impossibility Of Reason, même si certaines versions de l’album ont cette chanson dans leur tracklisting.
Mais vous ne disposiez pas d’autres morceaux que ces deux là déjà disponibles ?
Mark Hunter : Ah non, pas du tout !
Mince, j’étais persuadé ! J’enchaîne vite alors…
(rire général)
En parlant de votre DVD, comment vous est venue l’idée d’insérer votre EP This Present Darkness en bonus ?
Mark Hunter : Je vais très souvent sur E-Bay et j’ai vu que cet album se vendait très cher… Et j’ai trouvé ça, dans un sens, cool car cela signifie que nous sommes devenus populaires et que nos plus grands fans étaient prêt à mettre des sommes faramineuses pour l’avoir, mais en même temps, ça m’étonne car je ne pense pas que cet EP vaille qu’on dépense 70 ou 100 $ pour l’avoir !
Et vu qu’on ne voulait pas le vendre à nouveau, on a décidé de le donner gratuitement dans notre DVD.
Gratuitement… ?
riresMark Hunter : Bwah… Enfin, si t’achètes le DVD, alors l’EP est gratuit (rires).
Quelle était la nature de votre relation avec Richard Evensand car lorsque j’en parlais avec Bjorn de Soilwork, il me l’a décrit comme une personne étrange et imprévisible, comme on peut d’ailleurs le voir sur le DVD !
Rob Arnold: C’est tout à fait ça, il est à la fois étrange et imprévisible. Lorsqu’il a rejoint le groupe, on s’est dit, aux vues de sa motivation, que ça allait être génial et ca avait l’air de marcher parfaitement car c’est un batteur incroyable.
Mais au fil du temps, notre relation s’est dégradée, ça ne collait pas vraiment… Et puis, avoir un Européen dans le groupe pose de nombreux problèmes au niveau du Visa entre autres. Et puis, à côté de ça, à chaque fois qu’on était ensemble, il avait envie de rentrer voir les siens chez lui. Ca ne pouvait donc pas coller s’il ne pouvait supporter d’être sur la route sans cesse. Nos emplois du temps et priorités n’étaient pas les même, ce qui a entraîné plusieurs problèmes d’ordres personnels, ce qui enraillé la machine. On a donc décidé de nous séparer de lui et on a engagé Kevin Talley.
Mais c’était un mec cool, même si je ne lui ai plus vraiment parlé depuis qu’il a quitté le groupe. Et toi Mark ?
Mark Hunter : Non plus…
Rob Arnold : Mais cette séparation ne fut pas facile car c’est toujours dur de voir l’un des siens quitter le groupe.
Le seul reproche qu’on pourrait faire à votre DVD, c’est ce live bien trop court… On peut supposer alors que vous sortirez un jour un album ou DVD purement live ?
Mark Hunter : Oui, je pense que si on sort un nouveau DVD, cette fois-ci il sera bien plus focalisée sur le live que par le passé.
L’idée développée dans The Dehumanizing Process n’était pas la notre à la base. Pour être franc, c’est celle de Todd Bell, celui qui a fait le film qui nous a dit qu’il voulait faire une sorte de film sur nous afin que nos fans et nos amis voient ce qu’est la vie de Chimaira sur les routes. Il a fait un excellent boulot en reproduisant à merveille notre vie, ce qui n’était pas du tout facile à la base. Mais on voudrait vraiment avoir un DVD live afin que nos fans puissent voir un concert de Chimaira filmé…
Mais il est clair que le live, n’est pas vraiment un véritable concert. C’était notre troisième date de la tournée, certains d’entre nous étaient malades…
Oui, en plus vous étiez le groupe d’ouverture au Roadrage donc vous n’aviez pas votre public !
Rob Arnold: Oui, c’était vraiment la merde pour filmer notre DVD car lorsque tu veux montrer un live, il faut qu’il y ait du public et ce n’était pas vraiment le cas vu qu’on ouvrait pour les deux autres groupes.
Mark Hunter : Ce qui est sûr, c’est qu’on sortira un DVD live, après je ne pourrais pas dire quand. Peut-être après cet album ou après le suivant.
En tout cas, nous voudrions sortir un double album CD / DVD avec le concert en version vidéo sur le DVD et le même concert en version audio pour le CD afin que tu puisses l’écouter dans ta voiture par exemple.
En parlant de live, quels sont vos projets de tournée à l’heure d’aujourd’hui ?
Mark Hunter: La semaine prochaine, on va faire quelques festivals en Europe et quelques dates en tant que tête d’affiche en Angleterre. Puis nous allons retourner aux Etats-Unis pour prendre part à cette nouvelle tournée qui s’appelle The Sound Of Underground Tour pour 17 concerts qui vont tout détruire. Puis nous allons faire une tournée en temps que tête d’affiche en compagnie de 3 Inches Of Blood, Still Remains et puis, on devait tourner avec Nile, mais malheureusement ils ont dus annuler pour des problèmes familiaux. Et normalement, ils devraient être remplacés par 6 Feet Under.
Pour rester dans le brutal death, vous n’avez pas privilégié la piste Dying Fetus ou Misery Index, Kevin aurait pu les appeler !
(rires)
Mark Hunter : Oui… Mais non, la prochaine fois, peut-être. C’est clair que ça pourrait être sympa, mais on préfère tourner avec un groupe comme 6 Feet Under car… (il cherche ses mots).
Ils sont plus populaires ?!
Mark Hunter : Oui…
Rob Arnold : Et puis, surtout je suis un grand fan de 6 Feet Under et surtout de Chris Barnes depuis des années. C’est un mec qui m’a énormément influencé. C’est vraiment génial de pouvoir jouer avec son idole et de tourner avec lui…
Et à quand la France, car vous n’avez encore jamais joué dans notre pays en tant que tête d’affiche ! Mis à part la date à Nancy que vous avez annulé… Pour la seconde fois !
Mark Hunter : Oui, nous devions jouer à Nancy, mais nous n’avons pas réalisé que notre billet d’avion pour rentrer aux Etats-Unis se chevaucher avec le concert de Nancy. Et cela aller nous coûter plus d’argent de changer de vol que ce que nous allions être payé à Nancy. Et puis, pour l’autre fois, on devait joué une date off du Roadrage avec Spineshank et ils ont eu des problèmes et ont du annuler leur venue. On a donc du annuler également…
Rob Arnold : Nous partagions le même bus tour que Spineshank et sachant qu’ils ont annulés, nous n’avons pas pu aller à Nancy car c’est eux qui avaient le contrôle du bus.
Mark Hunter : On s’est senti si mal après ces deux annulations que nous avons demander à notre Tour Manager si nous pouvions faire une date à Nancy totalement gratuite pour nos fans français ou du moins, sans que nous soyons payés. Mais il a dit NON ! (rires).
Et puis, lorsque nous sommes venus jouer à Paris, ça ne s’est pas non passé à merveille vu que le couvre-feu du concert était vraiment très tôt, nous avons du jouer avant l’heure écrite sur le billet et il ne devait n’y avoir qu’une vingtaine de nos fans présents lorsque nous sommes montés sur scène.
Nous n’avons donc jamais vraiment réalisé que nous avions des fans en France jusqu’à ce que nous jouions au Fury Fest et là on s’est fait Waouh ! Nous devons vraiment revenir !.
Nous avons donc demandé de jouer à Paris dans quelques jours, mais on nous a répondu qu’à cause, justement, du Fury Fest, ce ne serait pas une bonne idée car tout le monde sera là-bas et pas à notre concert.
Mais on sera de retour en France à la fin de l’année, désolé…
Quand, et en tant que tête d’affiche ?
Vers Novembre ou décembre. Mais nous ne serons sûrement pas les têtes d’affiches car nous projetons de tourner avec in Flames et un petit groupe brésilien [ndr : Sepultura].
Mais je te promets que nous reviendrons en France afin de venir remercier nos fans qui sont si patients ! (rires) Et je pense que le jour où nous serons de retour, ce sera une véritable explosion ce soir là aux vues de l’attente !
Oui, car là ça devient limite pénible. Des fans comme moi doivent traverser la Manche pour aller vous voir !
Rob Arnold : Ah ?! Tu vas au Download ?
Non à l’Underworld [ndr : à Londres – cf le report]…
Mark Hunter : Ah oui, tu te déplaces juste pour nous ! Ce concert va être génial, c’est dans une toute petite salle, nous avons décidé de faire plaisir à nos fans, j’ai hâte d’y être.
Rob Arnold : Vient nous voir quand tu seras là bas…
Pas de problèmes.
Votre site Internet est constamment mis à jour avec des photos et des petites vidéos (rires de Mark. Considérez-vous Internet comme un excellent outil de communication ?
Mark Hunter : Oui, pour sûr ! Je pensais que tu allais te moquer de nous car nos vidéos sont d’une durée minimales (rires), ce qui frustre tout le monde. Rob, si tu veux répondre…
Rob Arnold: Oui, surtout au début du groupe. Car grâce au net, notre musique a pu se propager dans le monde entier et à pu connaître le groupe ainsi. Et puis, avec les webzines et l’explosion d’Internet, on ne cesse de parler d’un groupe lorsqu’il a de l’actualité avec des news quasi-quotidiennes…
Sur notre site, on peut donc poster des news, partager des images & vidéos avec nos fans, vendre du merchandising et pleins d’autres choses. Internet est vraiment quelque chose d’énorme et nous en tirons profit comme la grande majorité des groupes.
En parlant de news… Avez-vous des news d’Andols [ndr – Herrick] ?
Rob Arnold : Oui, bien sûr. Il jouait de la batterie dans le local juste à côté de celui où on répétait, il venait donc nous voir à l’occasion. Nous sommes toujours de bons amis.
Je crois qu’il va en cours maintenant et il s’accroche !
Et ne regrette t’il pas d’avoir quitté Chimaira quelques mois avant votre explosion sur la scène mondiale ?
Mark Hunter : Je pense… Il a quitté le groupe au mouvais moment (les deux se mettent à rire).
Rob Arnold : Tu sais, à cette époque, c’était très dur pour lui de jouer sans cesse de la batterie, comme on peut le voir dans le DVD. Mais aujourd’hui, il va mieux et rejoue de la batterie.
Mais, même s’il ne l’a jamais vraiment admis, il doit regretter de ne pas être resté encore quelques mois au sein de Chimaira. Car lorsqu’il nous a quitté, les temps étaient dur pour nous. Nous ne gagnions pas d’argent, on était constamment en tournée, nos amis et notre famille nous manquaient terriblement… Et il n’a pas supporté la pression. Et comme toujours dans la vie, dans ces moments critiques, il faut prendre une décision et il a décidé, comme beaucoup de monde l’aurait fait, de quitter le groupe. C’est dommage qu’il n’est pas attendu un peu car il aurait vu que les choses s’arrangeaient pour nous !
Supposons que Kevin quitte le groupe… Pourriez-vous réengager Andy ?
Rob Arnold : (surpris) Oui, je pense… Mais…
Mark Hunter : Il devra alors bossait très dur pour atteindre le niveau de Kevin (rires).
Rob Arnold : De toute façon, je préfère ne pas faire de projet sur nos batteurs car ça tourne très vite en ce moment (rires).
Mark Hunter : Oui, maintenant on veut de la stabilité. Je pense que si Kevin quitte le groupe, je le quitte également. Je suis complètement fan de ce mec (rires).
Je sens que je vais créer un groupe avec tous nos anciens batteurs, il s’appellera The Drums (explosion de rires).
Il ne faudrait quand même pas trop que je rigole de ça. On a eu Jason [ndr : Genaro], Andols, Ricky et maintenant Kevin… (rires)
Vous devez connaître les nouveaux poulains de Ben Schigel [ndr : producteur de Chimaira], Bleed The Sky… Leur musique est très…
Mark Hunter :(me coupant) Similaire à la notre ?! (rires)
Voilà, surtout par rapport à The Impossibility Of Reason ! Quel est votre sentiment ?
Mark Hunter : Personnellement, j’aime ce groupe, je les trouve incroyable et certains autres membres pensent la même chose que moi.
Nous n’avions jamais remarqué la comparaison avec Chimaira jusqu’à ce que nous lisions plusieurs chroniques. Donc, je pense qu’on aime ce groupe car il sonne comme nous, ce qui est plutôt logique vu en ce sens !
Je m’en sens presque honoré…
Vous ressentez donc de la fierté d’influencer des groupes émergeants ?
Rob Arnold : Oui bien sûr. J’en suis très fier dans un sens, mais ça me choque qu’on puisse être influencé par notre musique ou que des gens comparent notre musique à celles d’autres groupes en disant qu’ils sonnent comme nous…
J’ai lu dans une interview que Dimebag aurait pu être en guest sur The Impossibility Of Reason. N’éprouvez-vous pas des regrets de ne pas l’avoir fait, suite aux récents événements… ?
Mark Hunter : Ca aurait pu être génial d’avoir Dimebag en tant qu’invité sur un de nos titres afin d’avoir un titre de plus de Dimebag à écouter… Mais, franchement, il existe de bien meilleurs morceaux de Dimebag à écouter, bien plus que tu ne peux imaginer.
Lorsqu’on bossait sur The Impossibility Of Reason, on voulait que cet album soit le fruit uniquement de 6 mecs bossant les uns avec les autres, donc je ne pense pas qu’on puisse émettre des regrets.
Et puis, Dimebag a vraiment fait des merveilles dans sa carrière, ce n’est pas un titre avec nous qui aurait tout changé…
Rob Arnold : J’aimerai qu’il puisse écouter ce nouvel album. Je pense qu’il l’aurait vraiment apprécié…
Et pensez-vous réinviter un jour quelqu’un sur un de vos prochains albums comme vous l’aviez fait avec Stephen Carpenter des Deftones ?
Rob Arnold : Je ne sais pas trop, je ne suis pas vraiment partisan d’inviter des guests sur nos albums. Je pense que le temps où c’était la mode de faire des apparitions sur des albums est révolu. On n’a pas besoin de ça…
Mark Hunter : Comment ça ? Ca pourrait être génial d’avoir King Diamond en guest sur notre prochain album (Mark n’arrive plus à s’arrêter de rire)…
Pour la troisième fois, on vient me faire signe de stopper mon interview ayant dépassé de près de 10 minutes le planning…
Bon, bah je crois qu’on va devoir s’arrêter là… Vous voulez rajouter quelque chose ?
Rob Arnold : On voudrait remercier nos fans français pour leur patience et prenez garde au futur, car nous allons bientôt venir en France !
Mark Hunter : Oui, et nous vous promettons de venir faire une tournée Européenne en tête d’affiche prochainement !
Et puis, bah… Merci, achetez notre nouvel album, it’s fun !
Rob Arnold : Pffff… Pourquoi tu dis ça ?!
Et un dernier fou rire pour la route
Un grand merci à Rob & Mark pour avoir été si adorable pendant ces 40 minutes d'interview, ainsi qu'à Karine pour ne pas avoir été trop stricte sur le planning et à Sabrina et Laure.