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1997 n’est pas forcément une année synonyme de beaux jours pour le monde du thrash metal. En effet peu de sorties, et encore moins de sorties convaincantes. On peut donc se demander comment se porte Kreator, la légende du thrash teuton exerçant une domination sans partage sur la scène européenne depuis 1985 et le terrible Endless Pain. Mille Petrozza avait, au fil des ans, mené sa bande de succès en succès et à marqué le monde du thrash metal avec des monuments comme Pleasure to Kill ou Coma of Souls.
Oui mais depuis quelques années, avec un Renewal fricotant avec le métal industriel et un Cause for Conflict agréable et résolument agressif mais un peu poussif, le géant allemand semble se chercher. Et c’est le cas. Il est bien connu que les années 90 auront été pour Petrozza et sa bande (qui a été largement chamboulée au cours de cette période) une période d’expérimentation. Aucun album de cette période ne se ressemble et je vais tenter de vous expliquer ce dont à quoi il faut s’attendre avec cet Outcast qui n’échappe pas à la crise du thrash, sorti en 1997 sous la houlette de GUN Records.
Il faut tout d’abord noter un changement notable dans le line-up, à savoir le départ de Frank Gosdzik et de Joe Cangelosi, respectivement guitariste et batteur au profit de Tommy Vetterli (ex illustre guitariste de Coroner) et du retour de Jurgen « Ventor » Reil.
Je tiens à vous prévenir tout de suite, vous ne retrouverez pas ici de rythmiques brises nuques comme Petrozza sait si bien nous pondre. Ne vous attendez pas non plus à un chant d’écorché vif auquel le bougre nous avait habitué jusqu’ici. Le tempo est sur cette galette bien plus posé, les riffs tranchants et frénétiques ont laissés la place à des mid tempos généralement poussifs et peu inspirés (Black Sunrise, Nonconformist ou le titre éponyme) et le chant peut être désormais presque qualifié de chant clair.
Attention tout n’est pas noir pour autant. Phobia par exemple est un de ces morceaux qui ne vous quitte pas l’esprit de sitôt, basé sur un vrai riff digne de Kreator et une rythmique terriblement entrainante (pas étonnant qu’elle figure dans toutes les setlist du groupe). D’autres morceaux sont plus que corrects comme Forever, Ruin of Life ou Alive Again, tous basés sur un riff assez simpliste mais efficace.
Oui mais la rage à tout bonnement, ou partiellement, disparu dans le chant de Mille, si reconnaissable pour sa haine et sa sauvagerie. Ajoutons à cela l’absence totale de solis, chose autrefois impensable pour un album de Kreator. On en revient donc à se demander si c’est bien le vrai Kreator qui à accouché de cet Outcast, plus que déroutant. Et ce logo à moitié effacé sur la pochette ne nous indiquerais-t-il pas que le groupe se cherche vraiment et remet en doute les fondements de son identité ?
Qu’importe, nous étions en droit d’attendre un meilleur résultat de l’entente entre deux génies du thrash metal. Tant de morceaux si basiques alors que nous avons quand même à faire au maitre de la six corde Tommy Vetterli et à la légende vivante Petrozza, dont la réputation des deux hommes n’est plus à faire.
Ainsi donc Kreator poursuit avec Outcast son chemin vers l’expérimentation tout en reniant de plus en plus le style de ses débuts. On peut également s‘interroger sur le titre de l‘album, Outcast signifiant littéralement « banni ». Je n’irais pas jusque là pour désigner cet album dans la discographie des teutons. En effet même si le rendu déçoit, tout n’est pas à jeter. Et on ne peut reprocher à un groupe de vouloir expérimenter. Parfois ça passe, parfois ça casse. Le dernier morceau de l’album, A Better Tomorrow laisse entrevoir un meilleur lendemain. Cependant il faudra attendre encore quatre années car entre cet Outcast plus qu’en demi teinte et le retour aux sources avec le très bon Violent Revolution en 2001, il faudra passer par l’épisode Endorama. Mais ça c’est une autre histoire …
1. Leave This World Behind
2. Phobia
3. Forever
4. Black Sunrise
5. Nonconformist
6. Enemy Unseen
7. Outcast
8. Stronger Than Before
9. Ruin of Life
10. Whatever It May Take
11. Alive Again
12. Against the Rest
13. A Better Tomorrow