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Dans la série, on vire tout le monde et on fait les choses à deux parce que c'est nous les meilleurs, Fear Factory en impose ces dernières années. Surtout à partir du moment où Dino Cazares est revenu. Son retour coïncide avec les départs forcés de Raymond Herrera et Christian Olde Wolbers partis former Arkaea alors qu'ils étaient deux membres du line up classique durant les années 90. Il avait plutôt bien fait car cela avait permis au groupe de se relancer avec Mechanize cinq ans après un Transgression très décevant. Le nouvel album The Industrialist coïncide comme par hasard avec les départs des deux anciens de Strapping Young Lad, Byron Stroud qui était là depuis 2003, mine de rien, et Gene Hoglan qui avait bien dynamisé les compositions sur Mechanize. Pour les remplacer, personne. Juste les meilleurs. La crème de la crème. Le nec plus ultra. L'élite. Dino Cazares et Burton C. Bell tout seuls main dans la main. Qui y aurait pensé il y a cinq ans quand Dino cartonnait avec Divine Heresy ? Pas grand monde.
Si Dino a assuré la basse pendant l'enregistrement, il n'y aura pas de batteur. Le duo s'appuiera sur une batterie programmée par John Sankley, l'ancien batteur de Divine Heresy. Honnêtement, ce n'est pas ça qui va poser problème dans l'appréciation de The Industrialist tant on était habitué au jeu de Raymond Herrera - une machine s'il en est – et aux arrangements de la batterie pour la rendre la plus inhumaine possible, chose moins évidente avec Gene Hoglan qui donnait un peu plus de vie à l'ensemble. La différence entre l'humain et la machine ne saute pas aux oreilles. Ce qui n'empêche pas The Industrialist de décevoir sur bien des points.
Mechanize m'avait plu relativement rapidement et ce The Industrialist malgré des écoutes nombreuses a du mal à passer. Je trouve que les morceaux sont moins rythmés, moins guidés par le groove robotique qui m'a toujours fait accrocher aux compositions de Fear Factory quand il est présent. De plus, je vois un manque de liens entre les différentes parties qui paraissent assembler à la va-vite dans un garage sans vraiment avoir assez de vécus les unes à coté des autres pour s'accoupler. Le cas le plus marquant étant l'enchainement entre l'introduction (qui ressemble vraiment à celle de « Mechanize ») et le vrai départ du morceau « The Industrialist » qui tombe comme un cheveu sur une soupe déjà bien peu ragoutante. Et puis, ça manque de patates. Burton C. Bell quand il gueule, et malgré les effets, n'arrivent pas à donné l'impact qu'il donnait, jadis, aux compositions tout comme les parties guitares de Dino qui ne décollent que très rarement et manquent de mélodies folles comme sur un « Christploitation » de Mechanize. Les chants clairs n'ont pas d'impacts hormis le refrain très aérien de « Recharger » qui est le seul à régaler.
Il faut, en fait, attendre la deuxième partie de l'album pour enfin retrouver le Fear Factory qu'on aime et qui lâche enfin ses chevaux. Plus précisément, c'est à partir de « Difference Engine » que Fear Factory et moi revivons jusqu'à la fin de l'album. Ces titres sont tout le contraire de ce que je décrivais dans la paragraphe précédent. Du groove, de l'énergie, du chant clair pas trop mal, du lien (même entre les morceaux : « Disassemble », « Religion Is Flawed Because Human Is Flawed » et « Human Augmentation ») et on se sent tout de suite mieux. Pourtant le dernier morceau est loin du Cyber Metal avec Electro ambiant pendant neuf minutes apportant ce qu'il manque à The Industrialist : De l'ambiance. Malheureusement, cela ne dure que dix-huit des quarante-huit minutes que compte l'album. Cela fait bien peu pour un groupe dans cette stature.
Depuis des années, Fear Factory est dans un cycle de grandeur et de décadence après chaque album. Il sort un album très bon puis se vautre sur le suivant et ce n'est pas Dino Cazares qui a réussi à changer cette tendance. A dans deux ans alors...
1. The Industrialist
2. Recharger
3. New Messiah
4. God Eater
5. Depraved Mind Murder
6. Virus Of Faith
7. Difference Engine
8. Disassemble
9. Religion Is Flawed Because Human Is Flawed
10. Human Augmentation