Festival de Dour, jour 2 : The Black Dahlia Murder, Fear Factory, Gojira
Site de la Machine à Feu - Dour
Dans l'équipe car il était là avant.
La saison des festivals continue et c’est du côté de Dour que l’on va cette fois pour la 27ème édition du festival du Dour. Pour ceux qui ne connaissent pas, le festival se déroule juste après la frontière française et a pour particularité de mélanger une multitude de styles musicaux. Ainsi, une scène électro côtoie une scène hip-hop qui côtoie une scène Metal et ainsi de suite ! … Ha oui et ses festivaliers ont la réputation de se péter la tronche aux drogues de synthèses, et vu que les contrôles de police du mercredi ont eu un taux de saisie de 100 % avec cannabis, LSD, héroine et autres truc du genre, cette édition 2015 promet !
Comme ce n'est pas trop mon délire de camper avec des mecs en marcel kiffeur de lunettes de soleil fluo, je ne tente pas le pass 4 jours, mais me rabat que la journée du vendredi qui propose entre autres The Black Dahlia Murder, Fear Factory et Gojira. Après 40 minutes et la bagnole garée, le temps d’arriver sur le site du fest, je remarque un truc, c’est que putain, j’ai jamais vu un tel ramassis de connard en tong ! Déjà que le port de ce machin devrait devoir une ratonnade par la police du goût, c’est quoi le délire de porter ça en fest ? Pas sûr que ça soit le panard d’avoir le pied crasseu, à marcher dans les cailloux ou se faire piétiner sans protection… Et quand c’est pas des tongs, c’est des espadrilles... Heureusement, un taux exceptionnel de mini-short permet de se reposer les yeux de ces attaques incessantes à la bienséance.
Après être passé entre des stands de vendeur de bong, de sarouel et d’un stand qui encourage au réveil anticapitaliste (Je ne sais pas s'ils sont au courant les mecs que là, c’est remplit de gens qui payent 150 euros leur pass…) on arrive sur le site des concerts ! Donc directos sur la Cannibal Stage dont je ne vais forcément pas trop trop bouger. Avant d’entamer les groupes, petits points sur l’ambiance, le tout détonne un peu quand on a l’habitude des fest metal, ici tout ce mélange, mais la prédominance revient au marcel fluo + short saupoudré de hipsters, mais ça on s’en fou, le vrai problème, c’est, putain un seul point d’eau ?? Et encore quand on le trouve, la joie fait place à la désillusion, la flotte à un tel goût qu’on a l’impression de pouvoir chopper le saturnisme à chaque gorgée. Du coup, tu vas te prendre des tickets avec un tel ratio que t’arrives à 10 euros le litre de Coca, mais en plus, les tickets bouffe et boisson ne sont pas les mêmes et sont obligatoirement achetés par tranche de 10 euros, le foutage de gueule ! Du coup, tu te retrouves à remplir des sacs ou empiler 40 gobelets comme un clochard pour avoir un ticket gratos.
Les concerts commencent avec Wolfs Scream, qui vient de Namur et qui joue une rempompe de groupe dans le genre Betraying The Martyrs… Bon quand on rajoute à ça un son trop fort, un hipster à la gratte et un chanteur de groupe francophone dans un fest francophone qui ne parle qu’anglais, l’intérêt est proche de zéro. On retrouvera tout de même de l’animation à la fin du concert avec un mec qu’on appellera Jean-Michel Bracelet, car le mec doit avoir tous les bracelets des fest belges depuis 1985 ! Les deux poignets et les deux coudes blindés plus des bracelets cousus entre eux et reliés à son futal pour lui permettre de faire du air guitare. Le mec est tellement à bloc que je pouvais penser qu’on avait ici les premiers ravages à coups de MDMA de la journée, mais non, ça a juste l’air du mec un peu pété trop enthousiaste.
John Coffey prend la suite et on est toujours à la recherche d’un groupe potable. Là, on a droit à une sorte de pop punk, genre The Offsprings en plus rapide joué par des mecs en chemise hawaïenne. J’ai tenu une chanson.
The Black Tartan Clan. J’ai jamais compris le délire du concept de faire un groupe qui sonne écossais, surtout quand on est belge.. M’enfin ça a dû avoir du succès auprès des mecs qui mettent des kilts au Graspop. À un moment, c’était cool, ils ont repris Amazing Grace, qui est aussi utilisé pour l’hymne du Losc, donc tout n’était pas catastrophique...
Lofofora entame son concert alors que la Cannibal stage commence à bien se remplir. Bon, je ne suis pas un grand fan de Lofo, loin de là, mais je dois bien reconnaître qui si musicalement ça m'en touche une sans remuer l'autre, Reuno à un charisme indéniable et sait tenir une foule dans sa main. Le gaillard n'est pas non plus le dernier pour la déconne, comme pour un bashage gratos d'un hurluberlu qui agite sa poupée de shemale gonflable “Y a quoi marqué dessus ? Anne-Charlotte ? C’est ton ex ? Moi aussi, je serais vénère si elle s’était barrée avec un Français ! Vous avez les frites, nous, on a le sexe !” Ou sur un mythique « Qui c'est qui sniffe du poppers ? Putain ça sent jusqu'ici ! Fais gaffe mec, tu vas chier sur tes chaussures, je n'aimerais pas être ton proctologue !” Avant d’enchaîner sur “Envie de Tuer” qu’il présente comme le titre d’un album enregistré en Belgique. Sur la suite, le groupe enchaîne les classiques avec quelques nouveaux titres qui ont l’air de bien faire mouche dans le public.
On passe enfin aux choses sérieuses avec The Black Dahlia Murder ! Les bras sont échauffés et je suis prêt à pomper l’air et donner du Horns Up à qui mieux-mieux ! Alors que résonne l’intro de la désormais classique In Hell Is Where She Waits for Me, le groupe arrive sur scène avec un Trevor tout sourire qui arbore une longue chevelure qui lui fait ressembler à moi. Mais en plus gros, un peu… Alors que la bande de Denver envoie la purée, petit truc chiant, le son est ultra-faiblard et je suis obligé de retirer mes protections pour comprendre le chant. Mais passé ce détail, c’est du tout bon, on est parti pour faire la grosse fête !
La set list est assez semblable à celle donnée il y a un an lors de leur précédent passage en Europe, sauf que le groupe va sortir un nouvel album en septembre, Abysmal, et nous en présenter un premier extrait. C’est donc Vlad, Son Of the Dragon qui nous est présenté et que je n’avais écouté que trois ou quatre fois avant le concert donc c’est avec une oreille relativement fraîche que je l’apprécie et cette nouvelle offrande passe très bien en live ! Dommage même que ça soit le seul amuse-gueule, un autre titre en avant-première aurait été bien cool !
The Black Dahlia Murder pioche dans toute se disco pour sortir un set équilibré entre les titres lourds comme On Stirring Seas of Salted Blood ou les très rapides du genre de Den of the Picquerist qui verra un circle pit se former, pas bien grand mais ultra-rapide, au point de faire ventilo et nous rafraîchir en cette chaude journée ! On aura aussi droit à des vieilleries comme Elder Misanthropy, toujours efficace en live. tandis que les slammers se mettent à affluer, la moitié étant les mecs de la sécu eux-mêmes qui viennent mettre l’ambiance pour le plus grand plaisir du groupe.
Trevor nous demande de montrer nos muscles (Statuatory Ape) ou encore de sauter pour qu’ils puissent voir sous nos pompes, mais en général la communication entre les titres est réduite au maximum, le frontman se contentant de présenter les titres ou de demander qu'on lui file un peu de weed, ce qui donne un set compact où tous les morceaux sont enfilés à la suite, mais surtout une setlist fournie malgré les seulement 55 minutes accordées. Il y a bien le guitariste Brian qui s’est permis quelques interventions, mais je n'ai pas pigé une seule bribe de celles-ci ! Le gaillard a bien dû se mettre dans l’esprit Doureuuuuh car il l’air de s’être mis complétement la tête à l’envers.
On arrive doucement à la fin du set et après What a Horrible Night to Have a Curse qui comme toujours recoit un énorme accueil, TBDM entame la superbe I Will Return qui engendre un circle pit bien plus conséquent que le précédent suivi de Miasma et surtout Deathmask Divine qui viennent compléter ce set de Dour par quatre de leurs tout meilleurs titres.
In Hell Is Where She Waits for Me
Moonlight Equilibrium
On Stirring Seas of Salted Blood
Vlad. Son of the dragon
Statutory Ape
Raped in Hatred by Vines of Thorn
Elder Misanthropy
Everything Went Black
Malenchantments of the Necrosphere
Den of the Picquerist
Their Beloved Absentee
What a Horrible Night to Have a Curse
I Will Return
Miasma
Deathmask Divine
Parce que même à Dour il y a des chevauchements, me voici devant un choix à faire : Sunn o))) ou Anti-Flag ? C'est donc tout naturellement que je me dirige vers la boombox pour aller voir Kaaris qui a déjà commencé son concert ! Et là alors que je m’apprêtais à l’applaudir avec les fesses, j’ai surtout eu l’impression de me prendre un gros doigt de pied…Ok le gaillard bouge bien et met l'ambiance, mais le mec donne l'impression d'avoir un seul flow en plus d'être inintelligible. En outre, il laisse le public prendre à sa place ses punchlines, okay ça met l’ambiance, mais ça rend le tout encore plus incompréhensible. De plus quand Kaaris sort “Hey le mec qui a essayé de me lancer une bouteille, montre toi, j’te nique ta mère fils de pute !”, on se dit forcement qu’on a déjà raté le meilleur...
Une fois mes oreilles bien échauffées à l’improbabilité musicale, je me dirige vers la petite maison dans la prairie où joue Sunn o))), histoire de pas mourir bête. De la fumée, des mecs en capuche qui font des larsens devant des mecs qui bouge la tête façon “woaaah intéressant ce bruit nul est monotone, c’est trop transcendantal”. En bref, tout ce que j’ai pu imaginer sur le côté chiant de ce machin était vrai.
Je décide donc d’aller voir ailleurs si ils y sont et alors que j'ai le cul posé par terre depuis 21,06 secondes, un petit bonhomme vient me voir et me tient à peu prêt ce langage « dis, tu cherches pas de la weed ou du MDMA ? ». Dour, fidèle à sa réputation.
C’est maintenant l’heure de Fear Factory et après la claque ultime du concert Lillois plus tôt dans le mois, la prestation des Californiens est forcément ici un peu en-dessous, mais reste tout de même plus qu’honnête malgré un Burton un peu moins en forme vocalement. Mais cela importe peu à la Cannibal Stage qui mosh comme pas deux sous l’enchaînement des titres du groupe. Niveau setlist donc, celle-ci est quasi identique à celle jouée à Lille. Mais, festival oblige, elle est réduite de quelques titres et outre Linchpin, Archetype saute aussi, effaçant ainsi toute trace de la période sans le gros Dino.
Après un enchaînement présentant les deux titres de leur album à venir Genexus, Burton nous rappelle ses bons souvenirs de leur première date en Europe, qui s’est passé en Belgique, au Biebob. Puis vient l’attraction de la fin de set. En effet, un de nos amis à la peau d'ébène, qui a dû se tromper de scène pour aller finir de cuver son rhum arrangé et son ganja, car après avoir lutté quelque temps contre le sommeil, Jean-Fetna s’endort contre la barrière, provocant l'hilarité du premier rang et des agent de sécurité. Alors que j'essaye bien légitimement de faire tenir un gobelet sur sa tête, l'enfant du soleil fut réveillé par un Burton.C.Bell qui, taquin, lui a foutu le contenu d'une bouteille sur la gueule ! Malheureusement, ça n’a pas suffi, car le zig replonge dans bras de Morphée et se verra réveillé par un agent de sécu armé d’un Super Soaker.
Après ça, Burton.C.Bell nous rappelle qu’ils reviendront en novembre, à Gent pour jouer Demanufacture en entier puis termine le set par 3 titres de cet album.
Shock
Edgecrusher
Smasher/Devourer
Powershifter
Damaged
Protomech
Soul Hacker
What Will Become?
Martyr
Scapegoat
Demanufacture
Zero Signal
Replica
Vous connaissez l'histoire du Belge qui s'achète un cornet de frites, on lui demande l'heure alors il regarde sa montre et renverse toutes ses frites ? Bah là, c'est l'histoire d'un Belge qui s'achète une palette de 6 bières et un redbull, il veut boire sa boisson énergétique et donc renverse tous ses Jupi' sur son T-shirt, Bien joué champion !
On arrive à la tête d'affiche de cette journée avec les Français de Gojira ! Après qu’un mec m’a demandé où trouver des pillules (... Heu à la pharmacie ? Sinon au pire prend un cintre et de l’eau chaude) on a droit à une nouvelle scène surréaliste : un festivalier qui danse à la limite de la transe, tandis que sur scène, nous avons un technicien qui donne du « one, two, check, check ».
Gojira c’est le genre de groupe que tu suis, mais sans plus, quand un nouvel album sort tu l’écoutes puis tu passes à autre chose. Un jour, tu vois qu’ils passent en concert pas loin alors tu y vas par ce que c’est pas dégueu et là, mon gaillard, tu te prends un enchaînement Systema qui te rappelle pourquoi le groupe est si populaire ! Et toujours en envoyant un meilleur concert que le précédent que tu as vu d’eux ! Dans une Cannibal Stage surblindée, Gojira va donner un concert énorme, implacable, appuyé par des musiciens au taquet et une setlist qui tape très fort devant un public hystérique. De mon côté, j’ai tout simplement headbangué comme un fifou tout le long de leur set, en particulier sur les titres de From Mars To Sirius (Ce Flying Whales putain !)
Gojira déroule son set et Jo profite d’une pause entre deux morceaux pour remercier le festival de Dour, auquel le groupe participe pour la 6ème fois, et dont la première invitation s'est faite alors que leur premier album n’était pas même sorti. On a beau dire, ils ont tout de même du flair les gaillards ! Après un petit solo du père Mario, Gojira nous sort l’écrasante Vacuity qui rend totalement fou la Cannibal Stage avant de sortir une vieillerie avec World To Come dédicacé aux Lofofora avant un final sur The Gift of Guilt. Concert parfait de Gojira qui démontre une fois encore que son statut n’est pas usurpé.
Ocean Planet
The Axe
The Heaviest Matter of the Universe
Backbone
Love / Remembrance
L'Enfant Sauvage
Toxic Garbage Island
Flying Whales
Wisdom Comes
Drum Solo
Vacuity
World to Come
The Gift of Guilt
L’heure de quitter Dour et de se rendre compte que si jusque-là on ne se marchait clairement pas dessus, maintenant le site est archi-blindé ! À croire que pour la plupart des festivaliers, les journées ne commencent qu’a 23H30. En conclusion, on a ici un fest sympa, même si tout est fait pour te faire raquer, comme pour les fests Belges en général, sauf si tu te sens l’âme d’un ramasseur de gobelets. Pas le genre que je pourrais faire en totalité, mais une journée avec une bonne affiche, pourquoi pas !