U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Electric Wizard. Acte septième donc.
Nul doute que le groupe divise, qu’il reste aussi anonyme voir inintéressant pour le profane que culte pour l’adorateur de sons boueux et d’ambiances psychédéliques tendance 70’s.
Si vous faites partie de l’infime, mais solide, frange de metalheads qui octroient sans sourciller le statut ‘incontournable’ à Eletric Wizard, à l’image de votre humble serviteur, nul doute que l’arrivée de ce Black Masses vous a rendu fébriles, impatients de renouer avec les atmosphères diaboliquement heavy du groupe Britannique.
Après un Withcult Today, qui jamais ne parviendra à faire oublier le génie narcotique d’un We Live en dépit de ses indéniables qualités, quid, bordel, quid de ce foutu Black Masses ?
Une fois fourré dans la tronche de la platine, le titre quasi-éponyme, Black Masse, délivre ses premières salves. Vastes champs déjà balisés des années durant par Black Sabbath, expropriés par les plus modernes et cradingues Electric Wizarddepuis plus d’une décennie, nous voilà de nouveau en terres conquises.
Et l’ensemble de la rondelle ne me démentira pas, Electric Wizard fait du Electric Wizard.
Nous ne pourrons donc pas manquer de saluer cette constance d’album en album, et ce plaisir manifeste qu’ont les britanniques à faire ce son si particulier qui les caractérise tant.
Inutile d’être effrayé de trouver du renouveau déstabilisant, non. Electric Wizard tape toujours dans l’occultisme penchant seventies, hommage incommensurable à la disto excessive, aux doigts gras qui s’épuisent à l’excès sur des riffs pachydermiques, à la voix d’un Oz’ sacrément en forme et qui n’hésite pas à scander quelques lignes de texte inlassablement, comme pour mieux aliéner l’auditeur, dans une atmosphère toujours aussi enfumée, enrobée dans une chaleur toute hallucinogène.
L’ensemble des titres ne manque pas de cohérence, et le sens du riffing, toujours aussi imagé, renvoie indubitablement avec des nuages opaques de fumée, à des considérations hallucinées, démentes, et déconnectées.
Un Black Mass ne se prive ni de verve incantatoire ni de punch, tandis qu’un étonnant Turn off your Mind et son flanger final ne vous épargnera pas quelques escapades introspectives, le genre de titres qui font d’Electric Wizard un grand groupe et qui conforte son statut de précurseur. Son identité kaléidoscopique pour résumer.
Mais entre temps, et jusqu’au superbe Scorpio Curse ainsi qu'au nostalgique Crypt of Drugula (qui rappelle les belles heures d’un Dopethrone, pour l’ambiance), qui embrasse ce qu’Electric Wizard sait faire de mieux, Black Masses reste un album si attendu qu’il en devient en demi-teinte.
La Grand Messe 'Necronomicon-lookalike' est juste murmurée, gavée certes de solis embourbés dans leurs propres distorsions, comme d’hab, sans branlette mais toujours pertinents, de textes solides et redondants, comme on aime en somme, mais elle n’est scandée qu’à moitié.
Non pas que Black Masses soit mauvais, bien au contraire, c’est juste qu’au-delà d’attendre un album ‘de plus’ nous aurions aimé écouter un album ‘au dessus’ afin d’éviter, et j’ose espérer que non, un album ‘de trop’
1 Black Mass
2.Venus in Furs
3.The Nightchild
4.Patterns of Evil
5.Satyr IX
6.Turn Off Your Mind
7.Scorpio Curse
8.Crypt of Drugula