REVUE D'ACTU #43 : Altareth, Electric Wizard, Kanonenfieber, Kayo Dot, Sang Froid, ...
Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Les feuilles prennent leur plus belle parure avant de tomber, et les groupes peaufinent les dernières annonces et sorties de l'année. Avec une certaine prédominance des styles les plus "dark", tout genre confondu : Altareth travaille un doom solide tandis que les Nantais de Sang Froid nous offrent un frisson rétro-électro parfaitement adéquat en cette saison. On peut aussi saluer les vétérans enfumés d'Electric Wizard, mais c'est le mystérieux one-man band germanique Kanonenfieber qui crée la plus belle (attaque-)surprise de cette -déjà- 43e revue d'actu de l'équipe Horns Up. Cagoule et Pickelhaube, la tendance automne-hiver de ce début de fin d'année ?
Altareth
S.A.D.E : Venu de Suède, Altareth a annoncé la sortie de Blood, son premier album, le 5 novembre prochain chez Magnetic Eye Records. Le quintet joue dans le doom/stoner grassouillet dans lignée du grand maître Electric Wizard. Si le riffing de "Satan's Hole", le premier titre dévoilé, est efficace, cochant l'ensemble des cases inévitables du genre, le groupe parvient à dévoiler une personnalité par le chant. Clair et nasillard, vaguement ozzyen sur les bords, on se prend à fredonner le refrain du titre assez rapidement. Autre élèment personnel : toujours sur le refrain, on peut entendre une sonorité indéfinie, entre le sax et le clavier cheap, délivrant une petite mélodie qui offre à l'ensemble un ton psyché étrange mais tout à fait bienvenu. Altareth ne propose rien de renversant, mais sait comment faire bien sonner son doom.
Kayo Dot
S.A.D.E : Prophecy Production sortira le dixième album studio de Kayo Dot, intitulé Moss Grew on the Swords and Plowshares Alike, le 29 octobre prochain. Groupe à l'identité musicale marquée par son eclectisme, Kayo Dot se range dans la famille aux contours indéfinissable de l'avant-garde. Difficile donc de savoir ce que ce nouvel album va proposer dans son intégralité, mais si l'on en juge par "The Necklace" dévoilé tout récemment, Kayo Dot va encore une fois nous faire voyager sur de longues distances. Le titre s'ouvre sur une longue séquence à l'ambiance quelque peu horrifique avec des nappes de claviers froides et distantes posées sur une batterie tout en syncopes. Le chant écorché de Toby Driver (tête pensante du projet) s'ajoute à l'équation pour une touche d'émotion en plus. Puis soudain l'horizon s'éclaire et une touche pop/post rock scintille dans des sonorités plus apaisées (sauf pour le chant qui reste dans le même registre). Entre angoisse et rédemption, Kayo Dot nous offre déjà de quoi nous étonner et il est fort possible que le reste de l'album soit aussi surprenant.
Kanonenfieber
Matthias : Le hasard fait parfois bien les choses : alors qu'est sortie récemment notre chronique de son premier album, Menschenmühle, voila que l'homme de l'ombre derrière le projet solo Kanonenfieber annonce la mobilisation d'un groupe d'assaut taillé pour le live. Une nouvelle du front qui date du début du mois, mais qui semble passée quelque peu inaperçue, malgré la splendide photo de groupe partagée sur les réseaux par le projet de Black/Death teinté d'accents mi-Death mélo' mi-Metalcore qui peuvent rappeler un Heaven Shall Burn. A défaut de pouvoir commenter le line-up, on soulignera en tout cas la présence de deux chouettes auxiliaires canins !
Ces derniers jours, Kanonenfieber a officiellement annoncé sur Facebook et sur Instagram que le groupe cherchait activement des dates pour l'offensive été/automne 2022, et qu'il était fort ouvert aux propositions. Alors que les Ukrainiens de 1914, qui œuvrent dans un concept proche, nous préparent leur troisième album, il n'est pas exclu qu'on retrouve les deux formations sur certaines affiches pour une reprise des hostilités côte à côte.
Sang Froid
S.A.D.E : Avec des membres de Regarde Les Hommes Tomber dans ses rangs, Sang Froid et sa Cold Wave aux sonorités rétros produites avec des outils modernes a de quoi intéresser le public metal. Déjà fort d'un premier EP, les Nantais ont présenté cette semaine un nouveau titre. "Death Came To Me" met un peu plus en avant les guitares que sur le premier EP, renforçant l'aspect froid et classieux de leur musique. Le chant reste aussi maîtrisé, avec en prime une voix féminine (dont la propriétaire serait, selon la rumeur, chroniqueuse sur le site où vous lisez ces lignes) pour un résultat tout à fait réussi et pertinent. Sur la fin du titre, les claviers prennent plus d'épaisseur, à la fois sur les mélodies et sur les nappes qui soutiennent les lignes de guitare. Nouvel album à venir ? Le groupe n'a pas encore précisé ce qu'annonce ce titre, mais il est déjà certain que l'essai transformé du premier EP n'était pas le fruit du hasard : Sang Froid maîtrise son sujet.
Electric Wizard
Di Sab : Nous n'avions plus de nouvelles d’Electric Wizard depuis 2017 et le plus que mauvais Wizard Bloody Wizard. Les Anglais ont profité de la sortie d’un film intitulé Lucifer’s Satanic Daughters pour écrire un titre, et contre toute attente, c’est super. Exit le pseudo garage hérité de MC5, le sorcier électrique revient sur le terrain qu’il avait investi en 2010 pendant Black Masses. Ca groove, ça rampe, la perf vocale est impeccable et est bien mise en avant soutenue par une production est rêche. Il manque peut être simplement un riff un peu plus mémorable pour propulser "L.S.D" dans le haut du panier des compos d’Electric Wizard, mais au vu de la purge dont ils nous ont accoutumés ces dernières années, ne boudons pas notre plaisir. Welcome back !
Eldovar
Di Sab : La nouvelle est sortie d’un peu nulle part en début de semaine. Les Américains d’Elder s’allient avec les Allemands de Kadavar pour un album collaboratif. Le projet s’appelle Eldovar et un extrait a été mis en ligne quasi immédiatement après l’annonce. Pour ne rien cacher, cette annonce m’avait rendu sceptique. La direction prise par Elder sur Omens ne m’avait pas enthousiasmé et les voir s’acoquiner avec Kadavar, un groupe que je trouve assez peu intéressant, m’inquiétait. Le résultat est pourtant étonnamment agréable. On retrouve vraiment la dimension « jam » des grandes heures d’Elder et Kadavar permet de donner à From Deep Within une trajectoire carrée. En somme chacun apporte à l’autre ce qui lui faisait défaut. Comme souvent, le titre aurait pu être plus court qu’on n’en serait pas resté sur notre faim mais ne boudons pas notre plaisir, Eldovar a les moyens d’acoucher d’un grand disque.