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Incroyable, mais vrai ! A peine 17 mois après la sortie d’Archetype, signant le retour des Américains sur le devant de la scène, Fear Factory accouche d’un nouvel album soit en deux fois moins de temps que d’habitude ! Avec un si court laps de temps, on pouvait s’attendre à un album dans la lignée du précédent, ce qui ne fut pas du tout le cas ! En effet, là où Archetype ne fait que reprendre les grandes lignes à succès du groupe, le quatuor pousse l’expérimentation plus loin comme il l’avait fait pour l’alien de leur discographie Digimortal., effectuant au passage un sacré virage dans leur ligne directrice musicale.
Cependant, les premiers morceaux de Transgression sont dans la veine du bon vieux Fear Factory que l’on connaît, avec ses riffs syncopés et accrocheurs, cette double pédale extrêmement lourde et puissante et cette voix à la fois rageuse et haineuse (540 000° Fahrenheit, Transgression, Spinal Compression). Pourtant, quelque chose à changer dans leur musique ou plutôt dans le son de ce 8ème album des américains. Exit l’excellent producteur Colin Richardson connu pour sa patte des plus lourdes, le groupe ayant décidé d'engager un producteur plus renommé mais qui ne colle pas forcément avec la musique mécanique de l’u-zine de la peur, Toby Wright (Alice in Chains, Soulfly). Le mur de guitares a quasiment disparu, quant au son de la grosse caisse du marteau-pillon Raymond Herrera, il est bien moins puissant que d’habitude, ce qui a tendance à rebuter et décevoir à la première écoute…
Toutefois, la machine s’emballe très vite dès l’immonde Contagion où Burton C.Bell s’essaye a une nouvelle voix plus grave et forcée qui ne colle pas du tout avec la musique du groupe qui devient plus mélodique, à l’égal de Timelessness. J’en arrive même à zapper ce titre qui m’ennuie prodigieusement, je dois le reconnaître !
Mais venons en à la seconde partie de l’album, bien plus surprenante car poursuivant l’effort mélodique qu’avait pris le combo sur Digimortal. Dès le morceau Echo Of My Scream, on comprend tout de suite que le projet solo de Burton Ascension Of The Watchers a influencé leur musique. Les sonorités sont des plus planantes, la voix de Burton y est claire, et on retrouve les nappes envoûtantes de claviers qu’apprécient tout particulièrement le groupe, quant au refrain, il est proche de celui de Bite The End That Bleed. D’ailleurs, sur ce titre de près de 7 minutes, le groupe s’emploie à faire rejaillir une certaine ambiance de tristesse qui nous prend au plus profond de nous même. Des titres comme Supernova ou I Will Follow sont même carrément rock. Pour la seconde, c’est normal, vu que comme à leur habitude, le combo nous a gratifié d’une reprise… Et cette fois, c’est à un titre de U2, groupe fétiche de Burton, que le quatuor s’est attaqué. Pour beaucoup, cette reprise est indigne du groupe, pourtant c’est un des premiers morceaux mélodiques de FF auquel j’ai accroché ! En parlant de reprise, on retrouve également un titre de Killing Joke (Millennium) bien plus lourd renouant avec les sonorités lourdingues et syncopés, ainsi que le mid-tempo d’antan même si on a tout de même le droit au refrain catchy, Killing Joke oblige !
Heureusement, les trouillards d’Outre-Atlantique nous gratifient d’un titre dans la pure tradition fearfactorienne pour conclure, avec la mémorable Moment Of Impact qui promet de grands moments en live !
Enfin, aussi étrangement que cela soit, la version normale de Transgression s’achève par 3 titres live en bonus dont on se serait volontiers passé tant la qualité sonore est immonde !
Que dire de plus sur cet album sinon que c’est l’opus le plus surprenant de la discographie du combo derrière l’echec Digimortal, mais c’est également le plus riche et diversifié. Le groupe a enfin pris des risques ! Certes, cela ne paye pas encore vraiment, Transgression étant trop mou du genou et easy-listening par rapport aux morceaux mélodiques d’Obsolete, mais on ne peut que saluer cette évolution en espérant que la prochaine galette soit mieux maîtrisée et aboutie car on retrouve encore trop de déchets dans celle-ci notamment au niveau de la production qui ne correspond pas à la musique de Fear Factory !
1. 540,000° Fahrenheit
2. Transgression
3. Spinal Compression
4. Contagion
5. Empty Vision
6. Echo Of My Scream
7. Supernova
8. New Promise
9. I Will Follow (U2 Cover)
10. Millennium (Killing Joke cover)
11. Moment Of Impact
12.Slave Labor (Live)
13. Cyberwaste (Live)
14. Drones (Live)
