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Après un Transgression sorti en 2005 qui portait malheureusement bien son nom, plus personne n'attendait quoique que ce soit de la part d'un Fear Factory qui avait perdu la saveur d'Archetype. Pourtant, l'annonce a fait l'effet d'une bombe quand courant 2009, Burton C. Bell et Dino Cazares se sont réconciliés et pour fêter cela, le premier décide de réintégrer le second au poste de guitariste. Christian Olde Wolbers en faisant les frais et se voyait comme Raymond Herrera mettre à la porte. Les deux formèrent Arkaea qui n'eut pas le succès escompté tout comme l'action en justice pour récupérer le nom de Fear Factory.
Si vous comptez bien, vous voyez qu'il n'y a que trois personnes dans le groupe puisque Byron Stroud n'a pas bougé de derrière sa basse. Mais alors qui prendre pour remplacer Herrera dont le jeu robotique était un peu une des marques de fabrique de l'usine de la peur ? Un batteur qui a un emploi du temps peu chargé, ayant un niveau hors du commun et étant proche des membres du groupe ? Feu Gene Hoglan pardi, le collègue de Byron dans Zimmer's Hole et Strapping Young Lad qui était quand même l'autre groupe référence en matière de Cyber Metal.
Pas besoin d'être bien perspicace pour comprendre qu'avec un line up aussi phénoménal, nous n'aurons pas le droit à une reprise de U2 (sic). Dino et Burton nous ont même promis un retour vers les sons des premiers albums Soul Of A New Machine, Demanufacture et Obsolete. Il ne faut peut être pas trop faire saliver les gens, ils pourraient être très déçus par cet effet d'annonce car on ne pourra plus jamais atteindre les sommets d'un Obsolete. Quoique...
Non ne vous faîtes pas de mauvais film, ce Mechanize n'est pas à la hauteur des albums précités mais, cela dit, il est de très loin le meilleur album de Fear Factory depuis Obsolete. La pâte Cazares avait fait grandement défaut aux américains et n'était pas aussi croustillante dans son autre groupe Divine Heresy. Le gros Dino, ici, retrouve une seconde jeunesse et nous lâche des riffs violents comme il n'en avait pas composé depuis... Depuis... Soul Of A New Machine. Le titre éponyme qui démarre l'album est une déflagration sonore avec ses riffs tranchants qui fout des morceaux partout et tachent les vêtements (et le caleçon aussi) où même Burton retrouve sa voix Death pour un refrain tueur.
Mais Fear Factory ne fait simplement, sur Mechanize, du neuf avec du vieux, ça serait bien trop simple pour crier à la réussite. On retrouve des éléments relativement innovant pour un album de la FF tel un solo sur « Fear Campaign », tel des riffs mélodiques presque Metalcore sur « Christploitation » (le spectre de Divine Heresy qui fait surface), tel ce son pour la batterie... Gene Hoglan(Death, Testament) est une référence, tout le monde le sait, capable d'apprendre en deux jours les compositions d'Opeth pour remplacer au pied levé Martin Lopez selon la légende. Et sur Mechanize, il ne faillit pas à sa réputation en faisant oublier Raymond Herrera. Il ne cherche pas à l'imiter pourtant, simplement son jeu peut s'adapter à tout type de groupe et il le prouve ici avec une prestation non pas bluffante - car quand on le connait, on y est habitué – mais hors du commun des mortels bien que moins robotique que celle d'Herrera.
La structure de l'album ressemble en tout point à celle des album de la période faste avec une première partie constituée de gros tubes violents et ravageurs (les cinq premiers titres + « Controlled Demolition » qui est pour l'instant le tube de l'année et on ne compte pas un « Oxidizer » sans saveur) et d'une seconde partie avec deux titres, calmes (malgré des accélérations) et atmosphériques, « Final Exit » et « Designing The Enemy » qui sont à n'en pas douter les « Resurrection », « Timelessness » et « A Therapy For Pain » de demain.
Pour les gens possédant la version avec bonus, il est à noter que vous trouverez « Crash Test » qui n'est autre qu'un titre ultra violent tiré de Soul Of A New Machine remis au goût du jour.
Fear Factory signe avec Mechanize un album aussi excellent qu'inattendu. Le groupe à l'image de Dino retrouve une seconde jeunesse et il ne m'étonnerait pas que les prochaines performances lives du groupe soit à l'image de cet album : Un vrai rouleau compresseur.
1. Mechanize
2. Industrial Discipline
3. Fear Campaign
4. Powershifter
5. Christploitation
6. Oxidizer
7. Controlled Demolition
8. Designing The Enemy
9. Metallic Division
10. Final Exit
11. Crash Test (bonus)