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Chaque année a son lot de grosses sorties que tout le monde attend. La planète metal fait des étirement pour être sur de pouvoir headbanger en toute sécurité une fois qu’ils auront télé…. Euh… acheté l’album. 2011 n’échappe pas à la règle avec l’arrivée de « Beast », la nouvelle galette des américains de Devildriver. Après un été fort en chocolat et une longue tournée pendant laquelle ils auront retourné l’Europe, l’attente était d’autant plus insoutenable. Nous rêvions tous d’un nouvel album de Devildriver qui viendrait nourrir cette flamme qui nous anime tous : celle de ce bon vieux Pray for villains qui, quoi qu’on en dise, nous à tous mis une baffe sur cd ou en live.
Au fil des albums, j’ai toujours trouvé la musique de Devildriver puissante et massive mais relativement inconstante. Une qualité inconstante entre les albums et au sein de ces mêmes albums. Pour preuve –à mon sens-, l’éponyme qui au delà de deux ou trois tubes me semble assez insipide. Je sais que je vais m’attirer des foudres à cet instant mais c’est ainsi.
Alors, qu’en est-il de ce Beast ? A vrai dire, dès la première écoute on comprend que ce ne sera pas l’album de l’année. Un peu comme le Beaujolais nouveau, on l’attend, on l’attend, et on est déçu. Cette déception tient à deux facteurs qui, avec l’âge, me semble le plus important pour un groupe à savoir l’originalité et les paroles. Si je désespère en ce qui concerne ce dernier élément qui n’a jamais progressé depuis le début, l’originalité fait clairement défaut à ce dernier opus. Si Dead to Rights fait commencer un titre sur les chapeaux de roues avec un John Boecklin toujours aussi bon et un Dez Fafara sous acides, la mayonnaise ne prend pas. La musique de DD est certes parfois méconnaissable (et originale !) comme dans Coldblooded qui sonne plus death mélodique que jamais, on retrouve des compositions plates et sans saveurs dans le cœur de l’album. Palme du genre à Shitlist, décousue et surtout déjà entendue. On dirait que le groupe s’autopompe.
Et là, sorti de nul part, Black Soul Choir redonne le sourire à tous ceux qui n’attendaient plus rien de cet opus en leur offrant un titre punchy, agressif et enfin avec cette petite touche d’originalité tant attendue. Malheureusement, il s’avère que c’est une reprise de Horsepower. D’un coup la magie s’évapore et on se dit que c’est triste que le meilleur titre d’un album soit une cover.
Heureusement, certains titres comme You Make Me Sick viennent nous rappeler que l’on écoute du metal extrême. Des riffs bien groovys aidés par une double pédale toujours aussi rythmée et juste. Devildriver fait du Devildriver, et à défaut d’être transcendant c’est plaisant. Heureusement que ce titre et Dead to Rights viennent sauver l'honneur des natifs de Santa Barbara.
Si les compositions ne m’ont globalement pas convaincues, je dois avouer que Mike Spreitzer et Jeff Kendrick n’ont jamais été aussi bon avec un jeu de guitare propre et un son vraiment plaisant. Certains solo sont justes et bien pensés… Mais non, décidemment, entendre Devildriver avoir des tendances à la Children of Bodom sur certains ponts, et plus généralement d’avoir à faire à un opus penchant fortement vers le mélodique ne me sied pas. Très honnêtement, c'est John Boecklin qui a maintenu mon éveil jusqu'à la dernier seconde de cet album.
Du travail de composition à l’écriture en passant par une pochette des plus infâmes, ce nouveau Devildriver ne m’a pas balayé comme ils l’avaient fait par le passé. Néanmoins, je me rappelle de ma mine déconfite alors que j’écoutais Pray For Villains il y a deux ans, et je ne désespère pas de changer d’avis une seconde fois, les écoutes se faisant.
En attendant…
A ne pas manquer : Dead to Rights, You Make me Sick, Black Soul Choir.
1. "Dead to Rights" 4:53
2. "Bring the Fight (To the Floor)" 3:33
3. "Hardened" 5:46
4. "Shitlist" 4:04
5. "Talons Out (Teeth Sharpened)" 4:20
6. "You Make Me Sick" 5:18
7. "Coldblooded" 4:06
8. "Blur" 4:58
9. "The Blame Game" 4:00
10. "Black Soul Choir" (16 Horsepower Cover) 5:07
11. "Crowns of Creation" 4:55
12. "Lend Myself to the Night" 4:01
