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Le cap du second album n’est jamais une étape facile pour de nombreux groupes… Faut-il continuer dans sa lancée en risquant de pondre à chaque fois le même album ou alors, essayer de se mouiller à nouveau, innover, au risque de ne pas plaire aux fans de la première heure ? Voilà le dilemme auquel était confronté DevilDriver après un premier album éponyme des plus prometteurs…
Hélas pour moi, l’attente de ce second album du groupe de Dez Fafara n’en valait pas la peine, même si The Fury Of Our Maker’s Hand n’est pas fondamentalement mauvais. Alors, keskicloche me direz-vous ?! Et bien, il manque tout simplement une âme à cet album qui souffre d’un manque flagrant de saveur.
Mais avant de faire la critique de cet album, commençons par encenser ce qu’il se doit. Tout d’abord, la musique de DD a su évoluer dans le bon sens, abandonnant ce côté trop neo pour un son plus dans la veine death / thrash mélodique suédoise aux plans tout droit tirés d’un album de Soilwork, voire Dark Tranquillity comme sur Pale Horse Apocalypse. Ajouté à cela une production et un mix irréprochable signé LE monsieur de Roadrunner Records : Colin Richardson. Enfin, mélangez le tout avec une mutation de la voix de l’ex-hurleur de Coal Chamber vers un chant plus metal, compréhensible et moins phrasé voire haché, ainsi que de gros progrès techniques indéniables de la part des musiciens du groupe.
Cependant, la formule DevilDriver reste inchangée sur les titres les plus efficaces à grand coup de renfort de la part d’une double pédale qui vrombit, de riffs thrashs et d’une agressivité hors norme pour un rendu de hits tels que End Of The Line, Hold Back The Day ou l’énormissime Sin & Sacrifice (qui sont d’ailleurs les trois titres disponibles sur l’E-Card du groupe, comme me l’a fait remarqué un certain chroniqueur durant le Fury Fest).
Mais alors où est donc le problème avec ce second album de DevilDriver après tant d’éloges ? Et bien, je vous répondrai facilement… Tout le reste ! En effet, mis à part quelques titres bourrés de bonnes idées, la majeur partie des morceaux ne passent pas le cap de la troisième écoute voire même de la seconde. Un titre tel que The Fury Of Our Maker’s Hand ne produit comme seule réaction l’ennui de mon appareil auditif surtout avec cet horrible phrasé chant clair qu’utilise Dez. Chaque riff, chaque break, chaque structure sonne déjà entendu et chaque plan devient trop prévisible dès la première écoute.
Au final, on ressort frustré de ces 50 minutes d’écoutes intensives, le potentiel est bel et bien là, mais les Américains n’ont pas su exploiter tout le talent dont ils disposent et c’est bien dommage. Ripped Appart en est l’exemple type, on sent le potentiel du groupe, la rythmique est imparable et pourtant il y a ce petit truc qui manque et qui fait que le titre tourne en boucle.
Il ne manque sûrement pas grand-chose à cet album pour le rendre excellent, mais c’est ce pas grand-chose qui fait retomber DevilDriver au sein des groupes communs pour adolescents recherchant leurs premières sensations extrêmes après avoir essayé successivement Linkin Park, KoRn, et SlipKnoT…
1. End Of The Line
2. Driving Down The Darkness
3. Grinf**ked
4. Hold Back The Day
5. Sin & Sacrifice
6. Ripped apart
7. Pale Horse Apocalypse
8. Just run
9. Impending Disaster
10. Bear Witness Unto
11. Before the Hangman’s Noose
12. The Fury Of Our Maker’s Hand