Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Pour la 86ème fois, les équipes de Horns Up ont fait le tour de la toile, des sites spécialisés et de leurs amis bien placés pour vous proposer une sélection de ce qui mérite toute votre attention. Et comme vous nous connaissez par coeur, vous savez que l'on va ravir toutes les oreilles, du prog au post-punk en passant par le black metal. Alors avant d'aller profiter du soleil enfin réapparu, mettez vous une petite dose de metal sombre dans les esgourdes ! 

Leprous | Limbes | Opium Warlords | Bütcher | Kanonenfieber| Oranssi Pazuzu | Nightwish | Wormwitch 

Leprous

Storyteller : Un nouveau single de Leprous, c'est bien sûr un événement. Le groupe a acquis une telle notoriété dans le monde du prog, de par sa musique mais aussi la personnalité de ses membres, que les fans se sont jetés sur l'annonce d'un nouvel album pour cette année. Il faudra cependant patienter pour écouter Melodies of Atonement, qui sortira en août. Titre à la croisée des chemins, rempli d'émotions, d'énergie, de distorsion et de sons électroniques, « Atonement » est une plongée dans l'esprit du chanteur Einar et de son sentiment de culpabilité. Vous allez sentir chaque seconde comme un déchirement, une violence enrobée dans ce que seul Leprous sait faire : de la beauté. Un vrai hit. On sait que le reste sera dans le même ton, donc il faut que le temps passe vite.

Limbes

Dolorès : Le retour de Limbes, ce sera le 5 juillet chez Frozen Records ! Un premier titre vient donc d'être dévoilé, « Buffet Frigide » et ses presque 12 minutes de poésie chaotique. S'y mêlent les hurlements emblématiques de l'unique âme derrière Limbes depuis le début du projet et le chant de kariti (projet orienté darkwave/dark folk), et cela, avec une extrême beauté. La lente progression a clairement un sens, laissant aux chants l'occasion de s'étirer de façon entêtante, mais aussi permettant aux parties de guitare de prendre forme et d'éclater comme tout bon titre de black atmosphérique le devrait. De quoi clairement éveiller ma curiosité quant à la suite de l'album, Liernes, mais aussi une bonne manière de découvrir kariti.

Opium Warlords

S.A.D.E : L'infatigable Albert Witchfinder continue de mener de front des projets aussi divers que particuliers, et c'est avec Opium Warlords qu'il reviendra le 13 septembre, toujours chez Svart Records. Et avec l'annonce de l'album et ce premier single, « Erotomania », une foule de questions se posent. Déjà, est-ce bien sérieux que cette tracklist fasse 24 titres ? Si le format des titres est sur le modèle du single dévoilé, c'est OK, mais pitié pas 24 morceaux de quinze minutes Albert. Et puis quand on lance le single, les interrogations continuent. Où est passé le drone doom ? Où sont passée les ténébres ? « Erotomania » est un complètement différents des dernières sorties d'Opium Warlords, lorgnant vers un post-punk étrange et habité par la voix toujours aussi étrange et reconnaissable de Witchfinder. Bref, difficile de savoir sur quel pied danser avec ce premier extrait, mais comme toujours avec le facétieux finlandais, ma curiosité est éveillée.

Bütcher

Circé : Il y a 4 ans, Bütcher s'imposait comme un groupe à suivre dans le revival speed metal. 666 Goats Carry my Chariot était un enchaînement de tubes qui ne réinvente rien mais coche toutes les cases du bingo : les riffs galopant à faire headbanger sans répit, les solos vertigineux, les refrains clichés composés de 2-3 mots à scander en boucle en live... Vous aussi, vous avez envie de vous secouer la tignasse jusqu'à ce que toutes vos neuronnes crèvent ?

Ca tombe bien, les Belges sont de retour. Le morceau s'appelle « Speed Metal Samourai », et ce titre dit vraiment tout ce qu'il y a à savoir. Ca gueule fort, ça enchaîne riff sur riff, une petite mélodie au milieu, puis solo sur solo à un tempo déluré ; c'est rapide et épique et c'est tout ce qu'on demande. Ah, et oui, si vous en doutiez, la cover est kitsch. Pas de nouvelles précises sur l'album à venir, mais il n'y a pas de doute à avoir : the iron bitch is back !

Kanonenfieber

Matthias : Alors qu'il a visiblement pris goût au live – et ce, avec plusieurs formations différentes – le multi-instrumentiste Noise arrive encore à nous sortir des singles en rafales pour Kanonenfieber. À chaque fois, la réaction est la même : on se demande quand sortira un nouvel album. Mais chaque fois, on se dit aussi que cet hybride entre black mélodique et deathcore fait quand même drôlement mouche. Et c'est encore une victoire avec ce « Menschenmühle » – oui, le morceau porte le même nom que l'unique album, sorti en 2021. Soyons clairs : ça n'est pas le titre le plus original de Kanonenfieber. Mais difficile d'imaginer plus efficace que ce « Deutschland, Deutschland, Vaterland ! » ; véritable mantra d'apocalypse pour le grand suicide collectif européen. Parmi tous les groupes inspirés par la Grande Guerre dans la division black metal, Kanonenfieber fait très clairement partie des plus inspirés. Restera, et je le dis à chaque sortie, à savoir garder de l'élan sur la longueur. À quand des champs de bataille moins connus à aborder en musique ? De la guerre de course dans le Pacifique aux campagnes du Tanganyika, la matière ne manque pas.

Oranssi Pazuzu

Circé : Le bien drôle d'oiseau qu'est Oranssi Pazuzu reprend son envol en 2024, pour nous emmener encore plus loin dans des contrées abstraites et inhospitalières. Mestarin Kynsi, véritable bad trip du fond des enfers, nous avait retourné le cerveau et les tripes il y a déjà 4 ans. Peut on aller encore plus loin ? Oui et non, semble nous dire leur nouveau single, « Muuntautuja ». On y retrouve l'ambiance austère, les bidouillages électroniques pour seule musique, couplée des hurlements dérangés et blindés d'effets du chanteur. Mais « Muuntautuja » délaisse aussi la folie qu'on retrouvait dans l'album précédent : plus linéaire, plus froid, le morceau part moins dans tous les sens. Cela marchera sûrement sur une bonne partie de leur auditorat, mais je le trouve pour ma part moins viscéral. Je ne suis pas prise aux tripes, mais au contraire légèrement ennuyée par un morceau que je trouve finalemen,t assez vide.

Il est cependant dur de juger un morceau isolé du groupe : attendons l'album complet pour voir comment il s'y insère et quelle sera la tonalité globale de l'oeuvre. Le groupe n'a pas donné d'information plus précise à ce sujet, si ce n'est qu'il est en effet dans les tuyaux.

Nightwish 

Storyteller : Pour préparer leur album Yesterwynde qui arrive en septembre, Nightwish lâche un énorme morceau de plus de huit minutes. « Perfume of the Timeless » est une performance musicale et visuelle. Une histoire d'origines, de créatures fantastiques et de plongeurs en apnée. Tout cela rend la vidéo à la fois très théatrale et parfois terriblement kitsch. Quant au morceau, c'est une belle histoire que Nightwish sait parfaitement conter avec l'appui des claviers propres au metal sympho et une Floor Jansen qui sublime cette narration. De quoi ravir les fans. 

Wormwitch

Circé : Le Canada et l'Amérique du Nord de manière générale ont été assez prolifiques dernièrement en jeunes groupes de black metal, et Wormwitch fait sans conteste partie du haut du panier. D'origines black/punk, le groupe s'est dirigé momentanément vers quelque chose de plus mélodique - voire teinté de folk, et semble depuis revenir vers un black très frontal. Leur prochain album, sobrement intitulé Wormwitch, sortira le 26 juillet, toujours chez les excellents Profound Lore. « The Helm and the Bow », premier single, n'a plus grand chose de tout cela. Enchaînement de riffs de brutal black, la première moitié assomme sous une déferlante de blasts et de riffs à peine discernables qui relaient le chant à un vague écho lointain enfoui sous tout ce chaos, avant de passer à une section plus mid tempo et efficace, qui laisse un peu plus de place aux riffs puis au chant sur la fin. Un morceau plein de rage, sans compromis, qui prend la direction de Wolf Hex encore plus loin.