10 groupes à ne pas rater au Rock in Bourlon 2024
lundi 13 mai 2024Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.
Comme l'an passé, une partie de l'équipe de Horns Up sera bien évidemment présente au Rock in Bourlon les 21, 22 et 23 juin 2024. Véritable coup de coeur pour nous, ce festival situé près de Cambrai (Pas-de-Calais) a clairement plus d'un atout dans son sac. Une programmation éclectique qui vogue entre musiques extrêmes et groupes plus accessibles, proposant au passage quelques pépites rarement ou jamais vues par chez nous et une ambiance absolument parfaite dans un site à taille humaine. Pour plus d'infos et faire un tour sur la billetterie en ligne (avec un pass 3 jours à prix libre, 30€ minimum, si ça ce n'est pas donné...) : c'est par ici.
On vous propose 10 groupes (bien que la liste soit loin d'être exhaustive) à ne pas louper au Rock in Bourlon, histoire de vous familiariser avec l'affiche un petit mois avant l'événement.
Sanguisugabogg | Thirdface | h e a l t h y l i v i n g | Wormrot | Nebula | JAD | Fluisteraars | Jivebomb | Hulder | False
Sanguisugabogg
Death metal - États-Unis
Samedi
Pingouin : Le premier festival de l'été, c'est l'occasion, pour celles et ceux qui en ont besoin, de débrancher les neurones pour de bon. Rien de plus adéquat pour cela que d'aller voir Sanguisugabogg. Toujours auréolé du succès d'estime de son premier EP provocateur, le groupe de l'Ohio défend son dernier album depuis de nombreux mois sur scène. Bien que je n'aie pas des masses apprécié ce deuxième opus, j'ai quand même beaucoup de respect pour Sangui, groupe à l'éthique et à l'énergie inégalées ou presque dans le death metal actuel. De plus, je confesse n'avoir jamais encore jamais vu le groupe en concert, alors qu'ils tournent quasi-constamment, et souvent en Europe. Bref, hâte de secouer la tête et d'envoyer des mandales sur du slam à breakdowns en souriant niaisement.
Thirdface
Hardcore - États-Unis
Samedi
Raton : Il est très probable que le nom de Thirdface ne vous dise rien et pour cause, le groupe étasunien n’a encore jamais foulé le sol européen. Le Rock in Bourlon marquera même la toute première date des natifs-ves du Tennessee sur le vieux continent, avant de passer par Paris, l’Allemagne et l’Outbreak Fest. Thirdface a marqué la scène outre-Atlantique en 2021 avec son premier album, Do It With a Smile, dans un registre hardcore rapide / powerviolence. Porté par le charisme de sa chanteuse Kathryn Edwards, que vous avez aussi pu voir chez Soul Glo, le groupe ne s’encombre pas de gimmicks et livre un hardcore brut, viscéral et luttant contre les structures d’oppression. Si vous aimez GEL, SPY ou encore Fluoride, soyez au rendez-vous le samedi devant la scène du Paon.
h e a l t h y l i v i n g
Doomgaze - Royaume-Uni
Dimanche
Di Sab : Depuis une petite dizaine d’année, le shoegaze se fait une place de plus en plus importante dans le paysage metal, Nothing ayant grandement contribué à cela. La mélancolie inhérente au genre s’allie parfaitement avec le doom. Healthyliving l’a parfaitement compris et a sorti l’année dernière le très honnête Songs of Abundance, Psalms of Grief. Empruntant autant au rock indé qu’au doom tout en lorgnant vers la partie rock de la carrière d’Emma Ruth Rundle, le groupe est en phase avec son époque et il a fort à parier que la prestation du dimanche soir fera partie des temps forts du festival.
Wormrot
Grindcore - Singapour
Vendredi
Matthias : S'il y a un style ô combien foisonnant mais desservi par ses dérives, c'est bien le grindcore. Désolé, mais les délires pornos ou scatophiles, ça n'est vraiment pas pour moi – d'autant que je déteste le pig squeal. Et je me rends bien compte que je me retrouve avec un a priori négatif pas toujours justifié. Car il existe du vrai grindcore, et Wormrot est clairement du lot. Le groupe singapourien fait même maintenant partie des confirmés du genre, à hurler tous azimuts ses compositions en rafales, où on retrouve encore des riffs issus des caves à punks des années 80. Pas deux morceaux pareils, pas un morceau de plus de 2 minutes 50, mais avec une fibre sociale en béton armé du début à la fin ; ça c'est le grindcore comme je peux l'aimer, avec son petit arrière-goût de Napalm Death plus subtil qu'il n'y parait.
Nebula
Stoner - États-Unis
Dimanche
Di Sab : Après un regain d'intérêt il y a 10 ans (entre 2012 et 2018), l’intérêt pour le stoner / doom / sludge a décru. Depuis lors, les festivals spécialisés se sont réorientés : le Roadburn en étant un parfait exemple. Le Rock in Bourlon a également évolué dans ce sens. N’étant pas venu depuis 2017, la programmation s’est bien ouverte depuis. Néanmoins, la présence de Nebula rappelle les origines fuzzées de l’évènement. Groupe légendaire s’il en est, qui n’a pas eu le succès de ses contemporains Fu Manchu et Kyuss, le trio semble être capable de braver n’importe quelle adversité pour propager son stoner aride. La dernière en date, la mort de leur bassiste Tom Davies, n’a pas réussi à stopper la soucoupe Nebula qui se posera le dimanche à Bourlon.
JAD
Punk hardcore - Pologne
Samedi
Matthias : Se faire gueuler dessus, c'est bien, mais c'est toujours mieux en polonais. C'est d'ailleurs pour ça que je prêche régulièrement pour la nouvelle scène de black metal avant-gardo-pété à la Gruzja, un groupe qui d'ailleurs aurait parfaitement sa place ici. Une autre fois peut-être, mais Bourlon nous offre quelques autres groupes polonais prêts à éructer leur bonne humeur proverbiale, et personnellement, j'irai profiter des crachats radioactifs de JAD. C'est du punk hardcore sans fioritures à l'ancienne, du genre à descendre des bières au nom imprononçable tout le samedi entre deux barres d'immeubles qui s'effritent comme la sécurité sociale, parce qu'il n'y a foutrement rien d'autre à faire. Piailler sur les lendemains qui chantent, c'est bon pour les hippies ; JAD est là pour une petite leçon de brutalisme qui aère un bon coup les tympans et les neurones.
Fluisteraars
Black metal - Pays-Bas
Samedi
Dolorès : Alors qu'un album visiblement très ambiant est sur le point de paraître, leur tout premier live au Roadburn cette année nous a confirmé que Fluisteraars choisit plutôt de dégainer des murs de son sur scène. Difficile de nier que Bloem, sorti en février 2020, a été une bande son importante pour les fans de black metal sensibles pendant le(s) confinement(s), au point d'obtenir une place très particulière dans le paysage extrême des années 2020 et participant, au passage, à nourrir et diffuser la scène néerlandaise. Enfin, nous pourrons profiter de la puissance live des compositions de ce petit chef-d'œuvre et des opus qui ont suivi (divisant toutefois un peu plus l'opinion). Mink, tête pensante de Fluisteraars, accompagnait Omar avec Iskandr l'an passé et c'est un énorme plaisir de savoir que le duo de choc sera présent au Rock in Bourlon cette fois encore. A ne pas louper également : Dool, qui semble ravager les écoutes de début 2024 avec son troisième album, également un représentant important de la belle scène néerlandaise.
Jivebomb
Punk hardcore - États-Unis
Samedi
Raton : Baltimore est une terre promise pour le hardcore dont l’identité sonore a été évidemment marquée par le cyclone Trapped Under Ice. C’est aussi vrai pour le prometteur quatuor Jivebomb, même si le groupe s’en émancipe en y ajoutant des influences punk évidentes. Potion survitaminée qui conjugue la rugosité joviale du punk avec la menace nerveuse du hardcore, la musique de Jivebomb va sans aucun doute faire l’effet d’un cocktail molotov sur la plaine de Bourlon. Ce sera aussi leur première tournée européenne donc si vous appréciez Buggin, Anklebiter ou Restraining Order et que vous voulez voir des visages qui renouvellent la scène, le rendez-vous est le même : scène du Paon le samedi.
Hulder
Black metal - États-Unis
Vendredi
Dolorès : Oui, ce n'est ni la première ni la dernière fois que vous entendrez parler de Hulder en ces pages. On a clairement un bon noyau de fans dans la rédaction et, puisque le dernier album (Verses in Oath, 2024) est si qualitatif, je me languis de voir le projet prendre forme en live. Le personnage de Marliese me fascine : sous sa longue chevelure blonde se cache une ermite attachée à sa forêt nord-américaine et au folklore belge familial. Bien que des musiciens la rejoignent sur scène, Hulder est bien son projet personnel. Sans m'être penchée sur autre chose que ses deux albums pour le moment, je dois dire que j'accroche complètement à son black metal rugueux, mid-tempo voire down-tempo, parfois old school et parfois plus atmosphérique, parfois porté par quelques claviers et chœurs qui donnent un souffle médiéval à l'ensemble. Un projet que j'ai très hâte de voir sur scène le vendredi soir.
False
Punk d-beat - France
Samedi
Pingouin : False fait figure de régional de l'étape sur cette affiche, et représente l'une des franges les plus underground du punk hardcore à l'heure actuelle : le fastcore/street punk avec une vibe powerviolence sans compromis, à la Jodie Faster / Ten Minutes Later. Vous ne lirez pas leur nom en haut d'une affiche, mais plutôt près des notes de bas de page, détails essentiels d'une scène riche et vivante qu'ils font vivre au jour le jour. Ne vous attendez pas à autre chose qu'à du d-beat et descentes de toms frénétiques pour accompagner des paroles scandées, 100% anti-autoritaires.
Pas de hype ni de temps mort chez False, juste du punk, du punk, et encore du punk. « Cherche pas ! La bagarre à mes copains ! »