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1995, l'année fatidique pour Cathedral. Le groupe qui est devenu une icône du Doom dès son premier album, Forest Of Equilibrium, a pris un virage plus Stoner avec la sortie en 1993 de son deuxième album, The Ethereal Mirror avec les tubes qu'on lui connait (« Ride », « Midnight Mountain »). Après la sortie de maxis dont le Cosmic Requiem en 1994 et après avoir trouvé une stabilité dans le line up avec un nouveau batteur, Brian Dixon, et un nouveau bassiste, Leo Smee, qui formeront, avec Lee Dorrian et Gaz Jennings, la formation la plus connue du groupe (toujours en place au jour d'aujourd'hui), Cathedral va sortir ce qu'il a fait de mieux dans sa période Stoner avec The Carnival Bizarre.
Pour savoir à quel point The Carnival Bizarre était une pépite pour moi, il a fallu du temps. C'est au bout de quelques mois que je me suis réellement rendu compte que cet album revenait régulièrement dans mes oreilles. J'avoue qu'au départ, cet album à mon esprit, c'était « Hopkins (The Witchfinder General) » et le reste. Ce titre, c'est juste LE tube du groupe. Le morceau qui avec « Ride » n'est jamais délogé de sa place de choix dans les setlists. En plus de son caractère ironique qui permet de rentrer plus facilement dans le trip (Les dialogues du film), ce morceau est une vraie bombe en termes d'énergie et d'attraction. Il peut arriver que certains tubes lassent à la longue mais pas « Hopkins (The Witchfinder General) ». Ce qui en fait, par conséquent, un titre culte absolu.
The Carnival Bizarre, c'est un peu l'histoire de la fausse machine à tubes par excellence. D'autant plus avec l'enchainement de départ « Vampire Sun », « Hopkins (The Witchfinder General) » et « Utopian Blaster » (avec un certain Tony Iommi de Black Sabbath en guest) qui ne fait pas dans la dentelle. C'est ce genre d'albums que l'on écoute au départ pour ne pas se prendre la tête et chanter à tue tête mais qui ne lassent pas. Le morceaux sont, en effet, bien plus riches que ce que la première écoute nous laissait présager. Le titre éponyme en est un exemple parfait avec son refrain aussi génial que sa partie instrumentale qui s'éternise, qui s'éternise au point de durer 8'35. On est, je vous l'accorde, très loin de « The Garden » et ses vingt sept minutes sur The Garden Of Unearthly Delights. Pour un titre de Stoner, huit minutes, c'est tout de même conséquent. Et, il n'est pas le seul dans ce cas là puisqu' « Inertias Cave » (et son final en hommage au « Moby Dick » de Led Zeppelin) et surtout « Electric Grave », et son solo final qui ne finit jamais, sont de faux tubes. On se rend alors compte que l'ésotérisme, bien que quelque peu caché, est une partie importante (fondamentale ?) de la musique de Cathedral. Il n'y a bien que l'onirisme et l'innocence de l'ovni qu'est « Blue Light » pour me faire mentir.
Je vous parle de Stoner depuis le début de la chronique mais c'est omettre un chainon fondamentale, lui aussi, de la personnalité de Cathedral : Le Doom. Dès lors, on ne peut décemment pas écrire une chronique de The Carnival Bizarre sans parler de l'effrayante « Night Of The Seagulls » (Non. Rien à voir avec Steven. Davantage avec Eric Cantona) qui détient l'essence du Doom que Cathedral pouvait proposer quatre ans auparavant sur Forest Of Equilibrium. Une musique lugubre qui contraste clairement avec les trois premiers titres en mettant l'auditeur particulièrement mal à l'aise. Dans ce style, « Fangalactic Supergoria » bien que plus rapide, n'en est pas pour autant plus rassurante avec la trompette de Kenny Ball totalement décadente un peu dans l'esprit de Shining (le groupe norvégien, pas celui de Kvarforth).
The Carnival Bizarre porte bien son nom. C'est un état d'esprit étrange dans lequel la mort côtoie l'humour qui lui-même, s'accroche au bras de l'occulte. Un album énergique mais surtout riche, très riche qui se révèle un peu plus à chaque écoute. C'est d'ailleurs toujours ce qu'a fait le charme de Cathedral mais avec The Carnival Bizarre, il n'y a pas de temps morts et jamais de morceaux plus faibles, simplement différents mais qui accrochent toujours. Le groupe arrive à se contenir un minimum pour ne pas partir dans tous les sens comme certains autres albums de leur discographie ont pu le montrer. L'album de la maturité somme toute. Une vraie réussite en tout cas et une pierre angulaire du Stoner à mon humble avis.
1. Vampire Sun
2. Hopkins (The Witchfinder General)
3. Utopian Blaster
4. Night of the Seagulls
5. Carnival Bizarre
6. Inertias' Cave
7. Fangalactic Supergoria
8. Blue Light
9. Palace of Fallen Majesty
10. Electric Grave