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Une nouvelle exploration musicale…
Il était dit qu’"Above" marquait la fin d’un cycle, d’une ère ou le début d’une autre selon les avis. Peintres en constante évolution d’une humanité démystifiée et déshumanisée avec le temps, "Above" marquait, après les contemplations spirituelles passées, la marque d’une frappe sourde, brutale et effroyablement intense. Il était une antithèse au voyage ambiant d’"Era One" de telle sorte que la volonté de le démarquer de la véritable carrière des suisses avait, comme ce fut le cas de ce dernier, été envisagée. La suite s’annonçait passionnante, Samael allait-il envisager une toute autre direction artistique ?
La créature des enfers, comme un présage de sa future expression, ne livrera pas ses plans complets dans un premier temps, et préfèrera n’offrir à ses hordes de serviteurs que quelques lambeaux de son futur méfait. L’intitulé surprend alors…"Antigod"…l’antéchrist. Samael reviendrait-il à ses débuts ? La bête furieuse et bestiale d’antan ? Ou ce patronyme s’inscrivera-t-il naturellement dans la lignée d’"Above" ? (littéralement « au dessus »)
Que d’interrogations pour cet ep sobrement illustré par cette étoile à dix branches (évocation des dix commandements ?) qui finalement n’offrira que son titre-track en guise de nouveauté.
L’auditeur partira initialement sur un sentiment d’inachevé envers un produit si peu intéressant sur le fond…
"Antigod" retentit…dès les premiers instants tout est clair. "Above" n’était qu’une passade, la suite logique de "Solar Soul" débute ici. La même atmosphère romaine, proche d’un peplum (ces claviers martiaux, écrasants et massifs) se déploie d’une musique lourde, noire et lente. Les riffs sont épais, une ambiance tragique émane des claviers alors que les guitares sont techniquement d’une sobriété presque dérangeante. Vorph est, quand à lui, toujours aussi fidèle à lui-même, sa voix ne semblant aucunement affectée par le temps ou le poids des années, restant d’une amplitude, d’une noirceur d’un élitisme malsain (cette sensation de devoir obéir, d’être soumis sous son commandement…). Le morceau s’écoute mais reste étrangement froid, ne dégage pas d’émotions, ou du moins beaucoup moins que sur les précédents travaux des suisses, à l’instar justement d’un Solar Soul qui aura profondément divisé les admirateurs.
Puis vient une tentative qui ne sera probablement pas soutenu de tous…une reprise actuelle d’un des morceaux les plus emblématiques de "Worship Him" : "Into the Pentagram". La durée parle d’elle-même…la composition s’est vu amputée de plus de deux minutes, de son aura minimaliste, de cette impression d’entendre un démon chuchoter à son oreille, de vivre une cérémonie damnée et maudite. Le son tranchant et glacial s’est évaporé au profit d’une interprétation beaucoup plus cinématographique, presque holywoodienne, grandiose et épique, à des années lumières de la noirceur initiale. Ici, c’est sans contexte les claviers et les arrangements qui procurent l’émotion, et non les hurlements de Vorph. La différence se fait encore plus flagrante lorsque les deux morceaux sont comparés…ils sont aujourd’hui simplement différents. Et toujours cette aura antique qui ne saurait me toucher…
S’il s’ajoute une version inutile et complètement ratée d’"Antigod" (les remix sont pourtant parfois très réussis…), on pourra apprécier des live sympathiques d’un "Reign of Light" faiblard (les claviers ont été complètement modifiés et la magie de la version studio s’étiole…) et d’un "Slavocracy" beaucoup plus agressif et imposant, malgré un son parfois approximatif mais une interprétation très, voir trop, carrée. "Ten Thousand Years", instrumental sans guitare ni percussions, terminera l’introduction du périple à venir…
Une ascension qui ne donne pourtant pas forcément envie de voir plus loin, de se pencher plus, de peur de se retrouver face à une chute qui ne pourrait qu’être déception et haine. Samael dévoile une copie d’assaut bien peu concluante, à l’instar d’un jeune effronté qui se verrait piégé dans les mécanismes mercantiles d’un monde qu’il contemple pourtant. "Antigod" est plus ou moins inutile…"Antigod" n’apporte rien, si ce n’est une appréhension que les suisses devront vite dissiper…très vite…
1. Antigod
2. Into the Pentagram (2010)
3. Reign of Light (Live)
4. Slavocracy (Live)
5. Antigod (Dark Night Remix)
6. Ten Thousand Years