Death metal et science-fiction : une oreille dans les étoiles, une autre dans les enfers.
Ca fait quelques semaines qu’une communication bien rôdée s’est mise en place, le genre de triomphe routinier auquel a droit l’un des plus grands groupes de death metal du monde, puisque le 11e album d’Obituary sort ce vendredi. Les fans ont donc précommandé, les blogueurs ont griffé leur calendrier de publication d’une petite croix, et Relapse Records s’en donne à coeur joie, en repostant incessamment ce magnifique artwork signé Mariusz Lewandowski, ultime commande du renommé graphiste disparu en juillet dernier (R.I.P.).
Bref, Obituary sort son nouvel album, tout le monde en a entendu parler, et forcément on l’a écouté avec attention et enthousiasme, même s’il faut bien se l’avouer, 34 ans après Slowly We Rot, les génies floridiens ne suprennent plus personne, et ont même plutôt tendance à nous ennuyer.
D'emblée les frères Tardy sortent leur palette habituelle. Sur « Barely Alive » le chant écorché de John habille un riff tapissé par le roulement des tambours de son frère Donald, le tout suivi du petit solo inaudible entre les deux premiers couplets. On est alors parti pour trois quarts d’heure de rouleau compresseur, comme on l’entend à chaque album depuis Frozen in Time (chouette album qui remonte quand même à 2005). Les quelques singles finement sélectionnés pour la promotion de l’album ne surnagent même pas : « The Wrong Time » et « Dying of Everything » font figure de fillers, bien que pas entièrement insipides (le dernier break de « Dying of Everything » a le mérite de vous accrocher l’oreille). Et c’est avec « My Will to Live, » le dernier titre à avoir été mis en ligne avant la sortie, qu’Obituary achève de recycler sa recette de bulldozer de pachyderme qui fait le succès du groupe depuis tant d’années. Prise de risque zéro pour du fan-service maximum.
Alors la patte Obituary marche toujours : les rois du mid-tempo, des solos couinants, et de la batterie frénétique n’ont pas perdu leurs marques, seulement on ne bouge presque plus la nuque et c'est fort dommage. On ne retiendra de ce 11ème album que « By The Dawn, » titre qui à mon avis contient tous les meilleurs riffs de l’album, et les paroles contestataires de « Weaponize the Hate. » Pour le reste, on passe rapidement. En se disant que peut-être pour le 12ème album du groupe, on évitera de s'exciter comme ça. Circulez, il n'y a (presque) plus rien à voir.
Tracklist :
1. Barely Alive
2. The Wrong Time
3. Without a Conscience
4. War
5. Dying of Everything
6. My Will To Live
7. By The Dawn
8. Weaponize the Hate
9. Torn Apart
10. Be Warned