U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Les floridiens d’Obituary reviennent en 1994 avec un nouvel album sous la main. World Demise est moins oppressant que ses prédécesseurs et peut-être plus agressif… Ceci est dû au fait que le groupe possède désormais un son plus clair qu’auparavant ; à tort ou à raison, à vous de voir ? Mais pour ma part, c’est cet album qui m’a vraiment fait commencer à apprécier Obituary. Et pour ne pas rompre avec leurs habitudes, ces derniers sont toujours sous la houlette de Scott Burns et restent tout aussi fidèles à leur label Roadrunner.
L’opus commence les hostilités avec un titre aussi monstrueux que culte, "Don’t Care". Ce même morceau est sorti en EP quelques temps avant la sortie de l’album et l’on comprend rapidement pourquoi il a été choisi pour vanter les talents du groupe, tant il est efficace. Je dis efficace, car s’il y a bien un adjectif qui caractérise la musique du groupe, c’est bien celui-là ! On retrouve John Tardy et sa voix aussi mythique que le jeu de la biscotte dans les vestiaires, des riffs accrocheurs au possible et un refrain plutôt basique,… voilà comment composer un hymne au death métal ! Car même si depuis les années 90, ce style musical a très largement changé depuis ses prémices, Obituary reste et restera un exemple en matière de brutalité pour tous les groupes qui le succédèrent.
Au niveau instrumental, la formation est tout bonnement exceptionnelle. Le jeu de la batterie de Donald ( Tardy, pas Duck !) est vraiment irréprochable. Il a beau jouer la plupart du temps en mid tempo, il opère avec une précision chirurgicale. Quant aux guitares, certains riffs nous mettent en transe à l’instant même où on les entend ( le morceau titre "World Demise" ou "Splattered"), alors que d’autres mettent plus de temps à faire leur nid dans nos cages à miel. La basse est, elle, surpuissante ! Et ça n’est pas « Redefine » qui va me démontrer le contraire. Les membres nous assomment avec rythmiques de tueurs, des riffs presque groovy et des compositions ultra efficaces qui donnent envie d’headbanger à n’importe quelle heure de la journée.
Au fil de l’album, on se rend compte que la voix enragée du chanteur est un peu trop linéaire et les compos ne changent pas tant que ça, d’un morceau à un autre. Mais ce sentiment est beaucoup plus prononcé au milieu de l’album. En effet, contrairement au début et à la fin de l’album, le milieu de la galette est d’un plat déconcertant ; alors qu’à la fin de l’album, le groupe se mouille à peu avec diverses expérimentations ( comme la fin tribale à la Sepultura de "Kill For Me" ). Mais à la moitié de l’album… Il n’y a vraiment rien de bien intéressant.
Si vous connaissez Obituary, vous savez que la vitesse pure, ce n’est pas leur dada ; mais quand ils accélèrent le tempo… Qu’est ce que c’est bon ! "Solid State" et son rythme effréné, nous met l’eau à la bouche et nous frustrent même qu’ils n’aillent pas rapidement plus souvent, tellement c’est divin !
Si pour bien des chevelus, cet album n’est pas à la hauteur des autres, je le trouve particulièrement bon. Ceci est sans doute dû au fait que j’accroche plus à la production plus nette et plus actuelle. Obituary et Vader sont pour moi, un peu du même acabit, dans le sens où leur style est reconnaissable parmi des milliers et qu’ils restent toujours fidèles à leur façon de composer, album après album. Le genre des floridiens est si particulier, qu’il n’a d’ailleurs pas souvent été copié ou plagié ; les fans ont sans doute préféré « laisser à César ce qui est à César », et nous, on prend toujours autant notre pied en les écoutant…
01. Don´t Care
02. World Demise
03. Burned In
04. Redefine
05. Paralyzing
06. Lost
07. Solid State
08. Splattered
09. Final Thoughts
10. Boiling Point
11. Set In Stone
12. Kill For Me