U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Il fallait s’y attendre…Dimmu Borgir gardant un line-up stable ça n’était de toute manière pas possible, le problème c’est que cette fois-ci ce n’est non pas un mais bien DEUX départs qui ont été enregistrés du coté des norvégiens et non des moindres puisqu’il s’agit de ceux de Vortex le bassiste à la voix d’or et mais aussi et surtout de Mustis le claviériste qui avait pour habitude de composer une énorme partie, voir l’intégralité des symphonies depuis son arrivée soit depuis Spiritual Black Dimensions. Alors que l’on pouvait s’attendre à une pause plus ou moins indéterminé le temps de remettre les choses à plat, que nenni Shagrath, Silenoz et Galder aidés comme il se doit par la patte de Daray auront pris les choses à bras le corps pour nous sortir ce « Abrahadabra » de leur chapeau.
Bien évidemment Mustis parti il fallait régler au plus vite le problème des symphonies, et bien qu’a cela ne tienne le groupe décide de retenter l’expérience de l’orchestre comme se fût le cas sur « Death Cult Armageddon» mais cette fois ce n’est pas un mais bien deux orchestres qui accompagnera le groupe puisqu’outre 51 membres du Kork (Norwegian Radio Orchestra) le groupe sollicitera également l’aide de 38 membres du Schola Cantorum Choir, bref un petit paquet de monde pour un résultat qui n’en sera pas moins surprenant puisque Dimmu Borgir réussira un retour fracassant là où tout le monde s’attendait à voir le groupe se casser la gueule après un « In Sorte Diaboli » plus que bancal. Chose assez rare pour être c’est la première fois depuis « Puritanical Euphoric Misanthropia » (et à vrai dire la deuxième fois du groupe seulement) que l’album s’ouvre sur un morceau entièrement instrumental. « Xibir » est alors censé nous poser les bases d’un album qui comme son nom l’indique se tourne plus ou moins autour des préceptes d’Anton Lavey sur le satanisme et la magie noire. Après tout pourquoi pas… Autre élément d’importance à signaler c’est la première fois depuis « Stormblast » que le nom de l’album comporte un seul mot là où il en comporte d’habitude 3.
Alors réelle volonté de revenir sur le passé ou simple hasard, autant levé le voile sur leur intention de suite : non ce n’est pas avec cet album que Dimmu Borgir reviendra à ses bases. Dimmu Borgir reste bien évidemment sur les bases qui étaient celles de ses 3 derniers albums à savoir un metal symphonique grandiloquent et encore une fois dans la surenchère. Mais ne voyez pas dans ce mot « surenchère » quelconque connotation péjorative que ce soit, car la surenchère à toujours été le mot d’ordre de Dimmu Borgir. Encore plus dans le plus en somme.
Le problème du remplacement de Mustis étant résolu, restait à régler celui de Vortex. Si l’on imagine que la basse à pu être sans trop de souci reprise par Shagrath, le problème des vocaux lui posait un autre problème, et de taille. Comment donc pouvaient-ils remplacer la voix si particulière de Vortex et surtout à quoi allait ressembler l’après Vortex. Et bien c’est très simple quand un être vous manque rien n’est dépeuplé, il suffit simplement d’inviter une pléiade d’invités. Alors si l’on reconnaît sans trop de mal la voix du père Peter de Vader sur « The Demiurge Molecule » ou encore le morceau éponyme « Dimmu Borgir », Promo oblige il est plus difficile d’identifier les autres invités. A commencer par l’énigmatique voix féminine sur la première partie de « Gateways » ou encore le sosie pur jus de…Claude François (malheureusement non ce n’est pas une blague) sur « Ritualist ». Si il est plus qu’évident que ces passages risquent d’en déconcerter carrément plus d’un lors des premières écoutes, on se rend compte finalement qu’au fil du temps que ces parties se sont parfaitement bien incorporés aux différents morceaux et qu’au final c’est peut être ça qu’il manquait dernièrement dans Dimmu, Un autre type de chant clair.
Pour revenir purement et simplement à la musique, l’une des autres grosses satisfactions de cet album ce sont bel et bien les parties de batteries de Daray (Ex-Vader) qui surclassent allégrement les parties quelques peu trop cliniques pour du Dimmu Borgir du sieur Hellhammer. Le polonais à réussi à abattre un boulot phénoménale pour un résultat à la hauteur.
Et là où les norvégiens arrivent également à quelque peu nous surprendre ce sont tout simplement sur la violence de certains morceaux, une violence plus entendue depuis l’intouchable « Puritanical Euphoric Misanthropia », j’en veux pour preuve le début de « A Jewel Traced Through Coal » qui encore une fois n’est pas coutume nous montre l’étendue du jeu de Daray. Alors oui évidemment il y’a bien un ou deux titres un peu faiblards comme « Dimmu Borgir » ou « The Demiurge Molecule » qui me feront dire que cet album avait le potentiel pour être très grand mais qu’au final il ne sera juste que très bon.
Mais bon pour un album sorti à peine un an après ce qui aurait pu être un vrai cataclysme pour une majorité de groupes, Dimmu Borgir sort avec ce « Abrahadabra » un album qui montre qu’il faudra toujours se méfier de l’eau qui dort. Bien évidemment comme à chaque fois pour ce genre de groupes les détracteurs s’en donneront à cœur joie en cherchant la moindre faille pour démolir l’album et le groupe, mais pour les amateurs du groupe et du style cet album sonne un retour plus que fracassant après une « In Sorte Diaboli » quelque peu décevant.
Et que l’on ne me ressorte pas la chronique vielle de 3 ans où je le catégorisais comme une réussite hein ou je me fâche. En définitive une très bonne surprise.
1. Xibir
2. Born Treacherous
3. Gateways
4. Chess With The Abyss
5. Dimmu Borgir
6. Ritualist
7. The Demiurge Molecule
8. A Jewel Traced Through Coal
9. Renewal
10. Endings And Continuations