Bilan 2019 - Sleap
dimanche 29 décembre 2019Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Même si 2019 aura vu la sortie d’un nouveau Nile (qui m’aura d’ailleurs pas mal déçu), ce ne fut pas une année bien folle niveau musiques extrêmes pour moi. Alors évidemment, en fouillant on trouve toujours son compte, mais personnellement je retiens bien plus certains EPs ou demos que pas mal de full-lengths sortis cette année. Voilà donc ce que ça donne !
Top Metal
1. Oath of Cruelty – Summary Execution at Dawn (Dark Descent)
Un concentré de « MorbidAngelCorpse » dans une version plus thrashy, le tout exécuté par des mecs de Blaspherian, P.L.F. et Imprecation. Bref, encore un side-project improbable mais qui rentre parfaitement dans mes critères. To-tale-ment ma came !
2. Teitanblood – The Baneful Choir (Norma Evangelium Diaboli)
Certainement la sortie qui a le plus fait jaser en cette fin d’année. Je suis personnellement moins subjugué que pour Death, mais je reste totalement friand de cette formule adoptée par le groupe depuis les années 2010. Mention spéciale aux deux derniers morceaux ultra violents (avant l’outro).
3. Esoteric – A Pyrrhic Existence (Season of Mist)
Mis à part le quatrième titre sur lequel j’émets quelques réserves, je suis à nouveau sous le charme des Anglais. En particulier pour les soli ! Certains seront rebutés par la longueur de l’album – pourtant identique à celle des précédentes sorties –, mais c’est encore une fois un grand cru de la part d’un des groupes les plus uniques de la sphère Funeral Doom.
4. Blood Incantation – Hidden History of the Human Race (Dark Descent)
Même si je garde toujours une préférence pour la compil’ et le premier album, Blood Incantation confirment cette année leur position de leaders incontestables de la nouvelle scène Dark Descent. Un Death ambiancé, sombre et suffocant mais qui sait aussi se faire puissant et percutant. Tout en étant très technique et inventif, on ne tombe jamais dans le piège du démonstratif. Loin des innombrables ersatz d’Incantation, le gang de Denver multiplie les influences (de Demilich à Morbid Angel en passant cette fois par le late-Death ou même Nile) pour un cocktail unique. Assurément le genre de groupe qui redonne foi en la scène Death Metal !
5. Devourment – Obscene Majesty (Relapse Records)
Oui oui. Je ne renie pas mes années lycée : j’aime toujours énormément Devourment. Et ce nouvel album est certainement leur meilleur depuis 20 ans. Ni plus ni moins. Un retour salvateur à la formule Molesting…, et ce avec une prod’ encore plus puissante. Bref, le strike !
6. Krypts – Cadaver Circulation (Dark Descent)
Bien que je reste fan des toutes premières sorties, je reconnais que Krypts a su s’émanciper du simple copier-coller FinnDeath 90’s. Et ce troisième album prouve à quel point le combo d’Helsinki sait se renouveler. Une formule bien plus hétéroclite mais totalement cohérente, et cela accompagné d’un des meilleurs mix possibles.
7. Riot City – Burn the Night (No Remorse)
En bon connard, j’avais snobé cette sortie qui était LA grosse hype Heavy Metal du début d’année (avec le Smoulder). Et quelle erreur ! Un pur concentré de Heavy Speed 80’s à cheval entre le Priest et Exciter. Encore un album à ajouter à la longue liste du « ne surtout pas écouter en voiture »…
8. Profetus – The Sadness of Time Passing (Avantgarde Music)
Bien que le penchant Tyranny (dans lequel officient les deux guitaristes) me corresponde plus, Profetus reste une valeur sure de cette très réputée scène Funeral Doom finlandaise. Je préfère pour l’instant le précédent As All Seasons Die, mais ce nouvel album se place aisément dans les meilleures sorties « Doom Fufu » de l’année.
9. Blue Holocaust – Flesh for the Cannibal God (Headsplit Records)
Officiant maintenant auprès des infatigables Pulmo’, Pierre de Palmas constitue à lui seul l’épicentre de la modeste scène GoreGrind française. Et c’est une joie d’enfin avoir une sortie physique pour le deuxième album de son projet principal. En attendant le premier full-length de son autre excellent side-project Vomi Noir à paraitre en janvier. Cocorico !
10. Fetid – Steeping Corporeal Mess (20 Buck Spin)
Les ‘ricains transforment l’essai après l’excellente demo de 2017. L’une des rares sorties à m’avoir marqué en 2019 parmi cette mode du « Dark Death » qui inonde la scène ces dernières années. Un groupe qui sait QUAND ralentir le tempo…
Quelques mentions honorables pour les très bons albums d’Indian Nightmare, Swordwielder, Sadistic Ritual, Esophageal, Nucleus, Imprecation, Pissgrave, Crypt Sermon, Exhumed, Pentacle, Vitriol, Into Coffin, Ectoplasma, Noisem, Nocturnus…
Et comme je le disais en intro, 2019 aura été pour moi une année bien plus riche en termes de demos / EPs qu’en termes de full-lengths, donc je mentionne ici les nombreuses « petites » sorties qui ont bien plus retenu mon attention : Sijjin, Malignant Altar, Sedimentum, Ossuary, Ulcerot, Cemetarian, Blasphematory, Phobocosm, Sepulcro, Anthropophagous, Lvcifyre, Paleolithic Brain Surgery, Spräckta, Guttural Secrete, Bloodsoaked Necrovoid, Wormed, Skelethal, Sanguisugabogg et tellement d’autres qu’il faudrait un article entier pour tous les nommer…
Flop Metal
1. Toxic Holocaust – Primal Future (eOne)
Quel manque d’inspiration ! Très peu de riffs accrocheurs made in Joel Grind ressortent de ce nouvel album. Et en plus de ça, les vocaux ont totalement perdu le grain et la rugosité qui faisaient toute leur particularité. Je me contenterai du Absolute Power de Wraith en guise de lot de consolation cette année…
2. Lord Gore – Scalpels for Blind Surgeons (Everlasting Spew)
Quand l’un des groupes qui faisaient la fierté de Razorback Records dans les années 2000 se reforme pour faire du Death old school ultra lambda… Bordel mais que s’est-il passé ?
3. Opprobrium – The Fallen Entities (High Roller)
Autant la voix n’a rien perdu de sa superbe, autant les compos sont absolument IN-FECTES. Une avalanche de saccades et de passages groovies dégueulasses pendant plus de 40 minutes. Pitié, arrêtez cette blague qu’est Opprobrium et rejouez juste du Incubus…
4. Tenebrae in Perpetuum – Anorexia Obscura (Debemur Morti)
Même si les Italiens avaient déjà amorcé des changements avant leur split à la fin des années 2000, il restait encore quelques éléments à sauver. Ce n’est plus du tout le cas pour cet album de reformation, passé – à juste titre – totalement inaperçu. On a troqué le early-Gorgoroth ultra hargneux contre la mayonnaise Black dissonant à perfecto… Encore…
5. Havohej – Table of Uncreation (Hells Headbangers)
Je reconnais que je n’avais rien écouté après Dethrone the Son of God. Mais soit les sorties suivantes étaient déjà daubées, soit c’est un autre musicien, c’est pas possible ! On est passé de la meilleure facette de Profanatica à une espèce de Black Doom expérimental totalement à chier…
6. Disentomb – The Decaying Light (Unique Leader)
Grâce à cet album, on peut maintenant définitivement supprimer l’adjectif « Brutal » au Death Metal de Disentomb. C’est con, les deux premiers – dans deux registres différents – étaient loin d’être mauvais. Mais ici, à part un bon son de gratte, on se demande où est passée la violence. R.I.P.
7. Sarcasm – Esoteric Tales of the Unserene (Chaos Records)
Dans la scène Dissection-like, c’est à croire que seul Unanimated sont capables – ou en tout cas étaient capables – de pondre un vrai bon album de reformation. J’avoue que je n’avais pas écouté les récentes sorties de Sarcasm (à part l’excellente compilation), mais à part quelques rares passages, on est bien loin du Black Death suédois de la grande époque.
8. Diastrous Murmur – Santo Subito (Metal Bastard Enterprises)
Encore une définition PARFAITE de ce pourquoi les seconds couteaux du vieux Death 90’s ne devraient pas se reformer, ou en tout cas ne pas ressortir d’albums… Comme tout le monde, je resterai sur Rhapsodies in Red et rien d’autre, merci messieurs.
9. Halshug – Drøm (Southern Lord)
Je ne sais pas pourquoi je continue à suivre ce groupe. Tout le charme de l’EP Dödskontrol s’est perdu dès leur signature chez Southern Lord pour le premier album. Ce n’est pas mon genre de dire ça mais c’est à croire que ce label parvient à hipsteriser le son de tous les groupes de Punk qu’il ajoute à son roster (ok, à quelques exceptions près)...
10. Diocletian – Amongst the Flames of a Burning God (Profound Lore)
Autant Gesundrian n’était pas complètement AngelCorpse worship et comportait encore quelques éléments distinctifs, autant celui-ci suce Revenge sans aucune forme de honte. PLUS LA MOINDRE bribe d’identité. Jusqu’en 2010, Diocletian était pourtant l’un des groupes qui se démarquait le plus dans cette scène Bestial Black ultra générique. Ce n’est malheureusement plus du tout le cas…
Certains groupes que j’aime ont également sorti des albums pas mauvais, mais qui restent quand même bien en deçà de ce à quoi ils nous avaient habitués : Nile, Impiety, Rattenfänger, Horrocious, Magic Circle, Cénotaphe, Diabolic Night…
Enfin, de grosses sorties de l’année qui ont l’air de faire l’unanimité mais ne me font personnellement aucun effet : Mortiferum, Concrete Winds, Darkthrone, Mgła, Cult of Extinction, Altarage, Doombringer, etc.
Top Hors Metal
1. Test Dept – Disturbance (One Little Indian)
2. Czarface meets Ghostface (Silver Age)
3. Kokoroko – s/t (Brownswood)
4. Magma – Zëss (Seventh Records)
5. Rodrigo y Gabriela – Mettavolution (Rubyworks)
Je ne compte pas les « albums » posthumes de Rory Gallagher, Townes Van Zandt et Leonard Cohen car ce serait un peu de l’arnaque…
Flop Hors Metal
1. Alan Parsons – The Secret (Frontiers)
2. Eloy – The Vision, the Sword and the Pyre - Part II (Artist Station)
3. Goblin – The Devil is Back (Deep Red)
4. Nick Cave & the Bad Seeds – Ghosteen (Bad Seeds Ltd.)
5. The Who – Who (Polydor)
Top Live (tous styles)
1. Kraftwerk (Paris)
2. Wu Tang Clan (Londres)
3. Hate Eternal & Nile (Londres) ex-aequo
4. King Diamond (Hellfest)
5. S.O.B. (Bloodshed Fest)
6. Nick Mason (Nîmes)
7. Mitochondrion (KillTown DeathFest)
8. Chthe’ilist (KillTown DeathFest)
9. Nekromantheon (Courts of Chaos)
10. Of Feather and Bone & Tomb Mold (KillTown DeathFest) ex-aequo
Flop Live (tous styles)
1. Aborted (Bloodshed Fest)
2. Anatomia (KillTown DeathFest)
3. Pestilence (Hellfest)
4. Black Curse (KillTown DeathFest)
5. Possessed (Hellfest)
6. Mgła (Paris)
7. Venom inc. (Hellfest)
8. Vomitory (Hellfest)
9. Devourment (Hellfest)
10. Immolation (Hellfest)
Et sinon hyper dégouté d’avoir raté les dates parisiennes de Steve Hackett, Loreena McKennitt et Sun Ra. Et évidemment de l’annulation de Manowar vous savez où…
Plus bel artwork
Mariusz Lewandowski (Atlantean Kodex – The Course of Empire)
Plus mauvais artwork
Je sais pas qui mais il devrait pas être fier (Praselizer – Faecal Addiction)
RIP
Une pensée évidente pour Richard Brunelle (Morbid Angel), Roky Erickson (13th Floor Elevators), Timi Hansen (Mercyful Fate), Ginger Baker (Cream), Peter Hobbs (Hobbs’ Angel of Death), Gary Duncan (Quicksilver Messenger Service), Larry Taylor (Canned Heat), et tant d’autres…
Attentes 2020
Les albums annoncés de Internal Rot, Beyond Mortal Dreams, Ad Vitam Infernal, Ulcerate, Ecchymosis, Liturgy AD, Internal Suffering, G-anx, Sadism, Question, King Diamond, Vomi Noir, Necrowretch, Abhomine, Cénotaphe, Yacøpsaæ... Et voir enfin Mercyful Fate en live (et peut-être Xysma et Bestial Warlust) !