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Nos essentiels des années 2010 - Speed, Thrash & dérivés

dimanche 24 mai 2020
Team Horns Up

Compte groupé de la Team Horns Up, pour les écrits en commun.

Aaaah le Thrash Metal… Rarement un sous-genre n’aura été aussi cliché. Parmi toutes les branches du Metal, il s’agit certainement de celle qui s’est le plus rapidement mordue la queue. En effet, après une apparition tonitruante au début des années 80 (Metallica, Slayer, etc.), il est très vite apparu que ce style ne parviendrait pas tellement à se renouveler. Véritable croisement entre Heavy Metal et Punk, cette veine si particulière – et ô combien importante dans le développement du Metal extrême – pioche autant chez Diamond Head ou Motörhead que chez Discharge ou Venom. Vitesse d’exécution supersonique, prod’ à la fois puissante et organique, vocaux tantôt suraigus tantôt criards et arrachés, le Thrash est finalement le premier véritable genre de « Metal extrême ». Mais malheureusement, la plupart de ses représentants n’avaient presque plus rien à offrir de neuf dès la fin des années 80. Et après avoir tenté maintes hybridations plus ou moins réussies (Black, Deathrash, Prog et plans plus techniques ou même Rap et musique ethnique), le Thrash tel que nous le connaissons ne parviendra pas à passer le seuil des années 90 - à quelques exceptions près, bien entendu.

Ainsi, on a vu apparaître vers la fin des nineties le terme de « Revival Thrash » désignant les nouveaux groupes du genre s’évertuant à raviver la flamme originelle du cœur des eighties. Tantôt Crossover (Municipal Waste), tantôt Bay Area (Fueled by Fire) ou même orienté Speed MetalPunk (Toxic Holocaust), les formes du Revival Thrash se sont fort diversifiées au cours des années 2000. Et concernant la décennie qui nous occupe, certains courants de cette course au Revival semblent avoir pris le pas sur d’autres : d’un côté le Revival Thrash que je qualifierais gentiment « de supermarché » (Havok, Angelus Apatrida, Lost Society, Crisix…) avec un son à l’américaine et une esthétique « fluo » volontairement rétro à la Ed Repka ; et de l’autre le Revival plutôt orienté Speed Thrash européen et Black première vague (Deathhammer, early Ketzer, Cruel Force, Antichrist, etc.) que je rebaptiserai ironiquement « Revevil ». Tout aussi caricaturaux l’un que l’autre, ces deux registres ont largement prédominé la scène Thrash des années 2010, là encore à quelques exceptions près. Sans plus attendre, voilà donc notre sélection !

 

MidnightSatanic Royalty (2011)

Sleap : S’il y a bien un projet de Revival qui a su autant fédérer au cours des années 2010, c’est bien Midnight. Après une série de succincts enregistrements tout au long de la décennie précédente, c’est véritablement avec le premier full-length en 2011 qu’Athenar parvient enfin à percer. Et dès la première écoute, on comprend pourquoi ! Satanic Royalty est tout simplement le disque de Venom-worship le plus entêtant de ces dernières années. Accentuant juste un peu plus la rugosité des vocaux, Athenar nous délivre un enchainement de tubes Speed Thrash « evil » comme rarement on a pu en entendre. Là où beaucoup de galettes Revival Proto Black demeurent assez inégales, ce premier album de Midnight ne baisse pas une seule seconde en intensité. Que ce soit le titre éponyme, Rip this Hell, Violence on Violence, Black Damnation ou encore l’inévitable You can’t stop Steel, il n’y a pas un seul morceau à jeter. Près de 10 ans après sa sortie, Satanic Royalty tourne encore très régulièrement sur la platine de tous les aficionados du genre.

 

SpeedwolfRide with Death (2011)

Sleap : Malheureusement éclipsée par le succès de Satanic Royalty, l’énorme Ride with Death de Speedwolf n’en reste pas moins l’autre tuerie Venom-like de la sainte année 2011. Légèrement moins « evil », ce premier – et malheureusement unique – album de Speedwolf reprend les sempiternelles thématiques chères aux groupes des années 80 (la nuit, la route, l’alcool ou le vice en général) dans un tourbillon de riffs saturés ponctué de D-beat ultra entraînant. Et, en plus de l’indéniable qualité d’écriture – remarquable pour un registre aussi cliché et éculé que celui-ci, le quatuor de Denver marque également par les vocaux de son frontman. C’est comme si Lemmy connaissait une seconde jeunesse ! De la surpuissante ouverture d’album jusqu’au final catchy de Denver 666, en passant par le plus Black Death Ripper, Ride with Death s’impose comme l’un des meilleurs Motörhead-worships de ces dernières décennies. Quel dommage que les Américains n’aient pu se produire qu’une seule fois en Europe (au Mondo Bizarro de Rennes !) avant leur séparation… Par pitié, reformez Speedwolf, le monde a besoin de vous !

 

VektorOuter Isolation (2011)

S.A.D.E. : À la toute fin des années 2000, après avoir sorti quelques démos dans un relatif anonymat, un quatuor natif de l'Arizona vient remplir un vide laissé béant depuis bien longtemps. Avec Black Future, Vektor s'est immédiatemement vu placé comme figure de proue d'un genre qui n'avait plus eu de réel leader depuis belle lurette : le thrash progressif (ou technique). Et quoi de mieux pour entamer la décennie suivante qu'un album encore plus abouti, touffu, riche et complexe ? Dès 2011, les Américains remettent le couvert et balancent Outer Isolation, un voyage interstellaire aussi véloce que tortueux. Avec un riffing toujours tranchant et nerveux, bourré de plans improbables et de mélodies bizarroïdes, une vitesse d'exécution infernale et une capacité à composer des morceaux à tiroirs sans fin, ce second opus est absolument brillant. La thématique SF est à nouveau au coeur des paroles et de l'artwork, donnant encore plus de pertinence et de force à cette musique si technique. Et clairement, c'est ce qui impressionne le plus chez Vektor : sans jamais être dans la démonstration stérile, leur maîtrise technique de la composition est proprement hallucinante. Le groupe ne s'arrête jamais, le tempo à fond la plupart du temps, sans nous noyer pour autant. Et c'est, à mon sens, grâce à leurs concepts et à leurs thématiques qu'ils parvienent à faire une musique aussi narrative et de ce fait captivante.
Il n'y a pas de réel tube chez Vektor, seulement une gigantesque fresque spatiale qui défile à toute vitesse devant nos yeux écarquillés. Outer Isolation confirme le talent de ses géniteurs et se place en toute logique parmi les albums de Thrash les plus marquants de son époque.

 

HellripperCoagulating Darkness (2017)

Sleap : One-man band du tout jeune James McBain, Hellripper est au premier abord un énième groupe de cette mouvance « Revival Speed Thrash Evil Proto Black Metal Punk [rayez la mention inutile] »… Outre mon affection particulière pour les nombreux groupes de cette scène hyper générique (je l’admets volontiers), j’ai particulièrement accroché à Hellripper, et ce dès le premier EP début 2015. À la différence de beaucoup de groupes se contentant de sucer Venom, McBain semble aussi vouer un culte à la scène US. Et l’aboutissement de toutes ces années de dévotion se concrétise avec la sortie du premier full-length Coagulating Darkness en 2017.

Dès les toutes premières notes qui rappellent clairement les plus grandes heures de Metallica, on est instantanément transporté au début des années 80. Bien que l’on reste dans le même registre pendant les 25 minutes de l’album – qui passent à la vitesse de l’éclair – chaque morceau possède son petit « plus » qui le rend identifiable. Un break ultra efficace par-ci, une mélodie NWOBHM catchy par-là, etc. Du technique Demdike au supersonique Conduit Closing, en passant par le fédérateur From Hell, aucun titre n’est en dessous d’un autre. Et si les influences de la Bay Area de la grande époque ou même d’Iron Maiden (comme sur la fin d’Anneliese) ne sont jamais bien loin, la patte qui transparaît le plus clairement chez Hellripper est évidemment celle de Toxic Holocaust. Impossible de n’en retenir qu’un seul tant tous les morceaux sont mémorables. Se chargeant de la composition mais aussi de l’enregistrement de tous les instruments, des vocaux ET du mix de l’album, McBain semble déterminé à devenir le Joel Grind de demain. Du haut de ses 22 ans, ce surdoué écossais accouche tout seul d’une bombe MetalPunk aux frontières du Heavy Speed, du Thrash et du Proto Black. Parmi les innombrables projets Revival de ce style ayant germé ces dix dernières années, Hellripper fait définitivement partie des quelques entités à suivre de près !

 

DeathhammerEvil Power (2015)

DiSab : Si vous avez lu attentivement l’introduction de mon camarade Sleap, il vous a normalement familiarisé à sa notion de Revevil. Tout ce courant de gus qui ont été biberonnés à Obsessed by Cruelty, à Show No Mercy et à Nifelheim et qui ne veulent, pour rien au monde, couper le cordon ombilical. Deathhammer c’est ça. Partant de ce postulat, comment parler d’Evil Power ? En empilant tous les clichés du genre les uns par-dessus les autres ? Il n’y aurait rien de plus évocateur.

Total Metal. Ce deuxième titre résumerait l’opus en entier. Car la première chose qui marque à l’écoute de Deathhammer c’est la dévotion. Les mecs vivent bien trop le truc pour laisser quiconque indifférent. La deuxième chose, c’est l’envie. Le duo a les dents longues comme leurs languettes de baskets et l’opus ne contient pas le moindre temps mort. Enfin, impossible de ne pas évoquer la sauvagerie de ces trente minutes. Le chanteur se rue hors de tes enceintes, la production bave de partout et les changements de plans se font de manière hyper aléatoire tout comme les placements vocaux.

Evil Power est un album extrême. Dans sa production, dans ses thématiques, dans son approche, dans sa manière de rendre un hommage qui relève du fanatisme. Objet aussi attirant pour certains que repoussant pour d’autre, cet opus n’est pas fait pour tout le monde, et je pense que c’est le plus beau compliment qu’on puisse lui faire.

 

Power TripManifest Decimation (2013)

Sleap : Avec l’explosion des réseaux sociaux et des plateformes de streaming, les années 2010 ont été le théâtre de nombreux « buzz », certains totalement incompréhensibles, d’autres en revanche pleinement mérités. Et Power Trip fait évidemment partie de la seconde catégorie. Dans une scène Revival Thrash qui avait viré à l’autoparodie depuis déjà bien longtemps, les Texans sont arrivés avec un premier album qui en a soufflé plus d’un. Combinant les meilleurs éléments du Thrash Metal et du Hardcore Punk, Manifest Decimation est un brûlot de pur Crossover à la fois écrasant et survitaminé. Sorte de Cro-Mags en plus Thrash, Power Trip enchaîne les uppercuts taillés pour le live pendant près de 35 minutes. Ralentissements, accélérations, ralentissements, accélérations, les Américains ont réussi haut la main cet exercice ô combien périlleux du Crossover Thrash. Une musique en apparence simple mais très difficile à doser pour ne jamais tomber dans la redondance. Outre les tubes Heretic’s Fork, Murderer’s Row ou Crossbreaker, ce sont pour ma part l’ouverture et la fermeture d’album qui me jettent toujours au tapis. Le tout est mis en valeur par un excès de reverb’ vocale absolument parfait pour le style et une production au poil signée Arthur Rizk (dont la carrière va littéralement exploser par la suite). Resté inégalé depuis lors, Manifest Decimation est un véritable appel aux armes qui prend une ampleur encore plus impressionnante en live !

 

SpeedtrapStraight Shooter (2015)

DiSab : Quand on a passé son adolescence à écouter des groupes dont le nom contenait « Acid », « Witch » ou « Bong », on n’est pas le plus grand spécialiste en matière de vitesse ou même de Speed Metal. Néanmoins, Straight Shooter, à défaut de m’avoir introduit au genre, est un album qui a constitué une étape dans mon parcours musical et a contribué à me familiariser avec des trucs plus à l’ancienne. Cet album, c’est avant tout un artwork. Un Phil Lynott sur une voiture mitraillant son auditoire avec une guitare machine gun pour un résultat kitsch, criard et dangereux. Et comme rarement, la musique est la transposition parfaite de cette illustration. Car Speedtrap n’y va pas par quatre chemins et assène solo sur solo, roulement de caisse claires sur vocaux débités bien trop vite sans le moindre flow. Tout va vite, on a le temps de s’arrêter sur rien et cette dimension « over the top » ne peut que faire sourire.

Il me semble que les fans ont préféré Powerdose, un peu plus brut, mais justement, Straight Shooter a ces quelques petites touches mélodiques (Heavy Armor) qui enrichissent le propos sans nuire à l’efficacité. Straight Shooter, par sa dimension totale est un album à la fois hyper intense et à la fois hyper addictif. Impossible de ne pas le laisser tourner jusqu’à son terme une fois lancé car les Finlandais empilent les hits sur les hits. Aujourd’hui, Speedtrap n’est plus et espérons que ces petits paragraphes rappelleront de bons souvenirs aux connaisseurs où permettront aux nouveaux venus de se familiariser avec ces véloces finlandais.

 

KreatorGods of Violence (2017)

Michael : On glose régulièrement sur les « vieux » groupes qui, après un passé glorieux, continuent d’enchaîner les albums. Certains y vont de leurs commentaires sur le fait que, de toute façon, ils ne feront jamais mieux que ce qu’ils ont fait avant. Et ils ont souvent un peu raison. Pas forcément parce que la musique que le groupe produit est moins bonne, mais parce que la charge émotionnelle de leurs premiers albums est inégalable. C’est un peu le procès qui est fait à Kreator alors qu’objectivement, leurs derniers albums sont bons. Les avis auraient certainement été différents si ces albums n'indiquaient pas que Kreator en est l'auteur, car l’on arrêterait de les comparer sans cesse aux albums des années 80.

Gods Of Violence, sorti en 2017, fait clairement partie de ces albums pour lesquels les jugements ont été un peu durs, à tort, selon moi. Avec un son résolument moderne, Kreator continue de distiller son Thrash inspiré, puissant en ajoutant toutefois de plus en plus de mélodies (Lion with Eagle Wings ; Satan is Real) ; sans toutefois jamais renier l’essence même de son Thrash qui se veut rapide, agressif et puissant. World War Now qui vient ouvrir cet album après l’introduction instrumentale Apocalypticon en est le plus bel exemple avec ses riffs ultra dynamiques entremêlés avec un break ultra mélodique et un solo bien pensé.

Tout au long de ses 50 minutes et quelques, Kreator nous offre une musique riche, renouvelée sans renier le passé. Les mélodies, les ambiances sont bien plus travaillées qu’auparavant et on est ravi de voir qu’un groupe de cette trempe est encore capable de pondre un album pareil alors qu’ils ont tous la cinquantaine bien tapée. Idem côté paroles, où Mille Petrozza nous offre des paroles toujours aussi ancrées à gauche, réussies en tous points. Le seul point noir de cet album est certainement une seconde partie un peu plus lisse, après un départ en fanfare (World War Now ; Satan is Real ; Totalitarian Terror ; Gods Of Violence). Mais cela relève du détail, tant cet album est bon. Gods of Violence est le meilleur album de Kreator depuis Enemy of God et un album marquant des années 2010 dans le genre.

 

Hellish CrossfireBloodrust Scythe (2010)

Sleap : Avant toute chose, il convient de rappeler que, oui, Hellish Crossfire reste un groupe teuton anecdotique, mais qui a le mérite d’avoir pris le train du « Revevil » quasiment au départ – en compagnie de Nocturnal, Old et évidemment Desaster. En effet, leur premier album au doux sobriquet de Slaves of the Burning Pentagram paraît en 2006 ! Et dès la première écoute, on comprend que le quatuor Allemand a déjà cerné toute l’essence du style. Musique, textes, attitude, dégaine, Hellish Crossfire sont la parfaite définition des « maniacs » qui vont inonder les festivals underground allemands quelques années plus tard (Cruel Force, Witching Hour, Warlust, Nocturnal Witch…). Et, si ce bilan ne se concentrait pas sur les années 2010, j’aurais évidemment parlé de ce premier méfait qui est sans nul doute l’un des meilleurs de l’époque – après le Satan’s Boundaries Unchained de Ketzer.

Mais ce Bloodrust Scythe n’est cependant pas en reste ! Dernier enregistrement du groupe en date (déjà 10 ans !), il cristallise lui aussi cette mouvance Blackened Thrash typiquement germanique. Un son analogique, des vocaux blindés de reverb’ et un riffing inarrêtable en double picking. Cependant, ce deuxième album se démarque légèrement sur un élément en particulier. Le groupe met effectivement un point d’honneur à ponctuer ses brûlots Speed Thrash de plusieurs interludes ou passages plus lents et insidieux à l’image des ouvertures d’Into the Old and Evil ou de Too Tough to Die. Mais ne vous méprenez pas, Bloodrust Scythe reste rapide et virulent comme on aime, en témoigne les annonces de fin d’At the Edge of Total Chaos et ses délectables « UGH ! ». Des titres comme Orgasmic Rush et son solo de folie ou encore l’iconique Night of the Possessed – devenu un véritable hymne du Thrash underground – représentent à la perfection ce qu’aurait pu devenir Hellish Crossfire si le quatuor avait continué sur sa lancée. Mais malgré quelques rares apparitions live çà et là, il semblerait que le groupe se soit résolu à céder la place aux « jeunes »…

 

Black FastTerms of Surrender (2015)

Raton : Je ne vais pas y aller par quatre chemins, mes références en matière de Thrash sont claquées. Il y a des dizaines de classiques que je n'ai pas écoutés et même parmi mes groupes de coeur, je garde des grosses lacunes. Alors ne vous attendez pas à des "Black Fast emprunte un style vocal proche de celui de Chuck Schuldiner" ou "prolonge la démarche initiée par Skeletonwitch sur ses premiers albums" parce que j'en sais rien et que j'en ai rien à faire.

Bon, je me moque mais c'est vrai qu'Aaron Akin a un grain similaire à Schuldiner et que les amateurs et amatrices de Squelettesorcière seront en terrain connu, celui d'un thrash viscéral et expéditif aux accents Black.
Mais Black Fast prend un tournant plus technique et grinçant. Je vous évite donc les inévitables comparaisons avec Revocation et Vektor, pour essayer d'être un peu plus pertinent et de vous faire saisir l'essence du groupe. Le groupe a ça de Thrash qu'il semble délivrer des compositions carrées, efficaces et fluides qui s'écoulent sans surprise mais s'écoutent avec plaisir, mais s'éloigne du vaisseau mère en refusant d'utiliser l'ironie et la distanciation habituelles du genre. Ce qui lui permet d'éviter l'écueil de l'auto-parodie dans laquelle ont sombré beaucoup trop de groupes de Thrash Revival, comme le mentionnait Sleap en début d'article.

La musique de Black Fast est instinctive, nerveuse et agressive. Alors que Terms of Surrender pourrait être rangé aux côtés des innombrables essais de faire revivre un style moribond, la virtuosité et l'efficacité de Trevor Johanson à la guitare emmènent le tout au niveau supérieur. Alors à côté, la voix peine à se renouveler et le batteur se contente de faire la même chose pendant neuf pistes, mais on leur pardonnera rapidement tant Terms of Surrender se digère avec bonheur et avec l'impression qu'il est encore possible de sortir des tueries dans le style.

 

NekrofilthDevil's Breath (2013)

Sleap : Dans l’avalanche de 2013 en matière de musiques extrêmes, ce premier effort de Nekrofilth se place aisément en pole position des albums les plus teubés et primaires ayant atterri entre mes oreilles. Et pourtant, entre les Perversifier, Nocturnal Graves, Blockheads, P.L.F., Nails, Feastem, Noisem et autres débilités, il y en avait une palanquée cette année-là ! Mais ce Devil’s Breath, bien que plus confidentiel, réunit à lui seul tous les genres listés ci-dessus. Une déferlante de violence mêlant Punk Hardcore primitif, Thrash régressif et Metal extrême mid-80’s pendant 25 minutes de folie meurtrière. De l’ouverture Death old school au très D-beat titre éponyme, en passant par le plus midtempo Wormskull, l’hystérique Deep inside Disease ou encore les brûlots Crossover que sont Death Rush ou Crocodile – dont le passage « THRASH ! » est une véritable injonction au pied-bouche, Devil’s Breath est un concentré de tout ce qui se fait de plus arriéré (pour ne pas dire attardé !) dans les différents extrêmes du Metal et du Punk. Mais attention, réussir un tel exercice n’est pas si aisé qu’on ne le croit. Là où de nombreuses formations dissimulent les mêmes schémas rythmiques bateau sous une production cradingue, Nekrofilth parvient à concilier plusieurs genres de manière totalement fluide, et ce avec un son 100% organique, ni trop clair ni trop brouillon (ce mix de caisse claire, bon sang !). Véritable chaînon manquant entre Venom, Slaughter et Repulsion, la bande à Zack Rose pond en 2013 un premier full-length MetalPunk d’une qualité époustouflante. Avec, dans une moindre mesure, son successeur Worm Ritual, Devil’s Breath stimulera au moins le cerveau reptilien des plus sceptiques et transformera en primates dégénérés les plus réceptifs d’entre vous !

 

DeathhammerChained to Hell (2018)

Circé : Et oui, il y a deux Deathhammer dans ce top. Il fut déjà bien difficile de se décider à n'en garder que deux au terme de longs débats au sein de la rédac'... Me revient donc la tâche de vous prouver que la présence de ce Chained to Hell n'est pas superflue.

Je ne vais pas vous refaire le pitch de base : l'essence même de la face « old school » du Revival Thrash n'a pas vraiment pour principe de se renouveler. Alors, quand un groupe comme Deathhammer arrive à atomiser la scène plusieurs albums d'affilée, ce n'est pas vraiment en faisant évoluer leur style. Soyons honnêtes : si nous avons eu autant de mal à nous décider sur un seul Deathhammer, c'est parce qu'ils sont tout aussi efficaces l'un que l'autre, toujours fidèles à la sainte église du « blackened » Speed Thrash old school. Et que plus la cover est moche, plus la musique sera une petite bombe. C'est donc pour ça que Chained to Hell, c'est un peu Evil Power mais en mieux. Parce que trouver des riffs différents qui ne sonnent pas juste comme des redites d'autres riffs tout en gardant une telle rage sauvage, ça vaut de l'or. Réitérer aussi bien l'exercice plusieurs fois d'afilée n'est, en regardant un peu la concurrence, pas donné à tout le monde. Les norvégiens ont l'air d'avoir trouvé la recette pour que ce soit la fête des riffs à chaque morceau.

Intègre et jusqu'au-boutiste, la bonne demie heure de l'opus ne faiblit pas une seule seconde. Une écoute plus appronfondie révèlera de plus un véritable sens de la compo sous cette attitude je-m'en-foutiste du duo. Et c'est peut être ça, ce génie qui peut se permettre de cracher à la gueule du monde et du bon goût en permanence, qui font que oui, on aurait peut être pu vous trouver un autre groupe à mettre ici, mais... Deathhammer aurait systématiquement été plus pertinent.

 

HavokTime is Up (2011)

Michaël : Les Américains d'Havok font partie de cette vague Revival offrant un mix de Crossover et de Thrash old-school façon Bay Area. Difficile de faire l’impasse sur ce groupe dans cette sélection des années 2010, n'en déplaise à Sleap ! Difficile également de choisir un de leurs albums tant ils présentent des facettes différentes du groupe. Entre l’agressivité et la fougue d’un Time is Up (2011), la richesse d’un Unnatural Selection (2013) et les prises de risque d’un Conformicide (2017), mon choix s’est tout de même porté sur le premier, moins inégal, et qui a marqué son temps.

Time is Up est un concentré d’agressivité, satellisé par un trio Prepare for Attack / Fatal Intervention / No Amnesty qui est tout simplement exceptionnel. 42 minutes d’un condensé de riffs qui partent dans tous les sens (Time Is Up, Covering Fire), d’un David Sanchez qui crache son venin et d’un combo basse / double pédale qui fait des merveilles (D.O.A. ; The Cleric ; Prepare for Attack). Certes, cela sonne très old school et d’aucuns ont pu considérer que le groupe ne faisait que refaire ce qui a déjà été fait par leurs illustres prédécesseurs. Je ne suis toutefois pas d’accord avec ce constat. Havok s’inspire du passé en regardant vers le futur, il apporte sa touche, surtout grâce à un frontman charismatique, un sens aigu de la mélodie et des compositions hyper efficaces. Et la suite de la carrière des Américains m’a donné raison : certes, ils s’inspirent toujours de cette vibe old school du Thrash, mais ils apportent une dose de modernité et de puissance indéniable. Havok est une formation sur laquelle la mouvance Thrash pourra compter dans les années à venir, et leur dernier opus sorti ce mois-ci ne fait que confirmer qu’il est un des nouveaux grands du genre.

 

Divison SpeedDivision Speed (2015)

Sleap : Enième groupe allemand de ce renouveau Speed Thrash old school, Division Speed est actif depuis 2008. Cependant, malgré une série de démos et de splits, le groupe ne se fait remarquer que 7 ans plus tard avec son premier full-length. Et le retentissement de celui-ci est à la mesure de son contenu : éclatant ! Paru à la rentrée 2015, ce premier album éponyme est en effet l’une des plus grosses claques Speed Metal de cette année-là. Et pourtant, entre les très bonnes sorties de Deathhammer, Inculter, Ranger, Bulldozing Bastard ou Diabolic Night, il y avait de la concurrence ! Mais ce qui fait se démarquer Divison Speed du reste, c’est avant tout le parfait dosage entre violence et « catchiness ». Tous les morceaux de l’album sont d’une constante intensité tout en comportant au moins un passage mémorable. Que ce soit par une avalanche de riffs tous plus entraînants les uns que les autres ou par une série de refrains scandés, Division Speed nous livre un des brûlots Speed Thrash les plus accrocheurs de ces 10 dernières années. Impossible de ne pas hurler en chœur les « Panzerkommando ! », « Rule ! Rule Britannia ! » ou autres « Mountain troops in Blazing Heat ! »… Pas besoin de vous faire un dessin, cet album est BLINDÉ de chorus pour faire lever le poing (entre deux utilisations de ce dernier dans le pit). Le tout est en plus délivré par des vocaux profonds et rugueux quasiment Crust ! Si je ne devais noter qu’un seul point faible, ce sera la longueur de l’album. 46 minutes pour une musique aussi intense et véloce, c’est un peu trop. Mais bon, on ne va pas bouder son plaisir pour autant. Division Speed ont enfin montré à la face du monde ce dont ils sont capables. On attend toujours la suite !

 

VoivodTarget Earth (2013)

Lien Rag : C’est certainement le comeback que l’on n’attendait plus, surtout après la mort du légendaire compositeur Piggy. On se souviendra pour l’éternité des joyaux intemporels qui ont été catapultés entre la fin des années 1980 et le début de la décennie suivante mais les fans avaient connu des temps plus difficiles : la période bourrin-indus avec Eric Forrest au chant et les deux albums de deuil, Katorz et Infini, qui compilaient le recyclage d’enregistrements solo du défunt retrouvés sur son ordinateur. Voivod, tel le vampire qu’il a toujours été, revient, toujours avec Snake au chant ainsi que le retour de Blacky à la basse, mais surtout l’arrivée de Mograin, guitariste du très voïvodien Martyr.

Alors comment sonne ce retour aux sources sans Piggy ? A un retour aux sources avec Piggy, pochette hideuse comprise. Voivod nouvelle époque offre une pépite dans la continuité des albums historiques en remettant leur vampire dans son univers d’origine. Beaucoup de Dimension Hatröss, les plans prog à la Nothingface mais aussi un peu de la lourdeur et du son moderne de Negatron. On va aller à l’essentiel : l’album est vraiment solide en plus d’être varié. Fini le Thrash rentre-dedans, place à une richesse de plans dissonants et spatiaux dans un univers de space-opera aussi déjanté que dépravé. Riffs syncopés sur Kluskap O’Kom, refrain entêtant cyberpunk sur le titre éponyme. On pense reprendre ses esprits sur Empathy For The Enemy mais ses plans progressifs savent cacher une explosion Techno Thrash très bien amenée. Des morceaux plus directs et catchy. Complexe et délirant, l’auditeur doit s’abandonner à la renaissance d’un univers unique. Target Earth est bel et bien l’album du renouveau. Si la confiture servie respire une certaine forme de tradition, il nous fait oublier les albums précédents qui sont parmi les plus faibles.

 

Higher PowerSoul Structure (2017)

DiSab : Il y a un véritable paradoxe Higher Power qu’on peut d’ailleurs étendre à une partie du Thrash du XXIème siècle. Il y a dans leur Crossover ultra riche en bêta-carotène l’expression d’une insouciance adolescente forcément très fraîche, très jeune. Et la jeunesse, son ivresse, ses excès sont intimement liés aux racines du Thrash. Exodus, DRI, Tankard pour ne citer qu’eux retranscrivent chacun à leur manière cette vitalité liée à la fin de l’adolescence. En cela, Higher Power s’inscrit dans cette filiation. Cependant, pour retranscrire cette jeunesse, les anglais ont choisi une esthétique ultra datée ; en cela réside le paradoxe Higher Power. Car Soul Structure a tellement mariné dans Suicidal Tendencies que la première écoute en est limite drôle. Jimmy Wizard a potassé son Mike Muir et le connaît sur le bout des doigts : petites accélérations sur les couplets et ton traînant sur les refrains et les breaks. Derrière, à l'instar de leurs maîtres californiens, c’est ultra carré (quoique moins virtuose et moins funky) : les breaks sont bien amenés, le groove est bien dosé et les refrains restent en tête (Can't Relate en est sans doute le plus bel exemple).

Soul Structure surprend la première fois par sa fraîcheur. D’où ce truc hyper ensoleillé fleurant bon les années 80/90 est sorti en 2017 dans la pluvieuse Albion ? Passé la première écoute, on y retourne pour sa capacité à nous faire sourire pendant 30 min. Car ce qui manque en termes d’innovation chez Higher Power est totalement compensé par la dimension « feelgood » de l’écoute. Une véritable gourmandise qui a bien trop tourné ces dernières années pour ne pas la partager aujourd'hui.

 

PerversifierPerverting the Masses (2013)

Sleap :Perversifier est l’un des premiers « vrais » projets du Breton le plus hyperactif de la scène extrême, j’ai nommé Kev Desecrator (qui par la suite occupera divers postes au sein de Venefixion, Demonic Oath, Necrowretch, Deströyer 666 et j’en passe). Vocaliste et multi-instrumentiste, c’est d’abord lui qui compose et interprète intégralement les premières sorties avant de s’entourer de deux collègues de Nuclear Abomination pour la section rythmique du full-length. Et cet unique album paraît donc début 2013 chez Armée de la Mort, version française du label Legion of Death crée par Shaxul de Manzer.

Après une intro reprenant la citation (très utilisée dans le Metal) du père de la bombe A Robert Oppenheimer, le disque démarre en trombe sur le titre éponyme qui résume à lui seul tout ce qui va suivre. Riffing sur-aiguisé en double picking, rythmique alternant D-beat groovy et skank beat frénétique, vocaux éraillés qui balancent également quelques refrains scandés, soli courts et intenses, etc. Tous les ingrédients du pur album de Retro Thrash sont présents. Les compos de Perversifier mêlent habilement le coté marqué et mémorable des ouvertures ou des breaks et le riffing qui « tricote » hyper vite à l’image d’Evil Speed Thrashing Metal devenu l’hymne du groupe. Chaque passage, qu’il soit ultra rapide ou plus lent, est un véritable appel au headbang. Alors oui, certains titres comme Killing Spree Pandemy ou Alcoholic Necrolord transpirent le Toxic Holocaust par tous les pores, notamment au niveau du placement de chant, mais va-t-on s’en plaindre pour autant ? Certainement pas en ce qui me concerne ! Je suis on ne peut plus friand de ce registre et j’affirme sans broncher que ce Perverting the Masses est sans conteste mon album préféré de la scène Thrash française (quasi-inexistante il faut l’avouer, mais on évoquera un peu plus bas un autre excellent représentant du style)…

 

VektorTerminal Redux (2016)

Varulven : La trace laissée par Vektor dans cette décennie est absolument dantesque. Preuve en est, ce n’est pas un, mais bien deux albums de ces pirates de l’espace qui sont à l’honneur dans ce bilan Speed Thrash décennal. Mon collègue est déjà revenu sur la violence spatiale de Outer Isolation, place à présent à l’exploration dystopique et futuriste de Terminal Redux. Car si cet opus semble dévoiler une recette similaire à celle de son grand frère, les ingrédients qui le composent ne sont pas vraiment cuits de la même façon. Plus encore, toutes les caractéristiques de Outer Isolation sont poussées dans leurs derniers retranchements, et vont se perdre dans des territoires inexplorés de la galaxie du Thrash Prog et Technique. Changements de rythmes encore plus déroutants, passages Thrash et refrains fédérateurs comme jamais, surabondance de plans dissonants tortueux à souhait et mélodies dérangées : tout dans cet album connaît une sorte de montée en puissance concernant l’efficacité, la violence et la richesse musicale. Et en parlant de cette composante, Vektor en profite pour embellir cette agressivité apparente avec quelques ornements lumineux et plus atmosphériques, comme des choeurs à la Magma mais surtout la ballade Collapse, moment d'apaisement et de tranquillité au milieu de la tempête solaire. Les connivences avec certains pères du Metal technique comme Voivod, Coroner ou le Death période Sound of Perseverance sont donc encore mieux digérées, et régurgitées en une entité protéiforme et schizophrénique, dont l’écoute vous emmènera dans les endroits les plus sombres et encore inconnus de l'Univers. 

 

NekromantheonRise, Vulcan Specter (2012)

Sleap : Formé en 2005 par deux membres d’Obliteration, Nekromantheon est – aux côtés de Deathhammer – l’un des premiers groupes norvégiens à avoir renoué avec le Thrash « evil » qu’avaient développé leurs compatriotes d’Aura Noir, d’Infernö ou de Nocturnal Breed 10 ans plus tôt. Préfigurant l’énorme tsunami Revival que la Norvège allait connaître dans les années 2010 (Condor, Inculter, Infant Death, Black Magic, Shakma, Töxik Death, Sepulcher, Black Viper, etc.), Nekromantheon développe cependant un style bien à lui, et ce dès le premier EP. Mais ce sont bel et bien ses deux full-length en 2010 et 2012 qui vont asseoir le groupe comme l’un des fers de lance de la nouvelle violence « made in Norway ». J’ai choisi de m’attarder sur le second album – qui a vraiment accru la popularité du groupe – mais le premier est tout aussi puissant !

Loin d’un simple ersatz du Darkthrone période Punk, le power trio de Kolbotn fait déferler sur nous un impitoyable ouragan Thrash extrême dont la force ne faiblira guère avant la toute dernière seconde du disque. Là où beaucoup d’autres groupes du genre se concentrent sur l’efficacité et le côté « evil » régressif, Nekromantheon incorpore à son Thrash Metal une intensité sonore quasi Deathrash ! De la première à la dernière note, Rise, Vulcan Spectre est un véritable mur de son. Monstrueusement compact et dense, il ne laisse absolument aucun foutu répit à l’auditeur. Mais cette tornade de violence n’en demeure pas moins mémorable, à l’image de Coven of the Minotaur et son déluge de riffs ultra entêtants ! Comportant aussi son lot de passages scandés comme Cast down to the Void ou le titre éponyme, Rise, Vulcan Spectre reste un album complètement taillé pour le live. Les vocaux sont d’ailleurs particulièrement graves et caverneux par rapport à ceux des autres formations Thrash et Black Thrash scandinaves. De plus, le trio aborde des thématiques liées à la mythologie grecque qui le différencie d’autant plus de toute cette vague « satan » bête et méchante. Je n’épilogue pas, les deux albums de Nekromantheon – adoubés par Fenriz ! – sont de vrais bijoux de brutalité au sein de cette générique scène « Revevil Thrash ». Jetez-vous dessus et courez les voir en live si vous en avez l’occasion !

 

HexecutorPoison, Lust & Damnation (2016)

Circé : Retour en France, histoire de clore cette sélection Speed/Thrash avec un petit coup de cocorico. Le premier opus des Rennais d'Hexecutor n'est certainement pas passé inaperçu dans l'underground et encore moins par chez nous, allant jusqu'à décrocher une place (bien méritée) sous l'Altar du Hellfest en 2018. Et la signature chez le label de Shaxul (Manzer) donne au final rapidement une indication de la couleur de ce Poison, Lust & Damnation. Hexecutor lorgne vers le côté Speed Thrash old school, nerveux et sauvage, tire un peu vers la branche Black première vague tout en sachant se parer d'influences Heavy Metal, déversant des riffs mélodiques avec une efficacité survoltée. C'est cette finesse du jeu et des compositions (oui oui, on parle toujours de Thrash, promis) tout en sachant ne pas trahir la frénésie chaotique qui se dégage du tout, qui fait de nos Rennais une formation aussi intéressante dans le paysage actuel. C'est assez bas du front pour nous faire secouer la tête sans trop se poser de questions, et en même temps assez chiadé pour procurer ces moments épiques, soulignés par les piques aiguës affolantes du chant écorché. Cet aspect travaillé ne s'arrête pas non plus à la musique : on se rend vite compte de l'attention apportée au concept, de la cover aux lyrics en passant par le titre des morceaux ; une plongée dans les sombres histoires de sorcières et de poison qui parcourent l'histoire de France.
Et voilà, une telle leçon d'efficacité sans compromis, des envolées et solis ciselés balancés sans ralentir le tempo – que demander de plus ? Un des albums de Thrash que j'ai le plus saigné ces dernières années, et ça n'a pas l'air prêt de changer.

 

 

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