Sleap - Bilan 2018
jeudi 3 janvier 2019Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Me concernant, 2018 n’aura pas été aussi éblouissante que les autres années niveau Metal, mais elle aura tout de même comporté son lot de petites pépites. Hors Metal par contre, c'est une autre histoire ! Et de toute façon, une année où sort un nouveau Hate Eternal ne peut être qu’une bonne année. Voyons plutôt…
Top
1. Hate Eternal - Upon Desolate Sands (Season of Mist)
Évident quand on me connaît. Mais même objectivement, on a ici affaire à leur meilleur album depuis au moins 10 ans. Encore un cran au-dessus d’Infernus, qui pourtant était déjà ultime. Et surtout, ce nouvel effort concentre sans conteste les meilleurs soli de toute la carrière de Rutan. On ressent encore une fois toute la passion que ce mec injecte dans sa musique (Vengeance Striketh, All Hope Destroyed et j’en passe). Les larmes aux yeux… Éternellement le meilleur groupe du monde <3
2. Deathhammer - Chained to Hell (Hells Headbangers)
Je suis toujours ébahi de voir à quel point ces gars là sont des déchets en concert, mais peuvent pondre des albums de cette qualité. Songwriting toujours au top. Quel riffing (le titre d’ouverture, mais aussi le réenregistrement ouf de Tormentor, et que dire du terrible enchainement Black Speed Inferno / Threshold of Doom) ! Je garde une légère préférence pour Onward to the Pits, mais globalement les trois derniers full-length de Deathhammer s’imposent haut la main comme les meilleurs albums de Revival Thrash années 2010.
3. Cardiac Arrest - A Parallel Dimension of Despair (Memento Mori)
Éternel second couteau du Death US années 2000, Cardiac Arrest est pourtant l’un des groupes les plus efficaces du genre. Toujours ce Death ni trop old school ni trop moderne, mais résolument bourrin. L’énergie musculaire d’un Master sous stéroïdes, mais ayant gardé les cellules graisseuses d’un Autopsy voire d’un Mortician pour le son. Un régal encore une fois, même si je préfère légèrement Vortex of Violence ou Cadaverous Presence.
4. Hyperdontia - Nexus of Teeth (Dark Descent)
J’avais déjà été emballé par le deux titres de l’an dernier, mais ce premier album aura fini de me convaincre. Une collaboration plus que fructueuse entre le gratin des scènes danoises et turques. Death sombre à ambiance, typique de l’école Dark Descent, mais avec un penchant particulier pour le riffing Morbid Angelien, un peu comme leurs confrères de Gorephilia (RIP Henri). Tout ce que j’aime !
5. Nekrofilth - Worm Ritual (Hells Headbangers)
L’attente aura été longue mais ça en valait la peine. Ce nouveau méfait est tout simplement aussi furax que le précédent. Toujours ce gros Thrash Death aux sonorités Slaughter (voire Repulsion par instants) avec soli complètement barrés et avalanche de breaks Hardcore Punk de type "pied->bouche", le tout emballé dans un packaging Speed 80’s Venom-like survitaminé. Un concentré de tout ce qui se fait de plus débile et énervé dans les scènes Punk et Metal Extrême. Au moins aussi terrible que le premier album. Une vraie drogue !
6. Mournful Congregation - The Incubus of Karma (Osmose Productions)
Retour des patrons du Funeral Doom avec un nouveau full-length aussi bon que le précédent, peut-être même au-dessus, à voir sur la durée. Les Australiens prouvent encore une fois leur immense savoir-faire dans une scène où malheureusement très peu d’albums parviennent à sortir du lot dernièrement. Je garde une préférence évidente pour The Monad of Creation, mais ce nouvel effort reste bien au dessus des autres sorties du genre cette année.
7. Whoresnation - Mephitism (Throatruiner Records)
Cocorico. Le son est encore plus massif qu’auparavant. Toujours autant de cassures et d’accélérations ultra frénétiques, mais les titres restent entrainants du début à la fin, sans tomber dans le piège du groove bidon. Et surtout, une chose que beaucoup d’autres groupes du genre ne semblent pas avoir compris : 45 minutes pour du Grind de cette trempe c’est beaucoup trop long. Les 20 minutes de ce nouveau Whoresnation s’imposent donc aisément comme le meilleur concentré de Grindcore de l’année. Si seulement toute la scène FR était de cet acabit…
8. Taphos - Come Ethereal Somberness (Blood Harvest)
Les Taphos confirment cette année leurs essais déjà fructueux avec un premier full-length fort convaincant. On peut reprocher à cette scène un manque d’originalité, mais en attendant, les groupes qui la composent connaissent leurs références et savent les digérer, et ces Danois en particulier. De l’ambiance, une vraie prod’, du riff sombre et malsain mais aussi pas mal de passages ultra efficaces avec cette rythmique tom basse si typique. Bref, tout pour plaire si vous êtes friands de "KillTown DeathMetal" !
9. Obliteration - Cenotaph Obscure (Indie Recordings)
On continue dans le Death nordique avec cette nouvelle tuerie des Norvégiens. Ici, pour mon plus grand plaisir, un peu moins d’expérimentations dans les structures, et plus de passages straightforward. On reste tout de même dans la lignée du précédent, surtout dans le son. Et quelle osmose entre tous ces musiciens de talent, notamment la section rythmique qui nous en met encore une fois plein les oreilles (ces roulements) !
10. Convocation - Scars Across (Everlasting Spew Records)
Bien plus scolaire que le Mournful cité plus haut (école finlandaise oblige), cet album développe tout de même une certaine atmosphère. On sent vraiment que c’est le gars de Desolate Shrine aux manettes, mais ça n’enlève rien à la qualité du projet. Peut-être un peu trop de réverb’, mais par contre une très bonne utilisation des nappes de synthés, sans en faire trop. Globalement un fort bon album de Funeral Doom, à mon sens au dessus des Evoken ou autres Pantheist de cette année, pourtant bien plus renommés dans le genre.
Je mentionne également quelques autres sorties (tout format) qui ont retenu mon attention cette année, notamment les Drawn and Quartered, Eskhaton, Gortuary, PLF, Morbid Illusion, Outre Tombe, Nécropole, Sulphurous, Knelt Rote, Burial Invocation, Of Feather and Bones, Spearhead, Deterioration, Ritual Necromancy, Skeletal Remains, The Men's Toilet, Cerebral Rot, Goatspell, Ageless Summoning, Runemagick, le split Hellripper / Barbatos, et plus ou moins tous les projets de Joe Aversario (Massive Retaliation, Siege Column, Altar of Gore)…
Flop
1. Terrorizer - Caustic Attack (The End Records)
Je ne sais pas pourquoi je continue à écouter leurs sorties, ce groupe a visiblement cessé d’exister il y a bien longtemps… S’il vous plait Nausea, sortez vite un nouvel album !
2. Abhorrence - Megalohydrothalassophobia (Svart Records)
Le comeback que personne n’attendait, y compris les membres du groupe je crois. Death groovy qui se veut poisseux mais sans rien dégager du tout. Zéro ambiance, et surtout zéro son finlandais de la part d’un des piliers du genre. Si j’ai toujours désiré une reformation d’Abhorrence en live, leurs compos studio, elles, auraient définitivement dû rester enterrées.
3. Fifth Angel - The Third Secret (Nuclear Blast)
Je n’aime pas les gens qui fustigent un groupe dès qu’il signe chez Nuclear Blast car, la plupart du temps, ça ne veut pas dire grand-chose, si ce n’est peut-être une plus grande distribution. Mais dans le cas présent, je ne peux malheureusement pas leur donner tort. Là encore, un comeback live plus que réussi, mais pour ce qui est du studio on repassera…
4. Mass Infection - Shadows Became Flesh (Comatose Music)
Même si musicalement, ce nouveau Mass Infection est loin d’être infect, il demeure dans mes déceptions de l’année pour la simple et bonne raison que ce groupe si typique a complètement délaissé le songwriting qui faisait justement sa particularité. Exit les riffs ultra catchy par paquets de 12, bonjour le Death sombre à ambiance. Je suis pourtant client de ce registre, mais Mass Infection ce n’est pas ça, c’est tout le contraire justement. Dommage…
5. Demonomancy - Poisoned Atonement (Invictus Productions)
Leur premier album m’avait plu sans me transcender, mais pour celui-ci ce sera sans moi. Le groupe semble avoir opté pour un truc beaucoup plus straightforward avec des riffs tous plus déjà-vu les uns que les autres et une grosse prod’ totalement à l’opposé de ce qu’on attend de ce genre de combos. Et je ne parle pas du chant… Bref, pour moi c’est un grand NON.©
6. Nocturnal Graves - Titan (Season of Mist)
Où est passée la hargne des Australiens ? Peut-être est-ce moi qui me suis lassé, mais les moments où j’ai enfin senti un sursaut d’intensité durant cet album peuvent se compter sur les doigts de la main. Dommage…
7. Deicide - Overtures of Blasphemy (Sepulchral Voice Records)
Plutôt qu’une déception, c’est une révélation. Qui a été dure à admettre mais qui est malheureusement vraie : le Deicide années 2010 n’est tout simplement plus pour moi. Là où les soli de Santolla parvenaient encore à me séduire sur Stench… ou Til Death…, je constate que, sans eux, plus rien ne me fait d’effet dans ce Deicide 2.0. Le riffing creux à la Vader années 2000, la prod’ bien lisse, les lignes de chant qui commencent sérieusement à virer à l’auto-parodie… Et ça me fait mal de dire ça d’un de mes groupes préférés.
8. Necros Christos - Domedon Doxomedon (Century Media)
Deux heures ? Sérieusement ?! Et non seulement il y a trois disques avec une surabondance d’interludes, mais en plus quasiment tous les vrais morceaux font entre 7 et 14 minutes chacun… Où est passé le Death Doom groovy ultra efficace (et non dépourvu d’ambiance) des deux premiers full-length ? Ici, la plupart des riffs qui se démarquent sont justement des riffs déjà entendus ! Un manque d’inspiration emballé dans un trop-plein de fioritures inutiles. Tout ça pour ça…
9. Archgoat - The Luciferian Crown (Debemur Morti)
D’ordinaire, je suis le premier à apprécier la débilité et la simplicité du songwriting de la scène Black Bestial, et d’Archgoat en particulier. Mais au bout d’un moment l’entourloupe ne fonctionne plus. Je pourrais faire une liste longue comme le bras des riffs empruntés à d’autres morceaux de la discographie du groupe. Il y a des limites à l’auto-repompe messieurs.
10. Portal - Ion (Profound Lore)
Sans être mauvais, ce nouvel album comporte bien des aspects qui ne me plaisent guère. En particulier les vocaux, beaucoup moins fantomatiques qu’auparavant. D’autre part, le groupe s’aventure cette fois-ci beaucoup trop dans les expérimentations bruitistes, notamment sur l’un des titres du milieu d’album (qui fait même carrément noise). Je me contenterai des sorties précédentes.
Top live
1. Blood Incantation @ Copenhague (KillTown Deathfest)
2. Emperor @ Tilburg (Netherlands Deathfest)
3. Pagan Altar @ Crispendorf (Chaos Descends)
4. Undergang @ Copenhague (KillTown Deathfest)
5. Mournful Congregation @ Tilburg (Netherlands Deathfest)
6. Guttural Secrete @ Tilburg (Netherlands Deathfest)
7. Gospel of the Horns @ Crispendorf (Chaos Descends)
8. Attacker @ Torreilles (Pyrenean Warriors)
9. SxOxTxEx @ Lyon (Grrrnd Zero)
10. Rhapsody @ Toulouse (Metronum)
Flop live
1. Origin @ Saint Nolff (Motocultor)
2. Demilich @ Crispendorf (Chaos Descends)
3. Necrowretch @ Copenhague (KillTown Deathfest)
4. Ascended Dead @ Copenhague (KillTown Deathfest)
5. Implore @ Saint Nolff (Motocultor)
Hors Metal
Top :
1. Koenji Hyakkei - Dhorimviskha
Rien à dire. Le meilleur Magma-worship du monde, à des années lumières de la timide scène française. Et qui en plus nous offre ici le comeback le plus époustouflant de l’année !
2. Anna von Hausswolff - Dead Magic
Certainement ce que j’ai le plus écouté en 2018 hors Metal. Cette artiste me hante depuis que je l’ai découverte il y a bientôt 5 ans. À mon sens, elle signe ici son meilleur album en date ! Vraiment hâte de la revoir sur scène.
3. Ghostface Killah - The Lost Tapes
De très loin le membre le plus régulier du Wu Tang Clan. Avalanche de tueries, putain d’intégrité, et surtout ne se prend pas autant au sérieux que d’autres branleurs de cette scène. Bref, meilleur album de Rap US de l’année selon moi. Point final.
4. Phideaux - Infernal
LA claque Prog Rock de 2018. Phideaux est vraiment l’un des compositeurs Prog les plus constants de ces dernières années, et pour moi ce nouvel album se hisse presque au niveau de son chef-d’œuvre Doomsday Afternoon. Chapeau bas !
5. Soft Machine - Hidden Details
Heureusement les anciens ne sont pas en reste cette année, avec notamment ce retour des membres restants du dernier vrai line up de Soft Machine connu. Moi qui n’en attendais rien, c’est une belle surprise !
6. Shô! - s/t
La curiosité de l’année qui s’est transformée en vraie addiction avec le temps. Groupe de Jazz Fusion marseillais avec un fort penchant pour le Jazz Funk japonais des 70’s, et pleins d’autres influences diverses distillées dans cette bien trop courte demi-heure. Hyper agréable !
7. Charles Bradley - Black Velvet
Malheureusement album posthume d’un des plus grands soulmen des années 2000. Mais un vrai régal, moi qui pensais ne plus jamais entendre quoi que ce soit de cet artiste génial. Quel dommage qu’il ait percé sur le tard, il aurait pu nous laisser un héritage tellement plus grand.
8. The Prodigy - No Tourists
Quand on n’est pas un die hard d’Electro et qu’on veut juste de la bande son entrainante de films d’actions modernes ou de jeux vidéo de grosses voitures, The Prodigy est encore aujourd’hui LA référence absolue en la matière.
9. The Sea Within - s/t
Dans tout ce fourbi de complexité qu’est la scène Prog Rock, un peu de repos fait parfois du bien. Et ce all-star band de Prog années 2000 fait très bien ce job. Grosse production, gros son, des musiciens de renoms pour un album certes bien moins complexe, mais résolument divertissant. En somme, un gros blockbuster Prog Rock pour se détendre !
10. Squirrel Nut Zippers - Beasts of Burgundy
Là encore, un comeback totalement inattendu mais fort plaisant. SNZ est le groupe qui m’a fait découvrir tout ce Revival Swing de la fin des années 90, et leur retour (quasiment 20 ans après la fin de ce petit courant) tombe à pic. En espérant que ça relance le mouvement !
Je mentionne également les très bonnes sorties de Al Di Meola, Czarface & MF Doom, Method Man, Eminem, Jedi Mind Tricks, mais aussi Marianne Faithfull, Gost et Vivien Mierzejewski pour la promo !
Flop :
1. Alan Stivell - Human Kelt
Trop de titres déjà existants, de remix douteux et de guests totalement improbables. Bref, c’est non.
2. Vinnie Paz - The Pain Collector
Trop de compo tue la compo. Vinnie P’ devrait se concentrer sur un projet à la fois. Là où son album avec Jedi Mind Tricks est une vraie réussite, ce solo fait vraiment un flop.
3. Laibach - The Sound of Music
Un groupe vraiment singulier et protéiforme, mais leur orientation musicale de ces derniers temps n’est tout simplement pas pour moi. Je passe.
4. Pavlov's Dog - Prodigal Dreamer
Vocaliste et gratteux original du groupe toujours au top, mais compos vraiment trop peu marquantes pour faire date dans la discographie du groupe. Dommage.
5. Emma Ruth Rundle - On Dark Horses
Dernière position car il n’est clairement pas mauvais, mais m’a juste moins marqué que les précédents.
Top Live :
1. Roger Waters @ Lyon (Halle Tony Garnier)
2. Yes @ Paris (Olympia)
3. Stanley Clarke @ Paris (Salle André Malraux)
4. Hawkwind @ Canterbury (New Day Festival)
5. Arvo Pärt @ Nantes (Cité des Congrès)
6. Caravan @ Canterbury (New Day Festival)
7. Arthur Brown @ Canterbury (New Day Festival)
8. MC5 @ Montpellier (Rockstore)
9. Jedi Mind Tricks @ Paris (Pan Piper)
10. Ian Anderson's Jethro Tull @ Paris (Salle Pleyel)
Coups de gueule
- L'annulation de Mortem au KillTown DeathFest...
- Le départ de Frank Mullen de Suffocation...
- Les groupes qui splittent (Beyond, 7 Seconds, Nokturnel, Vermin Womb...)
- Et évidemment, les innombrables RIP (Mark Shelton, Erik Lindmark, Brett Hoffmann, Ralph Santolla, Otis Rush, etc., etc., etc..............)
Attentes 2019
- Voir enfin Manowar et SOB au Hellfest et au Bloodshed !
- Et voir ce que valent les reformations d’Agent Steel, Acrostichon, Cadaver et (apparemment ?) Sect of Execration !
- Les albums annoncés de Nile (!!!), Blood Incantation (!!!), Thorr's Hammer (!!!), Horrocious (!!!), Internal Rot (!!!), Teitanblood (!!!), Esoteric, mais aussi de Odious Mortem, Gorezone, Imprecation, Diocletian, Tool, Ad Patres, Cénotaphe, Ossuarium, Prostitute Disfigurement, Metal Inquisitor, Candlemass, Czarface meets Ghostface (!!!) et Test Dept (!!!)...