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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Hammerfall

Glory to the Brave

LabelNuclear Blast
styleHeavy/Power
formatAlbum
paysSuède
sortiejuin 1997
La note de
U-Zine
7.5/10


U-Zine

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Un album ! Il aura suffit d’un unique opus à Hammefall pour mettre le monde à ses pieds, ou presque.
Représenter la tempête que fut "Glory to the Brave" à sa sortie est comme revenir aux sources des grands classiques, tant il fut important pour la scène et bien des groupes.
Car en cette période de disette métallique, ponctuée par un métal urbain mené par Machine Head, Korn et autres Limp Bizkit, le death sombre lentement dans sa propre décadence, le black entame sa mutation symphonique, le thrash n’est plus qu’un souvenir tandis que le heavy (sans Iron Maiden, ni Judas Priest) est dans une agonie sans anesthésie qui semble vouée à perdurer dans le temps, malgré les groupes de heavy allemand tentant de maintenir le cap grâce à un Helloween regagnant de sa superbe et un Gamma Ray au top de sa créativité (venant de nous livrer un "Somewhere Out In Space" succulent !). Dans un tel contexte, comment imaginer qu’un petit groupe (comme tant de jeunes artistes qui n’intéressaient ni les maisons de disques ni les metalleux de l’époque !) puisse lâcher une bombe de l’envergure de Glory to the Brave ?

Signer sur le label qui montait (doux euphémisme lorsqu’on les voit aujourd’hui) Nuclear Blast, les suédois de Hammerfall vont littéralement traumatiser une scène underground qui attendait vainement un leader d’envergure afin de pouvoir exploser. Edguy, Stratovarius, Rhapsody ou Iron Fire, dans des genres différents, auront fait leurs premières armes et concerts grâce au support des suédois, inéluctablement.
Mais qu’a-t-il fait qu’en cette année 1997, le public soit si réceptif ? Vaste mystère ne trouvant encore actuellement aucune réelle réponse. La chance ? Les astres ? Une réelle créativité ? Une lassitude du neo ? Sans doute un melting pot de tous ces éléments.

Musicalement, tout le monde connait la recette de Hammerfall, groupe ayant donné naissance à des milliers de clones, réussissant parfois à dépasser le maître. Des riffs inspirés par les grands Manowar et Accept, une rythmique toujours très enlevé, des refrains hymniques devant être repris en concert par des centaines de poitrines en chaleur, un chant mélodique très accessible…et l’indécrottable ballade de rigueur (néanmoins très réussie ici) pour faire l’album type. Mais un album type qu’énormément de monde avait à cœur de revoir à l’époque, lassé de la médiocrité qui les accablait, ayant envie de retrouver le vrai métal du fond de leur tripes, celui qui faisait brandir épées et lances, celui qui procurait autant de joie que de beuveries, celui qui était absent depuis l’âge d’or des années 80.

Imaginer dès l’or l’impact de l’énorme "The Metal Age" devient un jeu d’enfant. Ce riff d’ouverture semblant sortir d’un autre âge, aussi tranchant que heavy, cette sensation de retrouver le vrai (d'où l’appellation de « True Metal ») heavy qui semblait perdu à jamais dans les arcanes du passé et du temps.
Il faut dire que Joachim Cans fut le chanteur idéal pour ce renouveau, subtil alliance de traditionalisme et de modernisme, usant d’un répertoire très aigu renvoyant directement aux légendaires Helloween (parfois irritant il faut l’avouer, mais les gens ne se souciaient pas de ça à l’époque, trop heureux de retrouver des jeunes artistes dans lesquels coulait le sang d’un metal pur et guerrier).
Et si ce premier opus, encore un peu amateur et réellement opportuniste par moment, se veut parfois maladroit, composer une tuerie comme "Stone Cold" mérite à lui seul que l’on se penche sur son cas. Une splendide ouverture soliste (un Judas Priest croisant la mélodicité d’un Weikath !), mené par un Stephan Elmgren surprenant, un couplet mesuré laissant venir une intelligente montée en puissance par l’intervention de riffs parfois plus perçants et couillus. Un refrain pour une fois pas si expansif que ça mais dévoilant un pont jouissif, minimaliste sur lequel un public se fait entendre pour repartir sur le refrain. La simplicité au service d’une efficacité redoutable.

Un public acquis à la cause d’un groupe qui, avec des arguments en béton armé de la trempe de "The Dragon Lies Bleeding" (encore un putain de riff d’ouverture !), de l’effréné "Unchained" ou de la sympathique ballade "I Believe" qui, si l’on n’atteint pas des sommets de lyrisme et de beauté, se laisse lentement déguster par sa mélodie lancinante et bien moins niaise que ce qu’ils produiront dans le futur.
Évidemment, à l’heure actuelle, une telle sortie ne ferait pas plus de vague dans la mer que le dernier album de Tartempion mais il y a dis ans, c’était réellement du pain béni, l’œuvre inespérée symbole de renouveau.

Ainsi, le pitoyable et ridicule final éponyme passait comme une lettre à la poste, pourtant introduit par une infecte ligne de piano manquant autant d’aspérité et de poésie que Cannibal Corpse manque de douceur. Cans commencera à user de vocalises qui ne lui sied pourtant ni émotion ni virilité, simplement un ennui significatif. Car du haut de ses sept minutes, rien ne se passera, si ce n’est un enchainement passéiste de riffs sans cohérence et répétés jusqu’à épuisement.

Mais la messe était déjà dites, les suédois sont nés sous une bonne étoile et une horde de fans aux abois se ruèrent sur "Glory to the Brave" et son successeur "Legacy of Kings" (ensuite, chaque album n’est qu’une copie logique et plus ou moins conforme de ces deux opus, la pêche en moins !).
Mais rien que pour leur importance historique, nous ne pouvons que saluer l’existence de la bande à Oscar Dronjak (principal compositeur et guitariste) qui réussirent l’impensable, refaire d’un genre fondateur un style à la mode…


1. The Dragon Lies Bleeding
2. The Metal Age
3. HammerFall
4. I Believe
5. Child of the Damned
6. Steel Meets Steel
7. Stone Cold
8. Unchained
9. Glory to the Brave

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