Metalcamp 2010
Festival plein air - Tolmin, Slovénie
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Cette année encore, U-zine.org s’est rendu au MetalCamp à Tolmin, en Slovénie. L’occasion pour nos journalistes hors pair de vous faire revivre quelques éléments de ces cinq folles journées dans les montagnes d’Europe centrale. Premier hic, après un Hellfest mouvementé, mon cher camarade PEC n’a pu venir. C’est donc Kévin, collaborateur occasionnel du service public U-zine, qui va nous aider avec son matériel photo personnel. Certes de qualité moindre, mais de quoi vous faire apprécier le tout en couleur.
Sommaire :
1. Le Festival
2. Metal Camp Day 1
3. Metal Camp Day 2
4. Metal Camp Day 3
5. Metal Camp Day 4
6. Metal Camp Day 5
7. Impression globale
Lundi 5 juillet 2010, Autriche, Kitzbuhël, 2000 mètres d’altitude, petite route en épingles à cheveux, descente 14%, 12h30. « T’es sur que c’est la route indiquée par Via Michelin quand on vient de Munich ? » « Oui oui, d’après eux on la descend en quatre minutes cette route ». « D’accord ». « Et le reste de la route ? » « Que des routes de montagne mais d’après le site dans 2 heures nous sommes arrivé, et en faisant des pauses ! »
-7h plus tard-
Pour venir au Metal Camp, il faut passer par l’Italie, en voulant se faire des vacances à Munich on a failli mourir (et on s’est fait voler notre caméscope dans une auberge de jeunesse teutonne). Autant dire qu’en déballant notre tente et notre tonnelle dans le camping VIP et que l’on s’aperçoit qu’il nous manque des pièces pour leur construction, le désespoir est le plus complet sur les U-zineurs. Cependant, il faut dire que s’ils sont froids (et souvent moches), les slovènes et autrichiens présents en nombre sont plutôt chaleureux après contact et nous ont bien aidés. De plus, et heureusement, première bonne note du jour on retrouve le groupe Endless Agony, à 2 mètres de nous ! Quel hasard !
A première vue tout se passe bien, le site est vraiment beau, entouré de montagnes, dans une vallée, le site est au confluent de la Soca River et de la Tolminska River. Petites rivières d’une eau cristalline de montagne qui vient vivifier tout corps endolori par environ mille heures de voyage. Il faut rajouter à ce cadre idyllique une petite ville traditionnelle slovène entièrement dévouée au Metal Camp. Internet gratuit, rayons dédiés dans les magasins, bars aux enceintes crachant du Metallica… Le cadre parfait pour quelques jours de communion autour d’une musique qui fait chavirer nos cœurs. Les 11000 âmes de Tolmin vont devoir être patients sous l’avalanche de décibels qui se répercutent sur les montagnes.
Néanmoins, l’organisation n’est pas aussi paradisiaque. L’organisation ressemble un peu à l’administration française des années 80. On vous renvoie de bureau en bureau, de collègues en collègues pour aboutir sur une réponse ferme et abrupte. Un jour on peut utiliser telles ou telles douches, le lendemain on ne peut pas car elles seraient réservées aux membres du Crew. On sent que les slovènes sont lights sur certains éléments, mais alors si l’un d’entre vous perd son bracelet, c’est la croix et la bannière pour en obtenir un autre. Une distorsion assez étrange. Mais au final c’est probablement ce qui fait le charme de ce festival, un peu fun, à la bonne franquette. Dommage que l’organisation ne soit pas si tendre avec certains groupes. Le groupe Endless Agony, avec lequel U-zine est partenaire, avait un certain nombre de pass à vendre afin de choisir son horaire de passage sur la 2nd Stage. Arrivé là, et étant donné le faible nombre de pass vendu, l’organisation n’a trouvé à dire qu’ « en l’état actuel des choses, on est dans la possibilité de vous renvoyer chez vous immédiatement », malgré le fait qu’ils aient été sélectionnés par un vote. Au delà de ça, et en ce qui concerne la musique pour une fois, les timings sont presque respectés, les groupes semblent apprécier l’ambiance intimiste du festival et pas même le déluge de pluie, d’éclairs et de vent du mardi 5 n’ont eu raison de la bonne humeur de tout le monde.
Des toilettes en nombre suffisant, des douches chaudes et froides en nombre presque suffisantes, les aléas habituels des festivals me diriez-vous. Mais le Metal Camp est à mi chemin entre un festival et un camp de vacances. On s’y amuse, s’y baigne, on y bronze, mange, chante… Vraiment incomparable avec les autres festivals, usines à groupes. Malgré tous ces hics, je le conseille vraiment à tout le monde.
Quelques photos de metalleux du festival :
Après avoir assisté à quelques prestations plaisantes sur la Second Stage (Illumatia notamment), je me dirige vers le main stage pour assister au concert de Nevermore. Le groupe, dont l’ultime opus (The Obsidian Conspiracy) est depuis peu dans les bacs, se présente au plus fort de la chaleur du jour. C’est devant un public un peu clairsemé que le groupe entre en scène pour une prestation bien moyenne. Bien que le public semble assez réceptif à leur musique, le groupe dégage une nonchalance assez incroyable. Seul Jeff Loomis et son jeu de guitare toujours aussi remarquable parvient à rendre moins fade la copie rendue par le groupe. Bien qu’alternant vieux tubes comme Born et nouvelles chansons comme Your poison throne, The détermination proclamation ou bien encore la chanson éponyme, le groupe est horriblement plat. Le chanteur semble blasé, il fait quelques tours sur scène, tourne souvent le dos au public et ne semble pas tellement concerné. Au point même d’annoncer la mauvaise chanson en plein milieu de set, et de se corriger lui même quelques secondes plus tard. On apprendra plus tard qu’il était vraiment malade, d’ou la prestation. Toujours est-il que dans ces conditions, et avec un son de batterie un peu trop présent dans le mix, Nevermore n’a pas régalé grand monde en ce jour.
Setlist (de mémoire) : Beyond Within, The River Dragon Has Come, Your Poison Throne, Born, Narcosynthesis, The Termination Proclamation, This Godless Endeavor, The Heart Collector, The Obsidian Conspiracy, Enemies Of Reality
C’est alors que Six Feet Under rentre sur scène. Devant un public un peu plus compact, les américains se présentent avec une énergie qui leur est propre. Leur musique est terriblement efficace en live et on voit apparaître les premier circle pits sous le rythme effréné de la double pédale. Les riffs de guitare sont simples, efficaces et font facilement headbanger le public présent devant ce coucher de soleil. SFU est à l’efficacité ce que Nevermore est à la nonchalance aujourd’hui. Les américains nous offrent même une reprise d’AC/DC en jouant ! Le groupe termine sur le riff de Smoke on the Water sous les houra de la foule, pari gagné pour le groupe qui aura bénéficié d’un son plus que plaisant.
La nuit tombe sur Tolmin, on devine tout juste la courbure du soleil entre les montagnes slovènes quand les ogres américains de Cannibal Corpse entrent sur scène. Comme d’habitude, pas ou peu de communication du groupe. Ils arrivent balancent leur son et s’en vont. Mais tant pis pour vu qu’on est l’ivresse ! Le groupe passe en revue bon nombre de ses classiques comme I Will Kill You, A Skull full of maggots, Pit of zombies, Make Them Suffer. Il ira même jusqu'à dédicacer à toutes les femmes présentes la douce Priests of Sodom. Hammer Smashed Face achève le cou de tous les survivants du soir. L’occasion pour le 112 de faire quelques interventions pour des lèvres coupées, de beaux cocards etc. L’heure et quart de show se termine par Stripped, Raped and Strangled pour laquelle George Fisher demande aux coreux de ramener tous les pleureuses qui « s’amusent avec leur petite bite » en dehors du pit. Un show à l’image de Cannibal, froid, puissants et sans concessions. Probablement pas la meilleure prestation du groupe par certaines lenteurs entre les chansons, mais de quoi ravir des fans venus en nombre.
Set list (de mémoire) : Scalding Hail, Unleashing The Bloodthirsty, Savage Butchery, Sentenced To Burn, The Wretched Spawn, I Will Kill You, Scattered Remains, Splattered Brains, Make Them Suffer, Priests Of Sodom, Staring Through The Eyes Of The Dead, Devoured By Vermin, Pounded into dust, A Skull Full Of Maggots, Hammer Smashed Face, Stripped, Raped And Strangled.
Il est venu le temps d’écouter Soulfly… du fond de ma tente au Camping VIP. De loin j’ai entendu Prophecy, Eye for an eye, Back to the primitive et tous les autres tubes du groupe. Encore une belle bouillie sonore (le camping est proche de la main stage, on entend comme si on y était), un Max Cavalera qui beugle les mêmes paroles pendant 7 minutes. Et à mon étonnement le public suit le groupe. Loin de moi l’envie d’accabler le groupe mais ils nous servent la même soupe depuis trop d’années, ce groupe est une supercherie depuis la fin de la décennie 2000. Gratter la corde à vide en gueulant »Un dos, très, quatro »ce n’est pas faire de la musique.
Il est minuit sur Tolmin, la nuit est tombée et les paupières sont lourdes pour tous. Heureusement, Nevermore ne va pas revenir, mais c’est bel et bien Korpiklaani qui transmet sa joie de vivre et sa bonne humeur. Vodka, Korpiklaani et un final sur Beer, beer ont fait danser, bouger, headbanger (et faire des queuleuleu –je tiens au terme de Bézu) une foule relativement importante pour ce dernier concert sur la main stage. semble un peu éméché, il court sur scène de long en large et tombe deux fois. Avec le sourire, mais je pense qu’il a mal ! Il balbutie un anglais absolument immonde, on ne comprend pas tout ce qu’il dit mais on cri, comme tout metalleux qui se respecte. Korpiklaani est à mon sens musicalement en dessous de tous les principaux groupes de folk présents au Metal Camp. Néanmoins, il est probablement l’un des plus communicatifs et des plus plaisants à voir live. Chaque membre bouge, harangue le public et joue avec le sourire. Une bonne note avant d’aller s’endormir, un tapis d’étoiles au dessus de la tête.
Un petit détour par Metsatoll et son folk metal atmosphérique sur la seconde scène. J’avais été peu enthousiaste après leur prestation en début d’année en première partie d’Ensiferum au Nouveau Casino. Et mon avis n’a pas changé. Le groupe a une musique assez lente, parfois dissonante qui vous emmène tantôt à bouger, tantôt à se ronger les ongles. En fin de journée, l’écoute est plutôt fastidieuse. Contrairement à Enslaved qui joue parfois dans le même registre, on n’est pas tellement saisi par leur jeu. Là ou les derniers cités sont intenses et puissants, Metsatoll est terne.
« It’s not raining, it’s not raining » clame l’allemand à côté de ma tente, ravi de raconter à ses amis qu’il a vécu le Metalcamp d’il y a deux ans, passé sous six jours de pluie, de boue et de galères. Le soleil frappe fort sur Tolmin et la journée va être chaude, très chaude.
Une fois sur le main stage j’assiste à la prestation de Trail of Tears, devant 2/300 personnes maximum, tout le reste étant en train de bronzer sur la petite colline. Premier constat, c’est terriblement mou. Ce groupe est un ersatz des Nightwish, Epica et consorts. Quelques riffs qui headbangent et le reste c’est une alternance growls/voix chantée effectué par un chanteur et une chanteuse. En plus de ne pas avoir ni le charme ni la classe de Simone Simmons, sa voix est perfectible et la prestation ne satisfait que les irréductibles premiers rangs.
C’est alors qu’Arkona doit entrer en scène. Avec si peu de monde, je commence à me dire que ce groupe si bon en live va devoir jouer quasiment à vide. Mais les metalcampeurs ne s’y trompent pas et arrivent en masse pour cette superbe prestation à venir. Masha toujours aussi en forme, saute, chante, harangue la foule et cri de tout son cœur sur les grands classiques du groupe. Encore une fois c’est Yarilo et Goi, Rode, Goi ! qui font chavirer la foule. Une leçon de bonne humeur et de headbang sous une chaleur accablante. La musique d’Arkona prend réellement une autre dimension en live, toujours aussi conquis. Petit bémol, la setlist est quasi identique à leur prestation lors du Pagan Fest.
Sur le second stage, 1 vs 1 rentre en scène. Le groupe va produire un metalcore plutôt efficace, avec un frontman assez charismatique pour son jeune âge. Néanmoins, jouer devant 50 metalleux immobiles et 300 qui mangent dans les baraques à frites adjacentes, ce n’est guère motivant. Je suis assez étonné par le public slovène qui n’est pas très chaleureux pour les petits groupes et ne se déplace en nombre que pour les têtes d’affiches. Probablement la plage et les environs qui les écartent des stages avant la fin de journée. Pour en revenir à la musique, le guitariste lead est plutôt agile mais on reste toujours dans les schémas du genre et l’originalité est relativement limitée.
A ce moment là, une partie de Paintball s’engage entre Behemoth et Decapitated. C’est sous les cris des curieux collés aux grillages de fortune que les hostilités débutent. Un geste plutôt sympa qui renforce le côté champêtre du festival et la proximité avec les groupes.
Après avoir croisé le chanteur d’Equilibrium pour un court moment détente, je file vers le main stage pour couvrir la présence d’Overkill. A ce moment là, j’entends de loin quelques notes bien familières. J’accélère le pas… « Cons d’organisateurs ! » Devildriver joue 1h30 avant l’heure prévue. La foule est clairsemée mais au fur et à mesure tout le monde va se joindre à la fête, sous l’effet de la surprise, pour ce qui reste une des meilleures prestations du festival. Dez et sa bande ont l’air content de jouer pour la première fois en Slovénie. « We are very happy to be here Slovenia, after 10 hour of driving. This place is amazing, we’ll be back ! » ou un truc du genre. Avec un son plus que correcte le groupe se lance sur End of the line et va passer en revue toutes les chansons taillées pour le live de leur discographie. De Pray for vilains et The Mountain, en passant par I Could Care less ou la génialissime Clouds over california. Boeckling à la batterie a certes perdu des cheveux mais n’a pas perdu en efficacité, quel talent ce batteur ! Dez communique beaucoup, bien que peinant à se faire comprendre de tous les allemands et consorts. Son accent américain est vraiment infâme. Toujours est-il que je n’ai jamais vu autant de mouvement sur scène lors d’un concert de Devildriver et que le beau circle pit durant la fameuse Meet the wretched a ravi tous les metalleux du coin. Ce groupe est vraiment taillé pour le live, si je trouve leur musique parfois un peu répétitive sur cd, c’est incroyable ce que ces mecs en font. Un des moments majeurs du festival à mon sens, et aussi pour les membres d’Endless Agony que je retrouve au beau milieu de la fosse, exténués.
Set-list (de mémoire) : End of the line, Clouds over california, I could care less, Pray for villains, The Mountain, Meet the wretched, Not All Who Wander Are Lost.
Petite pause à la plage, pour profiter de l’eau à 12/13 degrés et de la présence de Nergal, chanteur de Behemoth, habitué de la plage pour y rester allongé pendant des heures en chantant avec son Ipod.
Il est l’heure d’aller voir Overkill et son heavy metal qui résonne dans les oreilles des metalleux depuis bientôt 30 ans. Jean serré sur les couilles, voix aigue, bassiste atteint de calvitie, guitaristes quasi morts sur scène, pas de doute, c’est du heavy. J’exagère un peu, le groupe a tout de même de l’énergie, surtout le chanteur et le bassiste qui sont sans cesse en mouvement. Le public est réceptif et va accompagner le groupe tout au long de l’heure et quart de show. Malheureusement, le son est vraiment mauvais, sans protections auditives on entend que la batterie et les cymbales ou presque. Il faut vraiment être attentif pour entendre les guitares. Bilan mitigé donc.
Petit détour par le second stage pour assister à la fin de la demi finale Espagne-Allemagne. Silence de mort sur le fest, je me réjouis du score, je commande à manger, je m’en vais pour ne pas mourir sous les sabots d’un allemand furieux.
Equilibrium fait tranquillement ses balances, ce qui n’empêchera pas le son d’être moyen. Le groupe entre en scène sous une avalanche de notes et un stroboscope aveuglant. Une double pédale omni présente, des membres en forme, on va passer un bon moment. Le groupe enchaine avec Blut Im Auge, probablement la plus connue du groupe, et qui emporte largement le suffrage du public répondant à toutes les sollicitations de Robse. Le chanteur, dans une forme olympique (pour l’avoir vu faire sa muscu et soulever beaucoup au développé couché durant l’après midi), a vraiment une énergie incroyable. Je n’ai malheureusement jamais eu l’occasion de voir Helge en tant que chanteur, néanmoins, le groupe a fait une prestation puissante et carrée. Petit plaisir de la soirée, le groupe va jouer Snuffel, probablement une de mes préférées du groupe. De l’alternance entre tous les albums, on remarque très vite que le public connaît majoritairement les titres de Sagas et Rekreatur mais bien moins du premier opus. Heimwärts et Unbesiegt déchainent la foule qui s’en donnent à cœur joie dans un mosh pit de plus en plus grand. Après avoir joué Ruf in den wind -remarquable au passage-, Robse parle un petit peu à la foule en anglais, avant d’haranguer ses troupes en allemand. C’est le gros point noir du groupe, on sent clairement que le nouveau chanteur manque d’assurance en anglais et de ce fait la communication est très vite limitée à quelques compliments et annoncer les chansons. Le groupe n’aura joué que quelques titres de son dernier opus, et ce n’est pas pour nous déplaire, toute leur discographie étant un délice sur cd comme en live.
Set-list (de mémoire) : Met, Blut im Auge, Snuffel, Heimwarts, Der ewige sieg, Wingthors hammer, Der Stomp, Unter der eiche, Aus ferner zeit, Die affeninsel, Ruf in den wind, Unbesiegt, Rappel : Nordheim..
Petit tour par Ashes You leave. Le groupe bouge bien, communique avec le public. Un bon petit moment, mais j’entends murmurer dans les travées qu’un strip tease aurait lieu sur la plage au Beach Bar. Je lève les yeux, la chanteuse d’Ashes you Leave ne fait pas le poids, je cours vers la plage.
Ce jeudi est une journée en demi teinte avec beaucoup de groupes moyens, et une montée en puissance tardive mais certaine. Après avoir lézardé sur la plage dont vous pouvez apprécier les photos dans ce report et avoir discuté avec Mark, metalleux allemand qui lui aussi en a marre d’attendre le nouvel album de Jari Maënpää, on file vers Epica. (Je m’excuse auprès des fans de Decapitated).
La foule n’est pas très compacte, la chaleur est étouffante. Les metalcampeurs ont préféré la fraicheur de la Soca River au charme incontestable de Simone. Le groupe n’est pas très naturel en live. Contrairement à un Devildriver qui tend à faire de chaque show un show unique (qui donne cette impression en tout cas), Epica c’est carré, trop carré. Le groupe commence par Unleash du nouvel album. Et, tout au long de son set d’une heure, va traverser les époques en nous gratifiant de titres issus de tous leurs opus. De Cry for the moon à Sensorium en passant par Quietus, le groupe est tout de même très énergique et propose un show bien meilleur que celui du Hellfest 2009 par exemple. Du headbange, du mouvement sur scène et la ravissante Simone et ses petits conseils sécurité pour le soleil, cocktail pour un bon show d’Epica. Les guitaristes sont un tantinet des poseurs, c’est un groupe tout beau tout neuf, qui sent la fleur des champs. Une belle énergie mais il manque toujours ce je-ne-sais-quoi pour que la musique d’Epica prenne une toute autre dimension. Toutes les chanson n’ont pas le grandiose de Consign to oblivion qui vient clôturer un set réussi sous le rude soleil slovène.
Set list complète : Samadhi, Resign to Surrender, Sensorium, Unleashed, Martyr of the free world, The Obsessive Devotion, Quietus, Cry for the Moon, Sancta Terra, Consign to Oblivion.
Il est 18h et The Exploited entre en scène. Je n’ai jamais été fan et ce n’est pas cette prestation qui me fera changer d’idée. Un son trop fort, des chansons courtes et répétitives, un frontman qui ne communique pas avec le public et qui se contente d’annoncer les chansons… à part les nombreux bourrés du festival, le public reste globalement de marbre devant cette prestation, préférant la plage ou bien encore siroter tranquillement une bière sur la petite colline. Le groupe a une belle énergie, c’est incontestable, mais ce manque de communication et cette froideur pour un style qui se veut taillé pour le live rend le tout très fade et terne. Un concert qui ne restera pas dans l’histoire du Metal Camp.
Alors qu’Eluveitie va entrer sur scène, je fais la remarque à mon compère que le son est globalement moyen lors de ce festival. Après de longues balances, le groupe entre en scène, et là, par miracle, le son est excellent. Sans protections auditives il est tout bonnement parfait et on parvient à saisir toute la subtilité de leur musique, en pouvant la disséquer, instrument par instrument.
Le groupe est apprécié par le public qui bouge sans cesse et chante à tue-tête les refrains du groupe. Probablement la plus forte affluence de la semaine pour cette prestation des suisses qui fut, bien meilleure que celle au Pagan Fest à Paris il y a quelques mois. Ils ouvrent le bal par Nil du dernier album et va retracer pendant 1h20 une partie de sa discographie. En effet, force est de constater que Spirit est délaissé au profit de Slania et du dernier opus. Chrigel invite le public à faire un grand pit sur Kingdom Come Undone, et un wall of death sur (DO)minio, l’apothéose d’une prestation intense. Il devient également chef d’orchestre en faisant chanter toute la foule sur Inis Mona, LA fameuse chanson du groupe. Petit plaisir du jour, Primordial Breath est jouée, ma préférée. Le groupe a le sourire, le son est excellent, le choix de chanson me convient… que dire de plus ? Eluveitie a définitivement changé de statut, il est devenu le groupe que l’on attend dans un festival et je n’ai jamais vu autant de personnes porter des t-shirts Eluveitie. Lorsque l’on assiste à une telle prestation, c’est tout à fait compréhensible.
Set list d’Eluveitie : Nil, Thousanfold, Bloodstained Ground, Grey Sublime Archon, Inis Mona, Slanias’ Song, Quoth the ravenqueen, Kingdown Come Undone, (DO)minio, Primordial breath. ?
Il est 22h, je file vers le petit hôtel Paradiso (coin VIP) et je croise Nergal et ses compères. Le groupe semble très tendu, très concentré. Pour avoir discuté avec lui, il m’a précisé qu’il était très fier de jouer ici, et que ce festival -et les 3 jours passés sur le site- sont une sorte de vacances pour le groupe. Il me glisse un petit mot pour le concert de Paris, il semblerait qu’il apprécie beaucoup le public français. Cependant, l’heure n’est plus à la discutaille, et le groupe file vers la scène. Le public s’impatiente. Dès les balances, j’ai compris que le son ne serait pas à la hauteur, des guitares un peu sous mixée et une basse bien trop présente. Toujours est-il que Behemoth va nous donner un concert de qualité. D’après les dires de chacun concernant leurs prestations de Paris et du Hellfest, il semblerait que le groupe en ait tiré des leçons ! Ov the fire and the void ouvre le bal et on se laisse bercer par le son très accrocheur de la double pédale. A chaque fin de chanson, les lumières s’éteignent, comme pour laisser respirer le public qui vient de prendre un raz de marée sur le râble. Traversant les époques, le groupe joue classiques et nouvelles chansons en oubliant certainement pas de communiquer avec le public et d’haranguer la foule. Une belle énergie et une setlist vraiment plaisante (notamment LAM, Alias, the lord is upon me, The seed ov I). Du bon Behemoth. « Pure fucking Metal » comme dirait le slovène édenté à côté de moi. Petit solo de batterie au milieu du set comme bref instant de répit dans un show qui aura conquis le public présent en masse. C’est pour ce genre de prestations que nul d’entre nous ne regrette d’avoir fait plus de 1000km.
Setlist : Ov Fire and the Void - Demigod - Conquer All - LAM - As Above So Below - Slaves Shall Serve - At the Left Hand ov God - Alas, Lord Is Upon Me - Decade of Therion - Chant for Eschaton 2000 .
Après tout juste 30 minutes d’attente, Ex Deo entre en jeu. Epuisé par tant de mouvement, j’assiste du coin de l’œil à la performance du groupe. En forme sans être excellent je reste un peu pantois jusqu’à ce qu’un doux sample vienne à mes oreilles… « Ultimately we’re all dead men… » In Shadows and Dust ! Je me ruine définitivement les cervicales sur ce titre et décide de rentrer à ma maison. Plus sérieusement, Maurizio et ses compères ont livré un bon show, mais après la claque Behemoth il faut admettre que leur show a paru plutôt en demi-teinte.
Bonne journée au Metal Camp. Vous me direz, 5/6 groupes par jour ce n’est pas dur à suivre, mais c’est ça aussi le Metal Camp. Une ville sympathique, une belle plage pour se poser, beaucoup de funs. C’est un tout, Hell over Paradise comme on lit partout par ici. La second stage n’est réservée qu’à des petits groupes, le plus souvent locaux et le public préfère lézarder jusqu’à ce que des grosses têtes d’affiches entre en scène. J’ai écouté plusieurs de ces groupes, ça rentre dans l’appréciation globale du festival, mais impossible d’écrire plus.
Avant dernier jour de festival, on se lève doucement à 9h et il fait déjà plus de 25 degrès dehors. Tout le monde se dirige vers la rivière, vers la ville, chercher le dernier endroit frais. La journée va être dure pour les groupes et pour le public.
Après Abstinenz venu jouer devant une poignée d’initiés et de courageux fan de black metal, Varg entre sur scène. J’ai récemment vu le groupe au Pagan Fest et je trouve leur musique plutôt sympathique. Ce n’est pas formidable mais de quoi réellement chauffer un public. Petit à petit le groupe va réussir à réunir les curieux et passionnés pour jouer devant un vrai public dès la moitié de leur show. D’après les dires du chanteur, c’est le « Hardest gig ever ». Etant donné la chaleur, jouer recouvert de peinture et en armure peut être difficile en effet ! Le public répond vraiment présent, et vient aider le chanteur sur tous les refrains du groupe ! Le tube Skal permet à tout le monde de perdre 3 litres d’eau sous cette chaleur sèche et accablante. Le bassiste et le chanteur bougent beaucoup, mais même remarque qu’à Paris, les guitaristes sont statiques et font perdre cette impression de mouvement. Néanmoins, une bonne petite prestation pour commencer la journée.
C’est au tour de mon groupe favori de ce festival d’entrer en scène à savoir Ensiferum. Un peu effrayé par le manque de public, je croise les doigts pour que le même sort ne soit pas réservé à mes chouchous. Et bien non, le folk metal, et Ensiferum font recette et on voit débarquer de partout des metalleux en kilt bravant la chaleur pour boire One More Magic Potion ! Le groupe débute son set comme à l’accoutumé depuis son dernier album par From Afar. Tonique, puissante, rien de mieux pour entrer en matière. Si Petri et consorts parleront plusieurs fois de la chaleur, celle-ci ne semble pas enrayer la volonté d’une découdre du groupe qui est bien plus mobile qu’à ses prestations passées. Sami le bassiste régale comme jamais ! Il est désormais tant pour tous de se rafraîchir à la Twilight Tavern. Je pense que celle ci est la meilleure live du dernier album, vraiment entrainante, à la manière d’une Guardians of fate du premier opus. Le milieu du show reste un moment mémorable avec l’enchainement Into Battle, TOKEN OF TIME !!!!! et Elusive Reaches. Le groupe va s’orienter durant tout le set vers ses titres du premier et dernier album (mes préférés). Donc, que demander de plus ? Après une petite pause pour boire et éviter de décéder sur scène, le groupe revient pour Deathbringer from the sky et la génialissime et relativement peu jouée Abandoned. Petite déception du jour, comme à Paris d’ailleurs, Stone Cold Metal ne rend pas très bien en live, plutôt lente. Ce titre est vraiment excellent en studio mais peine à trouver ses marques en live. C’est l’heure pour Petri de porter son chapeau de cowboy et de nous annoncer le prochain titre : Ahti ! De quoi enflammer les nombreux fans d’Ensiferum. Alors que le public scande Lai Lai Hei !, le groupe ne répond pas aux exigences du public mais nous comble malgré tout avec un finish sur Iron ! Pa palala, Pa palala !!!!
Set-list complète : From Afar, Twilight Tavern, Into battle, Token of Time, Elusive Reaches, Deathbringer from the Sky, Abandonned, Stone Cold Metal, Ahti, Iron.
Ensiferum est toujours un bon moment en live. Après avoir vu plusieurs concerts en plein air, j’étais en droit de m’inquiéter quand au rendu en plein jour de leur musique. Mon avis est partagé, en tant que fan j’ai énormément apprécié, mais d’une manière plus objective je pense que le groupe est toujours plus ou moins sur la réserve. Petri ne bouge pas tellement et reste plutôt limité niveau communication. Toujours est-il que j’ai hâte de les revoir !
Après 20 minutes de balances, le groupe Obituary rentre une scène avec un peu d’avance. La foule n’est pas aussi grande que pour Ensiferum et le public reste globalement assez statique. Néanmoins, si la première demi-heure de show est en demi-teinte, la pression monte petit à petit pour une fin de qualité. Le chanteur ne communique pas tellement, n’harangue pas la foule, c’est un peu monotone sur scène. N’appréciant pas spécialement leur musique, j’essaye de me raccrocher à tout élément favorable. Heureusement, la fin du set me fait mentir et je me surprends même à headbanger ! Avec un son un peu trop fort et des basses trop présentes, tous les éléments n’étaient pas du côté du groupe pour enflammer un Metal Camp amorphe sous les coups de butoir du soleil.
Sonata Arctica se présente sur scène devant un public rajeunit et moins rempli de testostérone. Dans une bonne humeur sans égal lors du fest, le groupe passe en revue plusieurs de ces albums. Néanmoins, une dominante du dernier album et de Silence est constatable. Le groupe ouvre le bal sur Flag in the ground. Tony Kakko est en forme, plaisante, court partout. Cela fait vraiment plaisir à voir. Le groupe enchaine avec Black Sheep et The Last Amazing Grays. Le son est vraiment bon, pas de besoins de protections auditives, et on entend distinctement tous les instruments. Un régal pour ce groupe. Après une courte pause pour vanter les vertus du public slovène et parler de la chaleur accablante, SA nous joue Last Drop Fall. Le groupe ne faiblit pas, toujours une belle énergie malgré les 33/34 degrés et un soleil devant les yeux. Full Moon est l’occasion pour tous de chanter et de danser et nous rappelle pourquoi aujourd’hui SA est un des leaders du genre. A ce moment là, petite attente pour régler un problème de guitare. Tony en profite pour nous chanter en yodel et haranguer la foule. Ce mec est un showman ! Petit bémol, il parle très vite, et personne ne comprend vraiment ce qu’il raconte. Il nous parle de Shakespeare, des livres et films qu’il a vu sur le sujet… tout ça pour annoncer Juliet ! La chanson commence et là… dans le coin VIP j’aperçois… KALMAH !!! Je cours donc vers eux pour une photo et un peu de causette. Le groupe à l’air surpris de voir qu’il y a un fan qui leur court après dès leur arrivée. Ca faisait tellement longtemps que j’attendais de les voir. Du coup je n’ai pas tellement assisté à la fin du show de Sonata. En tout cas, les deux/tiers de la prestation furent réalisés avec beaucoup d’énergie. Un régal.
Set-list : Flag in the ground, The last amazing grays, Last Drop Fall, Full Moon, Black sheep, Juliet, In Black and white, Don't say a word, Vodka (Hava Nagila).
Il est temps pour nous d’aller voir Endless Agony se produire sur la petite scène. Pour avoir le live report et une interview du groupe, rendez-vous sur le live report dédié.
C’est au tour d’Hammerfall de rentrer sur scène. Je ne suis pas un connaisseur du groupe et du genre. La prestation du groupe est rodée, au millimètre près, chaque mot est calquée sur le concert précédent. Le naturel n’est pas tellement présent. C’est un peu le reproche que l’on peut faire à tous les groupes old school de toute façon. Toujours est-il que le groupe a la patate, beaucoup d’énergie, de sauts, de mouvement… je suis agréablement surpris par la prestation du groupe qui nous invite à voyager dans leur discographie pendant 1h30. L’occasion pour le chanteur de faire un plaidoyer contre le téléchargement en remerciant les fans ayant acheté le dernier album et avoir fait d’eux un top dans les charts. Le final sur Let The Hammer Fall est l’occasion pour tous de s’égosiller sous les injonctions du chanteur. Un bon moment, un moment fort du festival devant l’un des publics le plus large des cinq jours.
Probablement une des meilleures journées du festival. Aucun des groupes n’a semblé souffrir de la chaleur alors que les festivaliers, eux, oui. Une plage bondée, chaque coin d’ombre squatté, comme dirait l’autre breton bourré, « Sale temps pour les gros ».
Dernier jour de festival, les paupières sont lourdes, les rides et les cernes creusées et la jolie blonde de l’office de tourisme (internet gratuit) m’annonce qu’il fera 32° minimum. Une dernière journée caniculaire mais une belle programmation.
Après une petite baignade à la plage, on se dirige vers le main stage pour voir Exodus. Sur cd, ça ne me botte pas et en live… non plus. On reste néanmoins à headbanger sous les jets d’eau des pompiers slovènes comprenant que 100 litres d’eau valent mieux que 150 interventions pour déshydratation. Un show carré, énergique, un chanteur qui s’adresse rarement à la foule. Rien de transcendant. Pour être honnête je m’attendais un peu mieux pour un groupe jouissant d’une certaine renommée.
Un petit tour par l’hôtel où je croise des journalistes pour Hard Rock Magazine. On discute, on écoute «Hooked on a feeling » d’Hasselhoff, et le batteur d’Exodus, de passage, se met à chanter en entendant cette douce mélodie. Un instant Kamoulox.
C’est au tour de Dark Tranquility d’entrer sur scène. Une belle énergie, un Mickael Stanne qui bouge beaucoup. Un show qui enthousiaste la foule qui suffoque entre les montagnes slovènes. Les fans du groupe m’ont précisé qu’il s’agissait d’un bon show mais que les membres du groupe sont restés assez statiques. Il faut avouer que la chaleur sur cette main stage est étourdissante. Prestation en festival et la chaleur sont des circonstances atténuantes. Je me surprends à bouger de tout mon long sur Dream Oblivion qui est toujours aussi efficace. Ce groupe fait vraiment plaisir à voir. Quelques blagues sur les roux se font entendre, rien de bien méchant.
Setlist (de mémoire) : At the Point of Ignition, The Fatalist, Focus Shift , The Wonders At Your Feet, Final Resistance, Misery's Crown, Iridium, The Lesser Faith, Dream Oblivion, Lost To Apathy, The Grandest Accusation
Je vois quelques chevelus peinturlurés dans le carré V.I.P, pas de doute, les finlandais de Finntroll se préparent. Dès l’entrée sur scène, la foule est assez compacte et bouge en rythme sur les « tubes » du groupe. Jaktens Tid, Nattfödd résonnent à Tolmin dans une bonne ambiance. La prestation du groupe est un peu en deça de celle de Paris au Pagan Fest, moins de mouvements, de demande de participation de la foule. Néanmoins, le groupe se démène pas mal et emporte la conviction de tous avec leur fameux hymne Trollhammaren qui fait –tranquillement, remuer la fosse. Même constat que pour Equlibrium, les samples sont parfois sous mixés ce qui fait perdre une bonne partie du charme de la musique du groupe. Un bon moment, néanmoins.
Petit à petit, tout le peuple du Metal Camp quitte ses activités farniente pour se rendre devant la scène pour la dernière tête d’affiche de ces 5 jours de Festival… Immortal ! Et à vrai dire, le public va rester quelque peu de marbre. Abbath devra souvent s’y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à faire crier à la foule quoi que ce soit. Il faut dire que les slovènes et les autrichiens maitrisent autant l’anglais que moi le slovène. Cela n’aide pas. . Beaucoup de headbanging mais la majorité des gens sont venus ici « pour voir », peu de fans au final. Une affiche très orientée vers le folk et le power surtout font que peu de fans d’Immortal se sont déplacés et on comprend un peu le dépit d’Abbath, qui, en fin de show, se contente d’un « thank you » avant de partir. Darkness Rise, Tyrants, Norden On Fire, Grim and Frosbitten Kingdom, Pure holocaust ou encore One By One pour terminer, rien de bien différent de ce qui s’est fait dans tous les autres festivals, on aurait espéré quelques variations mais le groupe est désormais une grosse machine rôdée qui offre bien peu d’aléas.
Vieillesse, fatigue ? Immortal ne surprend plus tellement. Même son fameux crab walk, ou le voir tendre ses fesses à la foule et s’essuyer avec les supports jaunes de bière (que l’on a vu voler pendant 5 jours) ne fait plus rire grand monde.
La qualité d’un concert se jauge au groupe, et à la foule. Si la prestation du groupe n’est pas mauvaise, avec si peu de participation, le tout fut assez étrange. De plus, pour la première fois du festival le son n’est pas assez fort. Très bien réglé ou presque (double pédale un peu absente), on s’entend parler assez facilement, ce qui est bien pire qu’un son trop fort. Un sentiment d’inachevé nous reste lorsque le groupe s’en va sur une petite explosion pyrotechnique. D’ailleurs, à ce sujet, moi qui m’attendais à une déferlante de lumières, je fus assez déçu. Quelques éléments mais rien de très importants. Bref, ce n’était ni un très bon Immortal, ni un très bon public pour eux ce soir.
Toujours est-il que je file vers la 2nd stage, car encore une fois, l’organisation a changé les horaires de passages des groupes en fin de journée. Et là, je suis surpris de voir du monde se déplacer pour Kalmah. Une des raisons de ma venue à Tolmin, ce groupe n’est pourtant pas très connu. Le groupe démarre sur Hook the Monster issu du dernier album. Premier constat, le son est en stéréo (putain de 2nd stage !!!) comme pour les concerts de Slayer le plus souvent, par exemple. Autrement dit, à gauche on entend que la rythmique, et à droite la lead. Donc, soit tu headbanges mais tu n’entends pas les solos, soit le contraire. Prévoyant, je suis au premier rang et au milieu. Le groupe enchaine avec la remarquable Swamphell. Tout en headbangant, les frères Kokko enchainent les leads qui m’ont pris 6 mois d’entrainement intensifs à la guitare (et je reste immobile pour jouer). Assez frustrant. Le public semble assez réceptif bien que les vrais fans soient peu nombreux. Le chanteur annonce For the Revolution, le public crie et le premier mosh pit commence, enfin, plutôt un MOCHE PIT, parce que tout le monde est tellement fatigué de 5 jours de festival que bouger est une mission. Le groupe enchaine avec They Will Return, et fera sourire la foule en remplaçant un des leads par le début du solo de Master of Puppets, joli clin d’œil. Le groupe bouge, a de l’énergie. Moi qui les attendais depuis si longtemps, je suis aux anges. Heritance of Berija et ses rythmiques improbables résonne sur cette second stage à mon plus grand plaisir. Petit bémol, peu de chansons du dernier album jusqu’ici. Moi qui attendait une Bullets are Blind ou une 12 Gauge, je suis assez déçu. Le groupe a préféré jouer ses chansons piliers. C’est ensuite Rust never sleeps issue du dernier album, et thrash à souhait qui est jouée. Le public réagit, on sent les nouveaux fans. Le groupe enchaine ensuite avec The black waltz, One of fail, Heroes to us et Hades en guise de conclusion.
Un show intense, malheureusement trop court, mais tellement bon. Pour un « petit » groupe qui ne déplace que très peu en Europe, ils aspirent à mieux. Ils ont prouvé à tous, en dehors de toute fan attitude et objectivement, qu’ils méritent une bien meilleure place que cette 2nd stage à minuit. On a vu plus d’un groupe de la première scène nous offrir de mauvaises prestations cette semaine.
Set list (de mémoire) : Hook the Monster, Swamphell, For the révolution, They Will return, Heritance of Berija, Rust never sleeps, The Black Waltz, One of fail, Heroes to us, Hades.
En guise de conclusion, je dirais que ce festival est différent de tous les autres en Europe. Certes moins de grands groupes sont présents, mais 5 jours dans les montagnes, avec une belle rivière et un paysage splendide nous font oublier ces détails. Quelques pépins d’organisation mais une ambiance excellente pour un festival à taille humaine. Pensez-vous croiser les membres de Behemoth en train de bronzer à deux mètres de vous au Wacken ? Je le recommande chaudement à ceux qui veulent de véritables vacances metal.
Les prestations marquantes :
⇨ Kalmah,
⇨ Eluveitie,
⇨ Devildriver,
⇨ Ensiferum,
⇨ Hammerfall,
⇨ Six Feet Under.
⇨ Decapitated (consensus des amis interrogés).
Les déceptions :
⇨ Nevermore,
⇨ Immortal,
⇨ The exploited,
⇨ Epica.
Les plus :
⇨ Très bonne ambiance,
⇨ Un soleil radieux,
⇨ Une bonne programmation,
⇨ Bonne sécurité,
⇨ Des prix raisonnables,
⇨ Des toilettes propres.
Les moins :
⇨ Quelques aléas dans l’organisation,
⇨ Quelques prestations en dents de scie,
⇨ L’anglais limité des slovènes rendant difficile certaines démarches,
⇨ Les meet and greet en même temps que les concerts,
⇨ Equilibrium en tête d’affiche devant Devildriver, et autres bizarreries de ce genre.
⇨ Le son bien trop fort sur la 2nd stage,
⇨ Le système de poubelle pour lequel on doit déposer une garantie de dix euros. C’est assez abusif étant donné que le ticket est déjà cher et que rien n’était indiqué à ce sujet.
Michaël.