VU ET ENTENDU PAR NOSTAL #1 : Cavernous Gate, Empire of the Moon, Pneuma Hagion, Kawir, etc
dimanche 3 novembre 2019Le Max de l'ombre. 29 ans. Rédacteur en chef de Horns Up (2015-2020) / Fondateur de Heavy / Thrash Nostalmania (2013)
Nostalmaniac : Une nouvelle semaine qui se termine et vous commencez à connaître le rendez-vous dans nos colonnes, sous une forme un peu différente et plus personnelle cette fois-ci. Je passe à l'autopsie de la semaine en relevant quelques extraits qui m'ont marqué - en bien ou en mal.
Mais avant passons cette semaine d'actu chargée à la moulinette avec le retour annoncé de Tulus en studio, sept ans après « Olm og bitter », Jef Whitehead (Leviathan) qui ressuscite son projet solo Lurker of Chalice avec l'annonce d'une compilation qui me laisse très curieux et j'imagine ne pas être le seul, Tower pourrait être la sensation Hard n' Heavy de 2020, le groupe new-yorkais a signé chez Cruz Del Sur Music en incluant la promesse d'un nouvel album. Le projet inattendu de la semaine, c'est sûrement Meth Assassin, duo formé par Dolen (Hooded Priest) et IX (Urfaust), dans un registre purement électronique "influencé par Skinny Puppy, la Witch house, etc". Les Japonais d'envy ont amorcé leur grand retour en nous teasant leur prochain album tant attendu. Le groupe breton emmené par Sven (Himinbjorg, Belenos, etc) Tan Kozh a dévoilé un nouvel extrait convaincant de son premier effort studio. Parlons aussi du Arkona polonais qui sortira un nouvel album pour la fin de l'année, teaser à l'appui. Et c'est dans la logique des choses après un premier album qui a fait l'unanimité, le groupe écossais Dvne rejoint Metal Blade Records et sortira son second album l'année prochaine.Acid Witch revient comme tous les ans pour Halloween, et on s'en passerait bien. L'inclassable projet américain T.O.M.B., avec Hellhammer (Mayhem) à la batterie, a dévoilé un single issu de son prochain album. Titanesque ! Idle Hands nous a offert une piqûre de rappel fort recommandable pour son dernier album avec un clip vidéo. Moins recommandable, le nouveau single de Schammaschqui emprunte une voie qui ne me tente plus du tout. Les Hongrois de Perihelion ont mis en ligne un nouvel extrait envoûtant de leur prochain album qui sortira en indépendant et pour finir "en beauté" Impiety a finalement dévoilé son nouvel album en intégralité.
Je vous parle plus en détail d'autres extraits de la semaine, dont Pneuma Hagion, Kawir, Cavernous Gate, Empire of the Moon et In Human Form ! Petit bonus en fin d'article avec Traleuh qui vous parle du dernier single de Private World, loin de nos sphères musicales habituelles.
CAVERNOUS GATE
Nouveau projet de Sebastian Körkemeier aka Alsvartr (co-fondateur et batteur de Helrunar), Cavernous Gate a dévoilé un premier extrait du split album avec Sun Of The Sleepless et j'avoue que je ne m'attendais pas à ça. "Those Who Walk The Fog" laisse en effet entrevoir un Death/Doom atmosphérique hyper captivant avec des contrastes savamment gérés grâce à quelques subtiles influences Black Metal tout évitant les facilités et autres balourdises. On sent une vraie ambiance du début à la fin et c'est ce qui manque parfois à ce genre de formation. Et justement à propos de ce nouveau projet, son géniteur dit qu'il voulait "créer quelque chose d'un autre monde, spectral et qui se rapproche d'une bande son sans s'accrocher à un seul style musical". A en juger par cet unique extrait, ça m'a l'air plutôt réussi...
Le split album avec Sun of the Sleepless sortira le 6 décembre prochain chez Prophecy Productions.
EMPIRE OF THE MOON
Cinq ans après Πανσέληνος (qui se traduit par pleine lune en grec), Empire of the Moon revient avec l'annonce de son deuxième album Εκλειψις (qui signifie éclipse) à paraître chez Iron Bonehead. Pour ceux comme moi qui n'avaient jamais entendu parler de cette formation originaire d'Athènes, on y retrouve Ravenlord Wampyri Draconium (Chaosbaphomet, ex-Tatir) qui a également collaboré avec Kawir et Vorphalack, mais aussi S.V.Mantus, ex-claviériste de Vorphalack. Et avec un tel lineup “Imperium Tridentis” n'éclipse évidemment en rien le glorieux passé du Black Metal grec en me plongeant directement dans un bain de nostalgie ô combien rafraîchissant avec ce son difficile à décrire, mais empli de mysticisme où atmosphère et agressivité trouvent le bon équilibre. C'est old school, authentique ET inspiré. La juste trinité car le old school pour le old school, bon... Et si la nouvelle scène grecque est passionnante, il faut aussi compter sur des gardiens du temple comme Empire of the Moon !
PNEUMA HAGION
Sans transition et malgré son nom grec, Pneuma Hagion est bel et bien un one man band américain qui m'avait impressionné avec sa série de trois démos Trinity. Nuclear War Now! Productions ne s'était pas trompé en les compilant en 2018 avec en bonus l'EP Rituals of Extinction. Ultra productif et multi-facettes le musicien texan Ryan Wilson (Intestinal Disgorge, The Howling Void, Excantation, etc) nous a donc teasé cette semaine le premier long format de Pneuma Hagion (intitulé Voidgazer) avec "Timeless Darkness", plus clean côté prod qu'auparavant, mais toujours avec cette conception caverneuse du Death Metal proche des premiers Incantation. J'avoue néanmoins que même si la formule n'a pas besoin d'être forcément révolutionnée être un peu déçu, écrasant bien sûr, mais moins massif dans le son. Je crains en attendre plus...
KAWIR
Le hasard fait qu'un autre groupe grec se glisse dans ma sélection hebdomadaire, et je pense que je n'ai pas besoin de présenter Kawir, véritable pilier du son Black Metal grec. Peu avant l'annonce de leur nouvel opus, je me réécoutais l'excellente compilation Νυχτός τελετήσιν: 20 Years of Recordings parue chez Those Opposed Records en 2014 en me disant que même si je trouve leur discographie inégale il y a vraiment un tas de pépites - parfois méconnues - et depuis 2016 le groupe athénien allie brillamment constance et qualité sans doute grâce à un lineup plus stable que le guitariste Alex Z. (Gospel of Grief, ex-Obsecration) est venu renforcer cette année. La saga continue en janvier 2020 avec Adrasteia qui sera le huitième album du groupe et le premier extrait dévoilé est terriblement accrocheur avec son riff principal haletant, ses mélodies épiques et cette atmosphère hellénique inimitable. Autant dire que c'est de très bon augure ! Comme quoi on peut être des vétérans et avoir quelque chose de plus frais à proposer qu'un tas de nouveaux groupes. On notera pour l'album des invités de renom comme Ashmedi (Melechesh), Alexandros (Macabre Omen) et Lindy-Fay Hella (Wardruna). Je vous en reparlerai plus longuement dans une chronique...
« Adrasteia » sortira le 10 janvier prochain chez Iron Bonehead Productions.
IN HUMAN FORM
Vous verrez dans ma sélection certains labels revenir souvent, mais je n'ai pas encore pu parler de I, Voidhanger Records. Le label italien qui existe depuis 2008 a souvent le nez fin dans ce qui est Doom, Black et Death souvent sous ses formes les plus originales. In Human Form l'atteste et je ne m'étais pourtant jamais penché sur le groupe auparavant. III sera pourtant leur... troisième album déjà, comprenant trois longues pistes et le premier "extrait d'extrait" "Apocrypha Carrion" (amputé de neuf minutes...) m'avait très vite l'air d'un petit bijou de Black Metal progressif tant c'est débridé musicalement et surtout créatif et intelligent dans le travail de composition. Difficile de ne pas penser à certains efforts studios des Norvégiens d'Enslaved et leur approche prog bien sûr mais In Human Form le fait sans avoir l'odeur du clone qu'on éjecte après 2-3 écoutes. Non, c'est vraiment captivant et on sent les musiciens expérimentés à la hauteur de leurs prétentions (ce jeu de basse et de batterie...). Quelques magnifiques soli se glissent ci et là aussi et petit spoiler, un saxophone débarque dans la partie imputée du morceau. Oups.
« III » sortira le 13 décembre prochain chez I, Voidhanger Records.BONUS : L'EXTRAIT NON METAL DE LA SEMAINE
Traleuh : Dans la galaxie électronique, l'école japonaise pionnière, YMO en tête, semble enfin recouvrir ses droits sur un Occident trop souvent nombriliste, comme prisonnier d'une esthétique épurée, parfois à l'excès, snobant largement les douceurs mélodiques et rythmiques de la city pop. La vaporwave aidant, des artistes comme Oneohtrix Point Never ou le crew Odd Future débarqueront, à l'orée de la décennie 2010, avec ces influences nippones, jusqu'à Tyler qui, cette année, ira jusqu'à inviter le géant Tatsuro Yamashita pour son Igor. En bref, la city pop est en vogue, et pénètre aujourd'hui Dais Records, plus habitué au recyclage new-wave/post-punk que des denrées japonaises. Et l'intérêt de Private World repose justement là, en ce curieux équilibre entre l'héritage de leur pays natal et des influences plus lointaines, un contraste entre la fraicheur de l'Orient et la froideur presque clinique de la new wave. On The Run a le parfum du groove d'un Yamashita et l'implacabilité mélodique d'un Tears for Fears – un pont entre Est et Ouest – et promet une très belle sortie chez un Dais Records à la fin de décennie déjà copieusement chargée.
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