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Quatre années après avoir sorti son dernier album « Traitors To Mankind », Temple Of Baal a changé de label, pour intégrer la légion d’Agonia Records (Azarath, Necroblaspheme, Aosoth, Inferno, Urgehal, Iperyt, …). Entre temps, le groupe de black parisien avait proposé 2 splits (avec Aosoth et Ancestral Fog), mais l’attente d’un nouvel album commençait à être forte. C’est avec l’album Lightslaying Rituals que la bande d’Amduscias est de retour en 2009, un disque qui semble marquer une légère évolution musicale au sein du groupe.
Il n’y a pas que dans la musique que Temple Of Baal a opéré un petit changement : le design de la pochette, toujours noir et blanc par le passé, voit cette fois-ci le rouge s’inviter à la fête. On sent un travail au niveau du dessin, qu’on retrouve aussi dans la composition des morceaux de l’album :
Le brutal black est toujours présent, comme par le passé, mais le groupe y a ajouté des titres plus lents, mélodiques. En témoignent les breaks sur les titres « Piercing The Veils Of Slumber », sur « Black Sun Of The Damned » ou encore un « Poisoned Words », plus posé, avec des variations vocales, faisant penser à un titre calme qu’aurait pu imaginer Vader. Les titres ultra puissants eux aussi présents sur l’album : « Triumph Of Heretic Fire » est dévastateur, tout comme le bloc « Angstgeist », dont le début ressemble à un titre de Morbid Angel : « Chapel Of Ghouls ». Et aussi « Vectors To The Void », très rapide, aux riffs efficaces de guitare et le morceau final, « Blessing Of Blackfire », redoutable avec ses changements rythmiques, vont dans cette optique.
Ensuite, en plus de son trVe black, Temple Of Baal a mis en avant des relents de death, façon Morbid Angel ou death polonais. C'est une chose appréciable, évitant de tomber rapidement dans les méandres de la linéarité musicale. Le morceau « Dead Cult » l’illustre bien. Il sait être très fédérateur, tout en ne nous ménageant pas. De même, « Hate Is My Name » est clairement plus death que black, mais on ressent quelques longueurs sur ce titre, assez répétitif dans le riff principal de guitare, le refrain et la structure du morceau. Enfin, « Poisoned Words » et son côté calme, pourraient lasser certains auditeurs, tandis que d’autres apprécieront la pause qu’il permet de faire à l’écoute de l’album.
Ensuite, Lightslaying Rituals bénéficie d’une production au son plus propre que par le passé, qui laisse bien s’entendre chaque instrument, et notamment la basse d’Arkdaemon. On a l’impression d’écouter une œuvre massive, puissante, sans pour autant s’aventurer dans un disque au son lisse, clean. Aussi, le chant sombre, haineux, malsain d’Amduscias est très réussi, tout comme les additions de voix en arrière. C’est l’un des gros plus de Temple Of Baal, qui transcende l’album. La batterie est très compacte. Antares a beaucoup de munition en stock dans son artillerie, et les a toutes utilisée . Pour les guitares d'Amduscias et de Alastor, globalement, Lightslaying Rituals renferme de bons passages bien composés. Outre certains moments répétitifs que l’on oublie vite, le disque comporte 4 soli de guitare : 2 (sur « Black Sun Of The Damned » et « Vectors To The Void »), sont typiquement death metal, et 2 autres (sur « Poisoned Words » et « Blessing Of Blackfire ») sont très lents, allant bien avec le rythme des morceaux. On peut, sans trop prendre de risque, parier que les morceaux de Lightslaying Rituals passeront bien l’épreuve du live.
En définitive, Temple Of Baal a su évoluer légèrement, pour proposer un disque plus mûr, varié, sans dénaturer sa personnalité bien ancrée dans le black. Lightslaying Rituals est l’album le plus long du groupe, avec 40 minutes au compteur. Il a été très travaillé, est riche et convaincra tout fan de brutal black / death qui se doit. Reste quelques passages un peu linéaires qu’il faudra estomper davantage sur le prochain album.
1. Piercing The Veils Of Slumber
2. Triumph Of Heretic Fire
3. Black Sun Of The Damned
4. Angstgeist
5. Dead Cult
6. Hate Is My Name
7. Poisoned Words
8. Vectors To The Void
9. Blessings Of Blackfire
