Temple of Baal + Gevurah + The Order of Apollyon + Arduinna @ Chambéry
Brin de Zinc - Chambéry
Après avoir honoré leur première date de 2018 à Lyon avec le Black Twilight Circle, Ytormis Productions remet le couvert en organisant cette fois une affiche 100% francophone, dans l’habituel Brin de Zinc de Chambéry. Au programme, quatre formations orientées Black Metal, à tendance Death pour certaines. Autant le dire tout de suite, à la vue du plateau, une seule m’a réellement motivé à me déplacer : les Québécois de Gevurah. Pour le reste, on verra si des bonnes surprises se présenteront.
Peu avant 21 heures, ce sont les Lyonnais d’Arduinna qui lancent les hostilités. Les planches du Brin de Zinc semblent bien étroites pour les accueillir. Et pour cause, le groupe se compose de six musiciens, avec la particularité de compter une violoncelliste dans ses rangs. La formation est encore jeune puisqu’elle n’a qu’un seul EP à son actif, intitulé « Dea Arduenna ». Ce soir, celui-ci sera d’ailleurs interprété dans son intégralité. Tandis que je m’attendais à quelque chose de plutôt atmosphérique, Arduinna propose une musique plutôt énergique. Le rythme est globalement soutenu bien que quelques intermèdes ambiants s’intercalent ici et là. On sent clairement l’influence de Windir dans leurs compositions, même si l’ensemble manque à mon goût de cohérence et de fluidité. En plus, l’ingé’ light devait être sous acide, puisqu’il y est allé gaiement sur les stroboscopes, m’empêchant de me plonger dans leur show. A revoir sous d’autres conditions pour se faire un jugement plus tranché.
Setlist :
Au lever de tempête
Eclipse sur forêt
Labyrinthe d'ombres
Gemmes sauvages
Les affres du passé
On enchaîne avec The Order of Apollyon, et parmi eux on retrouve on retrouve plusieurs membres de Temple of Baal (ainsi que toute la clique de la scène parisienne). C’est cependant la première fois que j’entends parler d’eux, ce qui est assez logique dans la mesure où leur registre lorgne surtout sur les terres du Death Metal. Leurs compositions se veulent lourdes, appuyées par une voix gutturale qui me fait penser à celle d’Immolation. Huit morceaux nous sont proposés ce soir, extraits de leurs deux albums studio et de leur split. Je ne vais cependant par tourner autour du pot : leur prestation me laisse insensible même si je reconnais qu’elle est carrée, tant sur le plan scénique que sur celui de l’instru. Les goûts et les couleurs…
Setlist :
Intro
Ich bin das licht
Four beasts
Hatred over will
Hold not thy peace, O God of my praise
Immolator
Trident of flesh
Grey father
Our flowers are the sword and the dagger
Comme je l’ai précisé d’entrée, c’est pour eux que je me suis déplacé ce soir. Et c’était la moindre des choses car leur premier album studio, « Hallelujah ! », sorti en 2016 chez Profund Lore, est juste excellent. Positionné devant la scène lors de l’installation, j’entends le leader parler à l’ingé’ light pour leur dire qu’il ne veut pas de jeu de lumière. Il était temps, je n’étais pas loin de convulser. C’est donc sous des spots rouges fixes que les Canadiens nous délivrent leur show. Des conditions idéales qui plongent le Brin de Zinc dans une atmosphère infernale et suffocante, notamment grâce au brouillard artificiel. Le groupe peut alors desservir une musique oppressante et occulte à souhait, surtout avec ces vocaux ni-hurlés ni-chanté, mais forcés, ce qui accentue la sensation d’asphyxie. Pour le dernier show de sa mini-tournée européenne de quatre dates, Gevurah envoie une prestation de haute volée, avec cinq morceaux issus de leur album et leur EP, ainsi qu’une reprise de Mayhem. Pour cette dernière, qui a conclu leur set, il m’a fallu plusieurs minutes pour la reconnaître (la faute à une acoustique pas vraiment à la hauteur de ce qu’on a pu connaître au Brin de Zinc).
Setlist :
The Fire Dwelling Within
Flesh Bounds Desecrated
Temple Without Form
Un feu indomptable
The Essence Unbound
Funeral Fog (Mayhem cover)
C’est au tour des vétérans de la scène hexagonale de conclure cette soirée. C’est parti pour une heure de show. Bien qu’ils soient réputés et respectés pour leur longévité, j’ai beaucoup de mal avec leur musique même si j’aime assez leurs productions de leurs débuts, jusqu’à leur premier album Servants of the Beast. Mais les influences Death qui ont ensuite pris le dessus dans les opus ultérieurs me laissent de marbre. Du coup je vais l’être tout autant durant une bonne partie de leur set, alors que le groupe fait tout pour chauffer la salle. D’ailleurs, le public réagit bien, puisqu’il devient vite survolté, répondant aux invectives d’Amduscias. A en juger l’applaudimètre, Temple of Baal convainc toute l’assistance, ou presque. En effet, de mon côté, je reste stoïque. Bon, je force un peu le trait, car l’exhumation des vieux morceaux comme « Black Unholy Presence » ou « Backstab », voire même « Slaves to the Beast », réussissent malgré tout à raviver la flamme d’antan. Pour le reste, l’ensemble manque d’âme et de ce grain de folie qui fait toute la différence. Ou peut-être était-ce un jour sans pour moi ? Quoiqu’il en soit, mes propos sont probablement un cas isolé, les spectateurs en ont redemandé à la fin et ont obtenu gain de cause puisque le quatuor est remonté sur scène pour une dernière offrande.
Setlist :
Hate is my name
Hosanna
Piercing the Veils of Slumber
Black unholy presence
Slaves to the beast
Magna gloria tua
Backstab
Divine scythe
Flames of Baal
Walls of Fire
+ rappel
Merci à tous les acteurs de cette soirée.
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