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Formation débutante en 1999 qui n'avait pas sorti d'album jusque là, Sonata Arctica a, avec son album Ecliptica, a apporté un grand vent de fraîcheur sur le monde du Power Metal qui commençait à sérieusement s'essouffler malgré le très bon Better Than Raw d'Helloween sorti un an plus tôt. Le groupe était alors formé de quatre membres, Jani Liimatainen à la guitare, Janne Kivilahti à la basse, Tommy Portimo derrière les fûts et le célèbre Tony Kakko à la fois au chant mais ici également au clavier, tous aussi irréprochables les uns que les autres.
Sonata Arctica va essayer de se diversifier par rapport à la meute comme Helloween avait réussi à le faire grâce à deux variables importantes : une vitesse supersonique alliée à la mélancolie de la voix de Tony. La vitesse qui ferait désormais pâle figure à coté de celle de Dragonforce n'est pourtant pas synonyme ici de démonstration technique sans fond et sans âme. Elle est apparentée à de l'efficacité et du feeling. Tous les duels guitares claviers sont remplies d'une folie qui leur font faire tilt à chaque fois, ils ne sont pas là pour remplir des morceaux tous meilleurs les uns que les autres.
La composition fut menée de mains de maitres par les Finlandais qui font mouche tout le temps. Chaque refrain avait de quoi pour devenir un classique du groupe en live même si, au final, ce sont les « Replica » et « Fullmoon » qui se sont taillés la part du lion. Il est inconcevable de ne pas chanter à tout va ou encore de suivre les accélérations à la double avec ses doigts durant et après l'écoute. Le groupe enchaîne tubes sur tubes sans temps mort et sans vraiment proposer de variétés dans les structures. Simplement, deux ballades - « Replica » et « Letter To Dana » - sont disséminées. Mais chose étonnante pour un album de Power Metal, les ballades apportent, elles aussi, quelque chose à l'ensemble et ne sont pas juste pour remplir les quotas. Et c'est cette mélancolie qui est partie intégrante de la musique d'Ecliptica qui fait toute la différence. Ce chant à la fois agressif et profond mais pas toujours juste de Tony donne le la à la musique du groupe sur cet album.
Les textes viennent jouer un rôle important dans ce groupe dans le sentiment de profondeur des compositions. Sonata Arctica est un des rares groupes de Power Metal qui n'est pas basé que sur la fantaisie. Sonata Arctica sentent bon le fleur bleu et réveille le romantique qui sommeille en nous pour nous faire tirer des larmes. La musique prend son sens une fois avoir bien assimilé les paroles, comme souvent. Mais même sans cet effort, la musique se suffira d'elle même pour vous offrir du plaisir, de plus cette musique est agrémenté d'une production et d'un mixage en béton, très puissant qui donne encore plus d'efficacité à l'ensemble.
Je ne sais trop quoi dire à propos de cet album tant en parler d'un simple vu technique ne serait pas lui rendre hommage. Sachez juste que commencer à écouter « Blank File » vous obligera à écouter le reste jusqu'au bout aussi bien si vous êtes un amateur de musique Heavy, technique et efficace que si vous êtes un fervent défenseur de l'émotion et particulièrement de la mélancolie. En fait, le seul morceau un peu plus en retrait est « Mary Lou » mais comme ce n'est qu'un bonus, je n'en tiendrais pas rigueur au groupe.
Sonata Arctica dès son premier album a donc fait mieux que promettre, il s'est affirmé en tant que grand nom du Power Metal. Malheureusement avec un départ aussi canon, le groupe a eu du mal à tenir le rythme et à ne pas décevoir par la suite. C'est ainsi qu'aujourd'hui on peut avoir des regrets quant à l'évolution de la carrière du groupe, s'en allant vers une facilité affligeante au vu du potentiel dévoilé sur Ecliptica.
1. Blank File
2. My Land
3. 8th Commandment
4. Replica
5. Kingdom for a Heart
6. FullMoon
7. Letter to Dana
8. UnOpened
9. Picturing the Past
10. Destruction Preventer
