Chronique Retour

Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Sonata Arctica

Reckoning Night

LabelNuclear Blast
styleSpeed/Power metal
formatAlbum
paysFinlande
sortiejanvier 2004
La note de
U-Zine
9.5/10


U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Avez-vous déjà subit une déferlante de l’océan en vous ? Non ?! Alors jetez vous sur cet album de Sonata Arctica ! Nos amis de la Baltique nous livre ici un opus d’une fraîcheur et d’une intensité remarquable. Si « Winterheart’s Guild » sonnait commun, sans être vraiment ni bon ni mauvais, « Reckoning Night » fait voguer Tony Kakko et sa bande vers des terres plus innovantes.

Sonata Arctica, connu pour son heavy speed mélodique/power metal, continue dans cette lancée mieux que jamais mais cette fois ci en étirant un peu plus la voile au vent de la nouveauté. Plusieurs changements sont à noter sur cet album. Tout d’abord, l’arrivée du claviériste Henrik Klingenberg (ancien Requiem) a beaucoup apporté au groupe. Son nom était mentionné sur le livret de « Winterheart’s Guild » mais il n’avait pas réellement participé à l’enregistrement de celui-ci. Ici, au contraire, il a ajouté sa touche personnelle sur les compositions ce qui n’est pas sans charme (je vous laisse écouter ses envolées solistes sur « The Boy Who Wanted to Be a Real Puppet »). Ensuite, le guitariste, Jani Liimatainen, a pour la première fois écrit intégralement un morceau, « My Selene », qui est loin d’être le moins intéressant (c’est même un des plus beaux). Enfin, le travail appliqué aux chansons semble beaucoup plus méticuleux et recherché. Alors, laissons nous glisser sur l’eau tumultueuse, au cœur de ce « Reckoning Night »…

Si la plupart des titres semblent au premier abord du Sonata purement habituel, en s’y amarrant bien, on se rend compte qu’ils ont plus d’ampleur et de dynamique. « Misplaced » ouvre la tempête en attaquant directement avec un heavy speed mélodique intensif et efficace qui s’achève sur des chœurs sensiblement épiques. Ces derniers sont particulièrement exploités puisqu’on les retrouve sur « Ain’t Your Fairytale », « Wildfire » ou encore « White Pearl, Black Oceans ». Tommy n’hésite pas à « mouliner » sa double pédale pour propulser la musique dans un courant déchaîné. La batterie peut parfois paraître un peu répétitive mais elle arrive à faire valoir sa place dans « Ain’t Your Fairytale « (le morceau, à mon sens, le moins power puisque le synthé est assez en retrait), voire même à nous surprendre en prenant des élans fulgurants et surprenants (« White Pearl, Black Oceans »). Les riffs sont d’une rapidité incroyable et vous transporte aussi bien dans des remous dangereux, tel que dans « Wildfire » qui déborde d’agressivité, que dans des flots légers et gracieux. D’ailleurs, souvent ils se soulèvent en une vague de soli suivie de près par le synthé.

Au cœur de ce tourbillon speed, on trouve aussi quelques morceaux plus mélancoliques et mélodieux où les cœurs se font plus sensibles. « Blinded No More », avec son mid-tempo, paraît alors beaucoup plus posé tout en restant très construit avec son break qui en impose et un synthé savoureux qui s’en démarque. « My Selene » sonne également plus mélancolique avec des rythmiques bien pensées, preuves du talent de Jani. Sonata Arctica ne manque pas également de nous offrir une petite ballade traditionnelle mais toujours aussi belle : « Shamandalie ». Enfin, l’instrumentale « Reckoning Day, Reckoning Night » nous embarque dans les profondeurs d’un océan mystérieux, comme si nous étions en train de sombrer dans des contrées oubliées, plongeant dans un monde de secrets que l’eau aurait gardé au fin fond de ses abysses et de ses rages écumeuses. Tout est si paisible…Puis, « Don’t Say A word » vient comme une réponse à cette tranquillité. La marée métallique nous offre un refrain mémorable à souhait avec un Tony plus qu’à l’aise et innovateur dans ses performances vocales. Soulignons d’ailleurs que, tout au long de l’album, le chant est posé de manière remarquable.

« Reckoning Night » est donc bien plus élaboré que son prédécesseur. Les finlandais naviguent dans la mer power/heavy speed mélodique sans entraves et parviennent à étendre leur champ d’action par un travail impressionnant sur des breaks tous originaux mais aussi, et j’insiste sur ce point, par des vocaux et des chœurs ingénieusement agencés, harmonisés dans des échos qui se répondent, des variations d’expression, etc. L’ensemble donne une touche vivante et émotionnelle au style. J’exprime mon coup de cœur pour « White Pearl, Black Oceans » et sa musique somptueuse jonglant entre un petit coté épique et atmosphérique. L’océan cache bien des trésors merveilleux…


1. Misplaced
2. Blinded No More
3. Ain’t Your Fairytale
4. Reckoning Day, Reckoning Night
5. Don’t Say A Word
6. The Boy Who Wanted to be A Real Puppet
7. My Selene
8. Wildfire
9. White Pearl, Black Oceans
10. Shamandalie

Les autres chroniques