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Après avoir lu ma chronique du premier opus de Baroness, le « Red Album », vous aviez pu remarquer ô combien mon jugement était censé et objectif. Rassurez-vous, la chronique de ce deuxième album, qui vient à peine de sortir, suivra le même chemin.
Dire que j’attendais la sortie de ce deuxième volet avec une grande impatience est un euphémisme. Suite à un premier album dégoulinant de génie (autant ne pas lésiner sur les éloges), Baroness séduit et voit son public s’accroître de manière considérable (rappelez-vous la Discover Stage du Hellfest 2008 pleine à craquer, et le groupe qui devra afficher « sold-out » au merchandising seulement 30 minutes après leur prestation), il est désormais indéniable qu’avec la sortie de ce « Blue Record », Baroness n’a plus rien à prouver, au contraire, ils impressionnent et passionnent.
Il en était déjà question avec le « Red Album », une nouvelle fois rien qu’au regard de l’artwork de ce « Blue Record », John Dyer Baizley a réussi à créer un univers dans lequel j’ai submergé rien qu’en examinant cette pochette qui est certes très chargée mais qui dégage énormément de pureté et qui en fait s’avère être très reposante, légère et de bon goût.
Les américains ont su se forger une réelle identité musicale avec leur premier opus, c’est indéniable. Et c’est sans surprise que Baroness continue dans cette lignée, car même si sur le papier le groupe donne l’impression d’avoir suivi le même schéma que sur le « Red Album », ce nouvel opus est au final totalement différent. Alors que ces disques dégagent tous deux un côté très naturel, l’ambiance qui règne sur ce « Blue Record » est complètement opposée à celle de son prédécesseur. Les artworks de John Dyer Baizley joueraient-il aussi un rôle déterminant là-dessus ? Oui je le pense sincèrement mais musicalement Baroness donne l’impression d’avoir épuré sa musique, et cet aspect est renforcé grâce à la production audacieuse de John Congleton (Explosions In The Sky…).
A l’image de son prédécesseur, le « Blue Record » débute en douceur par « Bullhead’s Psalm » en guise d’introduction (et dont nous retrouvons la magnifique suite pour conclure l’album) avant d’attaquer les choses sérieuses avec un « The Sweetest Curse » qui est peut être le morceau le plus « violent » de l’album de part la lourdeur pachydermique de ses couplets où Baizley et Pete Adams, venu pallier le départ de Brian Blickle, s’échangent la réplique.
Dès ce premier vrai titre nous notons une progression incroyable au niveau des lignes de chants qui sont plus magiques que jamais. Et d’ailleurs le petit nouveau de la bande n’en est pas étranger à cela prenant plus part au chant que le faisait Blickle, son timbre apporte de nouvelles couleurs à la musique du groupe et permet de couvrir un spectre vocal plus aigüe que celui de Baizley.
Alors que l’album démarre au quart de tour avec ce premier titre ou encore le classique « Jake Leg » me rappelant un peu « The Birthing », Baroness prend des risques et surprend avec « Steel That Sleeps The Eye » morceau acoustique de haute volée au côté mélancolique qui en fait aurait très bien pu être l’intro de l’énorme « Swollen and Halo » qui le suit, tant l’enchaînement des deux titres colle à merveille. Plus mélodique que jamais sur un « Swollen and Halo » époustouflant, Baizley et les siens nous offrent de la beauté à l’état pur et réussissent à nous véhiculer un tas de sentiment.
Tantôt radieux et chaud comme avec « A Horse Called Golgotha », qui soit dit au passant est un des meilleurs titres du groupe (quel final !), tantôt mélancolique et triste, ce « Blue Record » m’a fait voyager, une fois lancé et comme à chaque fois avec Baroness, il est impossible ne pas aller jusqu’au bout de l’album. Encore une fois, rien n’est à jeter. Tous les titres ont leur place et forment une entité.
Le pari était casse gueule après un premier opus aussi fort, le groupe a réussi à me surprendre alors que le « Red Album » faisait déjà parti de mes albums cultes. En tentant de nouvelles choses (que vous découvrirez vous-même, après tout je ne vais pas vous gâcher ce plaisir), le groupe nous offre tout simplement un album incontournable qui se voit déjà propulser à la place de l’album de l’année, un chef d’œuvre.
1. Bullhead's Psalm
2. The Sweetest Curse
3. Jake Leg
4. Steel That Sleeps The Eye
5. Swollen And Halo
6. Ogeechee Hymnal
7. A Horse Called Golgotha
8. O'er Hell and Hide
9. War, Wisdom and Rhyme
10. Blackpowder Orchard
11. The Gnashing
12. Bullhead's Lament