Chroniqueur musiques du monde. Parfois Brutal Death / Black / Grind mais rien au dessous de 300BPM sinon c'est trop mou et je m'endors.
Hate Eternal, le roi des rois, revient et brise la chaîne des trois ans entre chaque album pour nous pondre son sixième album sobrement intitulé Infernus. Après un excellent départ avec Conquering the Throne en 1999, la tuerie ultime qu'est King of All Kings, la destruction massive qu'est I, Monarch, la tristesse abyssale de Fury & Flames et la tentative de renaître de ses cendres avec Phoenix Amongst the Ashes, qu'est-ce que les Américains de la haine éternelle peuvent encore bien nous offrir ?
Dans le haut du peloton de la scène Death Metal, Hate Eternal a toujours régné en prince (je ne saurais dire qui est le roi). Parmi ces princes, le dernier Nile s'en sort avec les honneurs quand les derniers Origin et Krisiun avec horreur ; mais qu'en est-il du dernier Hate Eternal. Suce mon suspens, c'est juste une tuerie. Ce nouvel album vient renouer avec les standards du groupe pour proposer justement un Hate Eternal "standard". Au programme vous aurez donc un Death Metal bien sombre comme à l'accoutumée, avec toujours cette même sonorité, ces mêmes accroches musicales, et même une excellente pochette signée Eliran Kantor (Testament, Exodus, Kataklysm, Hatebreed, Soulfly etc.), toujours très gothique XIIIème siècle, un peu à la Bartolomé Bermejo pour le peu que je m'y connais mais avec des nuances beaucoup plus rouges, plus chaudes, plus infernales, tel l'Enfer de Dante. Pourtant au niveau du line-up, l'histoire d'Hate Eternal n'enregistre que des changements. Sur ce Infernus on garde J.J. Hrubovcak (Divine Rapture) à la basse, qui était déjà présent sur le précédent album, mais on ajoute à la batterie Chason Westmoreland, un pti jeune afro tout mignon et inconnu au bataillon qui vient prendre la relève d'un Derek "one take" Roddy qui a fait la légende du groupe. Bien entendu Erik Rutan, alias Mr Hate Eternal est toujours là à la compo gratte / vocalises.
Quand on parle de standard dans Hate Eternal on parle bien entendu tout d'abord de la violence du matraquage de fûts incommensurable que prend la batouze dans la gueule tout le long de chaque album. Ici, on ne déroge pas à la règle, le dernier Hate Eternal est brutal, très brutal, il cogne tout du long, sans pitié, sans vacances scolaires, pas de centre aéré cet été ma jolie caisse-claire, tu vas te faire tabasser en bonne et due forme. Par contre, c'est vrai que certains efforts ont été faits pour affiner quelques passages plus tranquilles, mais c'est tellement anecdotique à chaque fois, ou sous-jacemment servi par une double à 240BPM que bon, c'est un peu juste fait pour rigoler. Ou alors pour mettre en avant certains riffs.
Et c'est vrai qu'Hate Eternal a également cette force additionnelle. Celle de l'agression riffique, qui reste fidèle au groupe années après années. Le combo basse / guitare s'applique toujours magnifiquement bien à faire des attaques en duo, exorbitant le côté agressif des mélodies. On a toujours ce son très métallique qui reste moins téléphonique qu'avant, ce qui n'est pas un mal, mais qui fait la force de la guitare semblant parfois plaintive au loin mais particulièrement haineuse la plupart du temps. En effet, Infernus garde bien cette marque de haine continuelle qui sert le groupe à merveille, ce côté ultra Satan qu'il est dur aujourd'hui de retrouver lorsqu'on a une prod' aussi léchée. Toujours est-il que si la batterie sert les riffs, il n'est pas rare de retrouver l'inverse où le riffing est là pour faire du cliché black / death afin de militariser les blasts tout du long si monstrueux. C'est un putain de délice pour qui aime la violence, non pas gratuite, mais juste arçonnée avec un malsain plaisir.
Au final, un très bon retour des rois du Death Metal qui marquent ici un nouveau trois points et sauvent le match, qui ne semblait pas gagné d'avance.
+ Tracklist :
1. Locust Swarm
2. The Stygian Deep
3. Pathogenic Apathy
4. La Tempestad
5. Infernus
6. The Chosen One
7. Zealot, Crusader of War
8. Order of the Arcane Scripture
9. Chaos Theory
10. O' Majestic Being, Hear My Call