Vader + Hate Eternal + Threat Signal
Le Rat's - Puget-sur-Argens
Live reporter et chroniqueur occasionnel dans divers genres (principalement extrême).
Sleap : Depuis environ un an, la nouvelle salle du Rat's dans la petite ville de Puget-sur-Argens (dans le Var), propose de petites affiches Rock, Punk ou Metal qui ne cessent d'attirer la curiosité. Dans une région où ces styles de musique ne semblent pas autant proliférer qu'ailleurs, c'est une bonne bouffée d'air frais que nous offre cette toute jeune association.
La date de ce soir constitue donc le premier déplacement dans cette ville pour votre serviteur. En plus de la qualité indéniable de l'affiche (ceux qui me connaissent savent de quel groupe je parle en particulier), c'est également la seule et unique date française de cette tournée que nous propose aujourd'hui le Rat's.
Notre arrivée un peu tardive ne me permet pas d'assister aux shows des deux premières parties Apophys et Lord of War, ou en tout cas pas attentivement. Mais c'est l'occasion de découvrir un peu les lieux. On a vraisemblablement affaire à une salle toute récente qui me rappelle un peu le Vox de Toulon sous certains aspects. Situé – comme bien d'autres salles du genre – en zone industrielle (donc légèrement excentré), le Rat's a une capacité d'environ 300 personnes, largement assez pour le public de ce soir. Je constate d'ailleurs que nous ne sommes pas les seuls à nous déplacer de loin pour cette date, ça fait plaisir. Coté déco, il y a peut-être un peu trop d'affiches et de pancartes « Hellfest » à mon goût, mais la salle est tout de même très accueillante. La soirée s'annonce sous les meilleurs auspices !
Threat Signal
Sleap : Désolé pour les fans du groupe, mais la musique de Threat Signal n'est absolument pas ma tasse de thé. Les quelques secondes de show auxquelles j'assiste me permettent tout de même de constater que le son est bon. Un point important !
Hate Eternal
Sleap : Voilà enfin l'unique raison de ma présence à Puget-sur-Argens ce soir. Depuis leur dernière tournée européenne mi-2011, Hate Eternal n'avaient plus foulé les planches françaises. Il aura donc fallu 5 ans – et je ne sais combien de tentatives avortées – pour enfin voir revenir la bande à Erik Rutan dans nos contrées. Un véritable calvaire pour votre serviteur qui n'en pouvait plus de voir les opportunités de concerts repoussées encore et encore. En effet, depuis ma découverte du groupe début 2008, je n'avais encore jamais pu voir les américains en live. Je vous laisse donc imaginer ma joie à la vue de cette unique date française, qui plus est dans le sud.
Agrippé aux barrières pile en face de la batterie, je trépigne d'impatience alors que les lumières s'éteignent. Je suis d'abord agréablement surpris lors des balances – sur Fall From Grace de Morbid Angel ! – de voir que le nouveau batteur n'est autre que Hannes Grossmann (Necrophagist, Obscura...). En revanche, J.J. Hrubovcak n'est pas de la partie ce soir, et le bassiste qui le remplace m'est totalement inconnu.
Sans introduction aucune, le power trio démarre en trombe sur Locust Swarm / Stygian Deep, la doublette d'intro du dernier opus Infernus. Le son est, comme escompté, un peu plus confus que pour les autres groupes de la soirée. La densité et la violence continue de la musique d'Hate Eternal sont en effet plus difficiles à retranscrire en live à une seule guitare. Qui plus est, la basse est également peu discernable ce soir (et les backing vocals du bassiste sont tout simplement inexistants). Mais qu'importe, je suis devant l'un de mes groupes préférés de tous les temps, et rien ne viendra troubler mon extase ! Grossmann, très concentré derrière son kit, assure comme un chef. Son jeu paraît moins impressionnant que celui d'un Derek Roddy, mais il reste tout de même d'une précision chirurgicale. Nous avons droit à une avalanche de tueries issues de toute la discographie des américains, parmi lesquelles les ultimes By His Own Decree, Powers That Be ou encore Behold Judas.
Comme je m'y attendais, Rutan est une véritable bête sauvage sur scène. Son visage et sa posture derrière le micro traduisent toute la violence de sa musique et de ses textes. Il se déplace également souvent vers le milieu de la scène pour haranguer le public lors de certains passages scandés (« Be gone ! Be gone ! »). Cette année 2016 fête également le triste 10ème anniversaire de la mort de Jared Anderson, meilleur ami de Rutan et bassiste / vocaliste sur les deux premiers albums du groupe. C'est donc en toute logique que nous avons droit aux inévitables Fire of Resurrection et Tombeau, deux des titres les plus émotionnellement puissants de toute la discographie d'Hate Eternal. Le frontman en profite d'ailleurs pour y incorporer des soli inédits qui rendent le tout encore plus prenant. Un moment d'une rare intensité !
Malheureusement, les américains ne sont pas en tête d'affiche sur cette tournée, et leur temps de jeu est donc bien trop court pour n'importe quel fan du groupe. La déferlante de violence se termine donc en apothéose par une classique doublette I, Monarch / King of all Kings aussi intense qu'expéditive. Les trois américains remercient chaleureusement le public français avant de quitter la scène sous une pluie d'applaudissements. Placé au premier rang, je n'ai pu constater les dégâts dans la fosse, mais au vu du public à la fin du show, je ne pense certainement pas être le seul à avoir passé un bon moment. J'ai enfin vu Hate Eternal en live, je peux à présent mourir comblé.
Vader
Sleap : Mes récents concerts de Vader s'étant déjà avérés assez lassants, je redoutais celui de ce soir, surtout après le passage d'un de mes groupes préférés. Mais contre toute attente, je vais finalement bien apprécier le set des Polonais. Le cadre du club show plutôt que de l'open air, le temps de jeu important (tête d'affiche oblige), le public réceptif... Autant de facteurs qui vont rendre ce concert de Vader bien plus plaisant que mes quelques autres de cette année 2016.
Les membres ne sont pas particulièrement excités ce soir, mais restent souriants et assez enjoués. La seule pile électrique reste Spider, guitariste toujours jovial et déchainé sur scène. Peter crie même plusieurs fois « Spider ! » dans le micro lorsque celui-ci balance un solo. Le son est très correct et la fosse ne tarde pas à chauffer. Je trouve par contre les jets de fumée assez inutiles et même gênants (autant olfactivement que visuellement). Le jeune James Stewart est en effet complètement caché derrière cette épaisse brume, et on ne peut donc pas admirer son stupéfiant jeu de batterie.
En dehors de ça, la longue durée de set permet aux Polonais de nous interpréter un grand nombre de titres, récents et plus vieux. Je suis donc bien content de réentendre Silent Empire, Crucified Ones, Carnal, ou Sothis. Avant le classique rappel sur This is the War, nous avons même droit à un retour de Black to the Blind dans la setlist. Bien sympathique !
Même si je venais avant tout pour un seul groupe, je dois admettre avoir passé une excellente fin de soirée. Merci à Garmonbozia et au Rat's d'avoir pu sauver l'honneur de la France, dont les bookeurs sont de moins en moins prompts à faire venir des plateaux comme celui-ci. Même si c'est loin d'être l'assurance d'un sold out, cette soirée nous aura prouvé que l'affluence peut être assez conséquente avec une affiche comme celle-ci, même dans le sud de la France ! À dans deux mois pour Defeated Sanity !