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Après m’être réconcilié avec Meshuggah suite à leur excellent EP I, j’attendais énormément de ce nouvel opus des Suédois, même si celui-ci était annoncé comme fondamentalement différent de I.
Mon attente ne fut pas veine car Meshuggah nous a de nouveau pondu un excellent album, cependant ce dernier me laisse sur ma faim contrairement à un album culte comme Destroy / Erase / Improve. Je m’explique…
Tout d’abord, nos cinq Suédois ont développé le côté expérimental de leur musique en composant un seul et unique morceau (comme pour I) découpé en 13 chapitres à la demande de Nuclear Blast, afin que l’auditeur puisse zapper sur ses passages favoris au grand damne du quintet. Le groupe nous plonge dans différents univers à travers un voyage spirituel mouvementé.
Ainsi on passe des structures des plus complexes, froides où les 8 cordes font des merveilles à des univers soit glacial, barré, envoûtant, progressif, atmosphérique ou planant. Comme par exemple, des titres tels que Mind’s Mirror (où un sample à la voix de robot se fait entendre), In Death – Is Death, ou encore sur les passages presque jazzy de Shed où Tomas nous fait une démonstration de ses talents de batteur, voire sur la fin de Sum. Ces ambiances dénuées d’émotions contrebalancent donc avec les assauts infernaux de la batterie programmée de Tomas Haake, permettant à notre cerveau de se reposer entre deux maltraitances.
Par ailleurs, comme à leur habitude, les éléments typiques Meshuggiens sont toujours là, ainsi on retrouvera les guitares totalement sous accordées, les riffs répétitifs et psychédéliques accompagnés d’une batterie mécanique (dès l’intro de Autonomy Lost d’ailleurs), ainsi que la voix monocorde mais toujours aussi imposante de Jens Kidman en parfaite adéquation avec cet univers glacial ne laissant transparaître aucune émotion.
Mais ce morceau long de 47 minutes, représentant l’intégralité de Catch Thirty-Three n’a pas uniquement que des avantages. En effet, les passages atmosphériques atténuent le côté déstructuré, brutal et chaotique de la musique de Meshuggah rendant beaucoup plus facile d’accès cet album par rapport à ces prédécesseurs. Par ailleurs, Frederik Thordendal et ses consorts ont abandonné sur cet album toute forme de soli afin de s’adonner à quelque chose de plus expérimental, frustrant au passage de nombreux auditeurs des Suédois, dont moi, friands de leurs prouesses techniques aux 8 cordes.
Le dernier morceau de Catch 33 (à ne pas confondre avec le Catch 22 des non moins géniaux Hypocrisy), Sum résume parfaitement l’ambiance dégagée tout au long de l’album alternant entre un côté ravageur, barré et répétitif des plus complexes où la voix de Jens nous détruit les tympans avec des arpèges mélancoliques, glacials et planants mais pour le moins sublime !
Ecoutes après écoutes, l’univers meshuggien se dévoile à nos esgourdes bien plus que sur les autres albums, mais il n’en reste pas moins plus facile d’approche que ces derniers.
A mes yeux, cet album expérimental ne vaut pas un Chaosphere, un DEI ou même plus récemment un I. Cependant, il est bien plus varié, nous plongeant dans un univers aux facettes infinies et toutes différentes, et a le mérite de remettre Meshuggah dans le droit chemin après un Nothing décevant. Il ne me reste plus qu’à attendre 2006 et leur nouvel album bien plus complexe et rentre dedans…
1. Autonomy Lost
2. Imprint Of The Un-Saved
3. Disenchantment
4. The Paradoxical Spiral
5. Re-Inanimate
6. Entrapment
7. Mind's Mirrors
8. In Death - Is Life
9. In Death - Is Death
10. Shed
11. Personae Non Gratae
12. Dehumanization
13. Sum