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La Finlande est aujourd’hui un pays résolument riche en groupes de métal. Chez Spinefarm/Spikefarm Records, à côté des grosses ventes de groupes nordique tel que Nightwish, Children Of Bodom et Finntroll, se dresse fièrement Moonsorrow qui, deux ans après la sortie de Kivenkantaja, revient en force avec son nouvel opus appelé Verisäkeet.
La première chose frappante, c’est que l’on peut aisément affirmer que Moonsorrow est un petit cousin du groupe Finntroll(bien que ce dernier lui fait de l'ombre), tant au niveau du chant tourné black qu’au niveau de l’ambiance festive de la musique, crée grâce à l’utilisation de nombreux instruments comme la flûte, l’accordéon, la guimbarde (qui donne un son distordu et prolongé très intéressant), ou encore moult instruments de musique à corde. Oui mais voilà, si l’album Suden Uni était tourné trés festif, Verisäkeet s’éloigne quelque peu de cette particularité, puisque cette ambiance festive a été remplacé par une musique plus Viking, plus guerrière, plus pesante, tout en oubliant pas un zeste de folklore.
Les cinq morceaux composant l'album ont la particularité d’être très long, puisque ceux-ci durent plus de dix minutes chacun (sauf le dernier qui n’en fait que huit), le 4ème morceau atteignant même quasiment les vingt minutes ! Moonsorrow, à travers l’intro de chaque chanson (soit par l‘intermédiaire d‘un doux son de gratte, soit par des oiseaux qui piaillent), nous place dans un environnement ambiant de paix, avant que la musique ne s'accélère (comme à la guerre), pour finalement retrouver cette atmosphère paisible du départ.
La longueur des morceaux nous démontre nettement des compositions épiques, plaisante à écouter piste après piste. On décèle à travers celles ci des changements de rythme comme on a vu plus haut, les découpant en fin de compte en plusieurs parties, comme si on nous contait une histoire (Dans « Jotunheim », la délicieuse et longue intro mélancolique à la gratte de trois minutes se clôt brutalement par un cri Viking du chanteur Ville Seponpoika Sorvali).
On a donc un savant mélange à la fois de son métal (écoutez les splendides mélodies dynamique de guitares de « Karhunkynsi ». Ce titre, qui est le plus captivant pour moi, est celui se rapprochant le plus du son de Finntroll), et de son plus folklo, qui honore magistralement la tradtion musicale de leur ancêtre finnois.
Conçernant le chant en finlandais de Ville Seponpoika Sorvali, rien à redire, il colle très bien aux morceaux, et son alternance entre cri de taré viking et chant plus clair est très réussi.
Sur les trois dernières minutes du dernier titre « Kaiku » (seul morceau de bout en bout folklo, qui n’a pas ce côté sombre, brutal des autres pistes), l’album se conclut de façon ambiant par le crépitement d’un feu, accompagné du sifflement d’oiseaux.
Moonsorrow ne déçoit pas sur ce nouveau skeud, et nous offre l’œuvre la plus aboutie et réussie techniquement de leur discographie. Vis à vis de son intérêt maintenant, je dois avouer que pour apprécier totalement cette mouture, il faut être amateur de la musique paganne, et personnellement, ça passe selon mes humeurs. Le hic, c'est la durée de chaque morceau, que je trouve un peu excessif (j’ai décroché de temps à autre). Peut être qu’une durée inférieure à dix minutes pour certains de ceux-ci aurait été plus approprié. Cet album reste au final un bon investissement.
1. Karhunkynsi - Bearclaw
2. Haaska - Carrion
3. Pimeä - Dark
4. Jotunheim - Jotunheim
5. Kaiku - Echo