Moonsorrow - Verisäkeet alive @ Tampere
Olympia-Kortteli - Tampere, Finlande
hell god baby damn no!
Il y a 15 ans sortait Verisäkeet, quatrième album de Moonsorrow et pierre angulaire de leur discographie pour beaucoup. Afin de marquer le coup, le groupe a embarqué pour quatre concerts à travers leur pays natal, la Finlande. Etant de passage pour voir une amie à Tampere, nous en avons tout naturellement profité pour nous offrir une petite sortie sur la dernière date de cette mini-tournée. Et je dois avouer qu'il s'agit sûrement là de mon opus favori de la horde finnoise – une occasion en or pour mon premier voyage au pays des mille lacs !
L'Olympia-Kortteli, aux environs du centre-ville, servait à sa construction début XXème de salle de cinéma. L'élégance des colonnes, des tentures rouges et des grands tableaux aux murs donnent tout de suite une impression de classe mais également, dans la pénombre, d'une certaine intimité (on est de plus sur un espace bien moins grand que, par exemple, le Trianon). D'autre part, comme dans la plupart de mes autres concerts en salle en Europe du Nord, la foule semble beaucoup plus diversifiée que ce qu'on verrait généralement en France pour une date similaire que ce soit en matière d'âge, de sexe, ou même de style vestimentaire.
Après un peu de queue pour rentrer, la salle est déjà pleine si bien qu'on a du mal à circuler – la date est sold out et ça se sent. Loits a fini d'assurer la première partie il y a peu et nous nous frayons tant bien que mal un chemin vers les premiers rangs juste à temps pour appercevoir le backdrop reprenant la pochette de l'album à l'honneur ce soir. Batterie à gauche, claviers à droite, trois micros bien alignés sur le devant de la scène. Tout est déjà en place ; les lumières s'éteignent le temps de l'intro de “Karhunkynsi”, avant que le groupe ne débarque sur scène pour enchaîner sur le reste du morceau.
Le set se découpe en deux parties, en commençant bien évidemment par Verisäkeet. Si j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée d'entendre un album que j'aime tant en live en entier, je restais tout de même un peu sur la réserve : Moonsorrow, c'est des morceaux d'environ 15 minutes minimum, et l'exercice est ici d'adapter le format album au live sans que le public ne décroche. Pari réussi. Mon seul reproche : il est dommage de recourir à autant de samples pour toutes les instrumentations folk. Non pas que cela ait gêné l'immersion finalement, mais pour une petite tournée spéciale comme celle-ci, ça aurait clairement rajouté quelque chose et marqué le coup. Surtout avec une salle dont l'acoustique semble plutôt très bonne, le résultat aurait à tout les coups été mémorable.
Enfin, Moonsorrow parvient quoi qu'il en soit à nous faire redécouvrir la magie de l'album. Les premiers morceaux soulignent le caractère plus efficace, heavy et riffé de l'album, quitte à zapper ou mettre en retrait les interludes et samples ambiants ou acoustiques présents en version studio. Le public bouge et il ne faudra d'ailleurs que peu de temps avant que le pit ne s'ouvre. On s'imagine facilement les Finlandais comme étant réservés jusque dans leur attitude en concert, mais ils étaient ce soir très enthousiastes et participatifs, répondant avec vigueur aux interpellations des musiciens, eux-mêmes très joueurs et bien plus communicatifs que ce à quoi je m'attendais. Et cette ambiance chaleureuse participe grandement à la réussite de cette soirée.
Le rythme se calme sur la fin de “Pimeä”, les lumières se font plus tamisées, et vient l'intro de “Jotunheim”, aisément l'un des morceaux les plus magistraux que je connaisse. Je ne suis apparemment pas la seule à être quelque peu émue, et la magie du moment tiendra bien les quasi vingt minutes que dure la piste. Il faudra d'autre part en attendre la fin pour qu'Henri Sorvali prenne la parole pour la première fois de la soirée. J'entends beaucoup de kiitos (merci) et en déduis donc une série de remerciements. Il introduit ensuite le dernier morceau de l'album, “Kaiku” en demandant au public de chanter avec le groupe (c'est en tout cas ce que les quelques mots que mon amie a compris et nos déductions nous ont permis de comprendre). Les guitares entament cette courte ballade, et c'est dans ces moments où tout le monde chante en choeur autour de vous que vous regrettez de ne pas parler finnois. Quelques minutes douces, intimes et remplies d'émotion, qui voient finalement Moonsorrow quitter la scène sous les acclamations du public.
Lorsqu'ils reviennent, c'est sur “Tyven”, intro du deuxième album, Voimasta Ja Kunniasta. Cette deuxième partie de la soirée sera légèrement plus courte mais non moins énergique. Composée uniquement de titres des deux premiers albums, la foule reprend immédiatement en choeur les mélodies bien connues.
C'est après une heure et demie de jeu et de nombreux remerciements que Moonsorrow conclut son dernier concert de la tournée. Les musiciens prenant tout de même le temps de serrer de nombreuses poignées de mains aux premiers rangs, histoire de poursuivre l'atmosphère chaleureuse de cette soirée jusqu'au bout.
Setlist :
Karhunkynsi
Haaska
Pimeä
Jotunheim
Kaiku
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Tyven / Sankarihauta
Ukkosenjumalan poika
Sankaritarina