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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Machine Head

The Blackening

LabelRoadrunner Records
stylePower/Thrash Metal
formatAlbum
paysÉtats-Unis
sortiemars 2006
La note de
U-Zine
9/10


U-Zine

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Qu’elle semble loin derrière Machine Head l’époque où le groupe a failli splitté après son quatrième album (très/trop neo metal sur les bords) Supercharger. Ahrue Luster (aka "ahrue la moule" comme j'aime l'appeler) avait quitté le navire après le flop musical de ce CD, et c’est Phil Demmel qui l‘a remplacé à la gratte finalement. Il se révèlera être la recrue parfaite pour MH. Finalement, si Through the Ashes Of Empires marquait le retour à un son moins aseptisé et plus rentre dedans pour le groupe, particulièrement grâce aux chansons « Imperium » et « Seasons Wither », The Blackening devait lui permettre de redevenir définitivement un des leader de la scène metal (peut être pas un quitte ou double comme semblait dire Robb Flynn, mais un tournant très important).
Verdict…

Sur l’artwork, ce squelette assis sur un trône est en fait inspiré d’une gravure du XVIème siècle. Sur le miroir, est écrit la phrase "The Mirrour Which Flatters Not" (traduction : "Le Miroir Qui Ne Flatte Pas"). Qui ne flatte pas quoi/qui me direz-vous ? Mais nos égos à nous autres Humains, puisque ce miroir est en quelque sorte un reflet de la triste société dans laquelle nous vivons. Vu les thèmes récurrents des paroles de The Blackening (la mort, le suicide, la non-religion entre autre), on comprend doublement l'approche de cette pochette, d‘aspect assez morbide à bien y reflêchir. Qu’importe donc qu’elle ne soit pas la plus esthétique de la discographie du groupe, elle colle parfaitement à l‘esprit du CD.

J’ai du écouté le CD une bonne quinzaine de fois déjà, et ma conclusion est que chaque chanson a son charme, ce qui n'était pas toujours le cas sur TTAOE (qui étaient entre elles de qualités musicales inégales). The Blackening ne propose donc pas de morceaux réellement plat ou inintéressant, c’est justement là que l’on voit tout le travail réalisé en amont.
L’album démarre par « Clenching the Fists of Dissent », un des quatre long morceaux (neuf à dix minutes chacun). Après une douce intro à la gratte sèche (tout comme sur « Imperium »), on ne peut que rester pantois devant ce qui suit à partir de la minute 43 : gros riffs thrash, chant de Robb Flynn bien rageur, solos Flynn/Demmel méchamment puissant (nos compares "ex membres de Vio-lence" nous prouvent à quel point ils sont complémentaire dans leur jeu). C’est le gros hit du skeud, nous rassure directement sur l'integrité et le niveau de forme de Machine Head ! Non seulement l’intensité du titre fait plaisir à voir, et rappel la violence de Burn My Eyes, mais le groupe exploite toute les influences qu’ils ont su accumulés au fil de leur album, comme un chant mélodique de Rob Flynn en plein milieu, qui ne plait pas à tout le monde. Il coupe court au débat à mon sens, celui-ci nous prouvant l’extrême richesse de sa palette vocale. Il sait autant chanter que gueuler, laissons-le s’exprimer par conséquent, même si ça peut refroidir les auditeurs les plus "trve-thrasheux-old-school" !
A ceux qui ne sont pas assez ouvert d’esprit, et rejette tout ce qui a rapport avec du chant mélodique, il est inutile de dire que ça va coincer pour eux de temps à autre bref. Sur « Now I Lay Thee Down », le chant mélodique est aussi présent que le chant plus énervé. Si « Clenching the Fists of Dissent » met tout le monde d’accord, il n‘en sera pas de même pour celle-ci, malgré son côté plus rentre dedans sur la seconde moitié du titre.

Outre la première piste, « Aesthetics Of Hate » et « Wolves » font partie des trois chansons les plus intéressantes. « Aesthetics Of Hate » propose un feeling à la Metallica "période thrash", notamment dans les rythmiques de guitare. Cette chanson va faire du dégât en live, c’est moi qui vous le dit ! Les solos guitares sont prodigieusement heavy (ces solos sont la marque très old school de MH sur cet album finalement. ça n'est plus "ringuard" d'en mettre, ils ne s'en privent donc pas), et les lents coups de batterie à la fin rappellent un peu ceux de l’intro du Raining Blood de Slayer.
Sur « Wolves », Machine Head atteint l’apogée de sa créativité, procède en quelque sorte à un melting pot de ses influences sonores ayant pu nourrir la discographie du groupe. Des changements de rythme incessant, une intensité de feu, MH s’essaye au metal progressif, sans nous blaser le moins du monde durant les neuf minutes de la piste, enchaînant rythmiques rapides et mid tempo.

Epique, vous avez dit épique ? « Halo » répond à l’appel, et surpasse haut la main un « Descend the shades of night » . Des chansons comme « The Burning Red » vous manquait ? Pas de problème, la douce intro de « A Farewell To Arms » (le morceau clôturant The Blackening) nous la rappelle.
Les influences majeurs du disque sont assez vaste comme vous pouvez le voir donc (Tool, Metallica, Rush pour le côté progressif, et Maiden pour certaines harmonies de guitare).

Pour parler enfin des bonus de la version limité, notons la reprise du « Battery » de Metallica (superbement bien joué), ainsi qu'un DVD making of de l'album (la plupart des images étaient déjà disponible sur internet pendant l'enregistrement de The Blackening), accompagné d'un court documentaire sur leur tournée 2006.

Je n’irai pas par quatre chemins, The Blackening est déjà pour moi un des albums de l’année, et surtout l’album le plus travaillé, le plus burné, le plus thrash et méritant depuis Burn My Eyes. Il est moins direct (normal), mais d’une originalité et d’une richesse sonore bien plus grande. Je ne reprocherai pas la trop grande technicité du disque ainsi que le souci du détail sur certains titres, puisque cela prouve tout simplement que MH s’est cassé le cul comme il le faut, ne s'est pas reposé sur ses acquis après Through The Ashes Of Empires, a trouvé le compromis idéal entre puissance sonore et breaks mélodiques.

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». Si TTAOE a relancé Machine Head, The Blackening apparaît comme une véritable renaissance. Je n'ai pas honte d'encenser pleinement ce disque, même si j'ai conscience qu'il ne plaira pas à tout le monde (il ne part jamais totalement dans le thrash, et inversement).
Je vais simplifier la chose... pour aimer cet album dans son ensemble, il faut être ouvert d'esprit, et être aussi fan du Machine Head "époque Burn My Eyes" que du Machine Head "époque TTAOE", en gardant à l'esprit que c'est une vraie évolution musicale que nos gaillards nous ont proposés... de ces évolutions qui impose le respect !

1. Clenching the Fists of Dissent
2. Beautiful Mourning
3. Aesthetics Of Hate
4. Now I Lay Thee Down
5. Slanderous
6. Halo
7. Wolves
8. A Farewell To Arms
9. Battery (bonus track)

+

DVD (making of "The Blackening" + documentaire)

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