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Depuis la sortie de son sixième opus studio, « The Blackening », Machine Head ne cesse de monter les marches du panthéon des plus grands. Pour sûr, épaulée par un James Hetfield qui se dit fan du groupe, la bande de Robb Flynn a eu le privilège d’ouvrir pour les Four Horsemen sur une grande partie du « World Magnetic Tour ». Un dernier album qui a montré que Machine Head en avait encore dans le ventre après la descente aux enfers entamée avec « The Burning Red » en 1999.
Ce disque a d’ailleurs réconciliés en grande partie les fans de la première heure avec les californiens.
La reconnaissance et le succès mondial de Machine Head s’est bâti en grande partie sur leur premier album, « Burn My Eyes », qui fit l’unanimité en 1994 et aujourd’hui estampillé CULTE. La carrière du groupe ne débutait à peine, qu’ils se sont vus propulsés sur le devant des scènes.
Allaient-ils réussir à se relever de ce succès qui les a frappés de plein fouet ? « The More Things Change » allait-il répondre aux attentes et confirmer la stature et la grande classe des californiens ?
Si pour certains la réponse est que Machine Head n’a jamais su se relever de la déferlante « Burn My Eyes », la mienne est tout autre et je n’ai aucunement honte de clamer que je trouve TMTC supérieur à BME.
Le gang d’Oakland a repris les choses là où ils les avaient laissées. Tout en restant dans le style pratiqué sur « Burn My Eyes », Flynn et les siens ont su incorporer l’ingrédient qui a rendu ce deuxième album définitivement plus rageur et puissant. L’influence hardcore est indéniablement présente : certains morceaux sont plus rapides que jamais (« Struck A Nerve », « Bay Of Pigs »), Adam Duce s’en donne à cœur joie et s’exprime pleinement avec une basse qui tient un rôle important dans les compositions donnant ainsi à plusieurs reprises le rythme au début des morceaux (« Struck A Nerve », « Spine », « Blistering »).
Si sur la forme BME et TMTC peuvent sembler être deux disques très proches, il n’en est réellement pas le cas. Commençons par comparer les productions de ces deux albums. « Burn My Eyes » détient un son assez particulier, très sec voir froid où la basse est hélas en retrait ce qui joue beaucoup sur la puissance des compositions, surtout qu’à mes yeux, la production de ce disque a tendance à mal vieillir. Alors qu’à l’inverse, le son de « The More Things Change » est lui énorme, les grattes sont incisives, et la basse d’Adam Duce est omniprésente dans le mix, et la production ne souffre en aucuns cas des années qui lui sont passées dessus.
Tout comme sur le premier opus, Machine Head ouvre cet album avec deux tueries qui, avec le temps, sont devenus des titres incontournables. Bien que « Ten Ton Hammer » n’ait pas la furie d’un « Davidian », la lourdeur de son riff principal et son refrain mélodique en font un morceau mémorable.
Hormis le fait que les deux premiers titres de TMTC sont des « tubes » comme sur BME, la comparaison s’arrête là.
Car oui, au final les deux albums sont bien éloignés et Machine Head montre un visage assez sombre à l’image de son artwork. Le groupe a essayé de faire de nouvelles choses sur ce disque, certains titres sont hyper lourds et malsains à l’image de « Violate » et son riff rampant, un « Down To None », réel rouleau compresseur ou encore la lourdeur d’un « Blood Of The Zodiac » (et son solo simpliste mais dont la ligne mélodique est jouissive), des titres étonnement sombres, sur lesquels Robb Flynn se lâche vocalement parlant.
Durant les cinquante deux minutes du disque, Robb Flynn fait véhiculer un tas de sentiment, laissant tout de même paraître un état colérique et maladif, il n’y a qu’un entendre ses cris qui m’ont donné la chair de poule sur « Spine » à 4 :51 ou encore ses rugissements à te rendre malade sur le dévastateur « Blistering ». Et c’est d’ailleurs ce qui m’a séduit avec ce disque, Robb n’a a mes yeux jamais aussi bien chanté et géré l’alternance de son chant hurlé avec le chant clair.
On soulignera la remarquable arrivée de Dave McClain venu pallier le départ de Chris Kontos derrière les fûts, signant une prestation tout simplement énorme. Un jeu classieux, bourré de feeling et de groove. McClain sait d’ailleurs sortir la double quant il le faut et non de manière abusive. Un mal pour un bien, trouvant le jeu de Dave bien plus plaisant que celui de Chris.
Voilà pourquoi « The More Things Change » est pour moi la pièce maîtresse de la discographie du groupe, ce disque dégage une ambiance particulière. Il a des allures de défouloir mais reste totalement maîtrisé et cohérent, montrant ainsi que Robb Flynn, principal compositeur, est bourré de talent et a su aérer toute cette brutalité avec des mélodies torturées au possible.
1. Ten Ton Hammer
2. Take My Scars
3. Struck A Nerve
4. Down To None
5. Frontlines
6. Spine
7. Bay Of Pigs
8. Violate
9. Blistering
10. Blood Of The Zodiac